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La leçon de Tunis

Déjouant tous les pronostics, le candidat à la présidentielle en Tunisie, Kaïs Saïd, a remporté le duel, selon les résultats des deux instituts de sondage confirmés, hier, par l’Instance Supérieure Indépendante des Elections. Dans le salon d’un hôtel du centre ville où ses proches attendaient stoïquement les résultats, une explosion de joie a retenti, aux alentours de 19 heures, avec la confirmation du grand écart entre les scores des prétendants. Les partisans de Kaïs Saïed ont donné libre cours à leur enthousiasme, dans l’hôtel comme sur l’avenue Bourguiba, entonnant l’hymne national et criant le slogan de la Révolution du jasmin, « le peuple veut », devenu la devise du candidat Kaïs Saïed.
Comme un leit-motiv, la sortie de prison, in extremis, de Nabil Karoui sert de justification à son équipe de campagne, mais aussi à ses supporters, qui restent convaincus que ce n’est pas en deux jours qu’il pouvait se préparer, convenablement, à un débat télévisé dont les conséquences ont été lourdes sur la suite des évènements. Mais la différence entre les deux hommes est vite apparue, tant la maîtrise des sujets évoqués par l’un l’emportait largement sur la fébrilité et la légèreté de l’autre. Auquel cas, la logique veut que ce soit le plus méritant qui ait été plébiscité.
Kaïs Saïed a clairement défini ses priorités, en matière de politique intérieure comme au plan des relations internationales. Son premier déplacement à l’étranger, et c’est une règle durablement établie dans ce pays frère et voisin, sera consacré à l’Algérie, incontournable dans les dossiers de la construction maghrébine et du rétablissement de la paix et de la sécurité dans la Libye, une nécessité absolue pour Tunis comme pour Alger. Il est à souhaiter que cette bonne volonté sera affranchie des manquements tels que le deal secret par lequel la Tunisie s’apprêtait à accueillir une base américaine en 2015, laissant Alger dans l’ignorance de ces conciliabules. Les islamistes qui ont porté Moncef Bedoui Marzouki à la présidence, en 2011, sont toujours là, et c’est grâce à eux que Kaïs Saïd entre à Carthage. Ils sont maîtres de la scène parlementaire et gouvernementale, forts de leurs 52 députés, et savent que, Carthage ou pas, ils feront encore la pluie et le beau temps. Autant dire que le grand changement, signifié par les urnes, ne va rien changer, en réalité, malgré un peuple qui veut y croire, même si l’inflation est au plus haut et la productivité au plus bas.

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