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La feuille de route de Sanhadji

Missions. On en sait plus sur l'Agence de sécurité sanitaire que doit diriger le professeur Kamal Sanhadji. Le décret présidentiel portant création de cette agence vient d'être publié. Le texte trace les grandes lignes des missions attendues de cette nouvelle structure. «L'agence assure la fonction de conseiller scientifique du président de la République en matière de sécurité sanitaire et de réforme du système national de santé publique» précise le décret dans son article 3. Deux volets à «large spectre» pourrait-on dire puisque la sécurité sanitaire et le système de santé forment toute la politique de santé publique du pays. Ceci est confirmé par d'autres alinéas du décret. Il s'agit notamment «d'observation», de «veille stratégique et «d'alerte». Parallèlement, l'agence est chargée «d'élaborer la stratégie nationale de sécurité sanitaire et de veiller à sa mise en oeuvre». Pour cela, elle disposera de tous les moyens nécessaires à ses missions. C'est «un établissement public à caractère spécifique, doté de la personnalité morale et de l'autonomie financière» qui est «placé auprès du président de la République». Ses «attributions, l'organisation et le fonctionnement de l'agence sont précisés par un texte particulier». Un texte d'application est donc en cours d'élaboration. Ce qui n'empêche pas de comprendre ce qui est attendu du professeur Kamal Sanhadji et des différentes équipes de scientifiques qui composeront l'agence. Il y a d'un côté la modernisation du système de santé publique avec comme point nodal l'arbitrage entre la partie administrative et la partie médicale. Ce qui n'est déjà pas une mince affaire. Le fait nouveau est qu'à cela s'ajoute dorénavant la sécurité sanitaire. La crise multiforme engendrée, dans le monde entier, par la pandémie du Covid-19 donne tout son sens au terme «sécurité». Et là aussi il y a du travail qui attend Sanhadji et ses équipes. Il y a de la prévention, de la surveillance, d'alerte et de réactions à arrêter au préalable. C'est une institution de haut niveau qui vient de voir le jour. Le professeur Sanhadji n'aura pas la partie facile, mais cela reste «dans ses cordes». Les virus, il connaît. Il lutte contre le VIH depuis son apparition, en 1983, sous la direction du professeur Luc Montagnier qui isola le virus du Sida et fut récompensé par le prix Nobel de médecine. Pour les journalistes qui le connaissent, Sanhadji a toujours eu l'ambition de servir son pays. Il y est arrivé!

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