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Le champ du populisme

En Europe comme aux Etats-Unis, il est établi que les amalgames et les vieux clichés, puisés dans la liturgie du Moyen-Age, sur les Sarrazins, les Sharquiyine et les Mahométans offrent d'abondantes et inépuisables sentences contre tout ce qui s'apparente à un Arabe, d'abord, et un musulman, ensuite, même si l'un et l'autre sont aux antipodes de l'idéologie islamiste, beaucoup plus récente. Et c'est aussi un fait que l'antisémitisme moderne trouve ses racines dans le discours inquisiteur de l'Eglise qui avait fait, en ce temps-là, du juif et du présumé incroyant le coupable idéal. De nos jours, l'Eglise est totalement en retrait de tels enjeux, prise qu'elle est dans des turbulences de diverse nature, et ce sont les partis d'extrême droite qui ont pris le relais de la diabolisation, avec un anathème qui n'épargne personne, pourvu qu'il assure la mobilisation d'un électorat conséquent! Les formations populistes européennes qui ont le vent en poupe, depuis quelques années, confortent, volontiers, leur argumentaire anti-immigrés en martelant, sans cesse, le faux argument selon lequel l'archétype du musulman n'est rien d'autre que l'islamiste, armé jusqu'aux dents et prêt à frapper dans le dos, comme l'illustrent, d'ailleurs, certains films caricaturant les personnages à la Jafaar. Ainsi, le danger dont il est porteur, malgré lui, et la peur qu'il engendre sont des moteurs surexploités par la propagande de l'extrême droite qui surfe, allègrement, sur les difficultés socio-économiques des peuples intoxiqués. Le ressortissant musulman, de quelque origine qu'il soit, car d'autres paramètres historiques et culturels viennent se greffer à la lourde facture qu'il lui faut assumer, par avance, ne peut espérer, dans les sociétés européennes, notamment s'arracher définitivement au carcan des stigmates colportés depuis des siècles. Il suffit de rappeler que, quelques décennies plus tôt, des communautés immigrées d'origine italienne, espagnole et portugaise, devaient subir des vocables et des clichés, tout aussi injustes que cruels, et si le temps les a effacés des mémoires, l'histoire, elle, en conserve la trace à qui veut savoir. Les sociétés, en général, et occidentales, en particulier, ont toujours eu besoin de boucs émissaires pour consolider leur identité et barrer la voie aux supposées tentatives de dilution de leurs valeurs «ancestrales».Reste que le bouc émissaire musulman subit, lui, le fardeau de l'opprobre, en vertu de plusieurs siècles d'histoire, mal assumés, et de vieilles rancoeurs que les pages tournées n'ont pas réellement apaisées., à la grande joie des formations populistes qui labourent, sans cesse, le champ de l'infamie.

De Quoi j'me Mêle

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