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La Tunisie au bord d’un volcan

Depuis trois jours, la Tunisie vit au rythme des violences ordinaires qui agitent la capitale et sa périphérie mais aussi d'autres villes de l'intérieur du pays. Jets de pierres contre gaz lacrymogènes, les affrontements entre des bandes de jeunes dont on ignore les motivations réelles et les forces de l'ordre ont culminé avec la commémoration virtuelle du dixième anniversaire de la révolution qui a emporté le régime de Zine El Abidine Ben Ali. Ces échauffourées interviennent malgré un confinement sanitaire strict de quatre jours et l'arrestation de plusieurs dizaines de jeunes manifestants, selon le porte-parole du ministère de l'Intérieur.
La Tunisie fait face à une véritable flambée du nouveau coronavirus et les autorités ont recouru à des mesures encore plus drastiques pour tenter de freiner la propagation de Covid-19 qui affecte près de 4000 personnes par jour. A cela s'ajoute un contexte de crise économique et sociale aggravée, de sorte que la majorité de la population peine à faire face à la dégradation continuelle du pouvoir d'achat.
De plus, la situation politique n'a jamais été aussi instable, en témoigne le nouveau remaniement ministériel auquel a recouru le Premier ministre Hichem Mechichi. Un mouvement qui a concerné douze portefeuilles parmi les plus importants dont ceux de l'Intérieur, de la Justice et de la Santé et qui résulte, semble-t-il, des rapports de force entre un Parlement dominé par les deux formations islamistes et leur allié, Qalb Tounes, et une Présidence, résolue à assumer ses prérogatives constitutionnelles. Dos au mur, le pays traverse une longue période d'incertitudes et de manque à gagner qui fait craindre le pire, alors que les partis s'adonnent à une foire d'empoigne surréaliste, au grand désespoir du peuple tunisien dont le sort n'émeut personne. Tout laisse à penser que le gouvernement Mechichi n'aura pas plus de chance pour mener à bien l'indispensable réforme dont le pays a cruellement besoin et qu'il va se heurter aux mêmes résistances qui ont emporté les gouvernements de Habib Jemli et d'Elyas Fakhfakh.
Voilà plusieurs années déjà que la sonnette d'alarme est, sans cesse, tirée en ce qui concerne les risques de récession dont l'économie tunisienne est porteuse. Mais tous les efforts auront été vains pour endiguer la lente érosion qui affecte les principaux leviers de l'industrie et du tourisme. Il y eut la lueur d'espoir, un temps portée par le gouvernement Youssef Chahed et l'entrisme politique de son mentor, Béji Caïd Essebsi, mais la rupture entre les deux hommes aura suffi à précipiter la Tunisie au bord d'un volcan dont tout le monde redoute qu'il ne se réveille, un jour ou l'autre.

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