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L'enseignante d'Oran et le wali

«Tableau d'honneur». L'enseignante de l'école «Benzerdjeb» d'Oran, Mme Sidya Merabet, a dû avoir des sueurs froides, mercredi dernier, après avoir essuyé le courroux du wali en visite dans son établissement à l'occasion de la rentrée scolaire. Pourtant ceux qui ont vu les images de l'enseignante interpellant le wali sur l'état déplorable du mobilier scolaire de son école, ne pouvaient que relever son attitude citoyenne. Une attitude positive qui n'avait rien d'insolent. Elle a porté à la connaissance du représentant des pouvoirs publics, une situation réelle que vivaient les élèves de son école. Son but était d'améliorer les conditions de l'enseignement à ces mêmes élèves. Sans plus. Qu'a-t-elle dit au juste? «Monsieur le wali, le mobilier de notre école est dans un état déplorable. Il date de la période coloniale», a déclaré, droit dans les yeux, l'institutrice au wali. Sa bonne intention était réelle. Avec cependant une sincérité et une innocence qui ne lui ont pas permis de mesurer ses propos. Pour ne pas laisser ses paroles dépasser sa pensée. Que le mobilier soit déplorable, cela c'est avéré exact puisque les images en témoignent. Par contre dater, comme elle l'a fait, la fabrication de ce mobilier est plutôt hasardeux. Elle est trop jeune. Elle ne peut pas avoir connu le mobilier «colonial». Elle le reconnaîtra elle-même plus tard. «C'était seulement une façon d'illustrer la vétusté du mobilier» dira-t-elle après avoir été reçue par le wali, jeudi dernier, soit le lendemain de «l'incident». Visiblement, le wali voulait par cette audience, se rattraper après avoir commis l'impair. Le Premier ministre, abdelaziz Djerad, va plus loin et qualifie le geste du wali «d'humiliant vis-à-vis de l'enseignante». Mais qu'a fait le wali pour s'attirer autant de désapprobations de la part de ses responsables? Irrité par la référence à «l'époque coloniale» utilisée par l'enseignante, il a brusquement tourné les talons et quitté la salle. Lui aussi a été excessif. Le pays compte beaucoup de traces de l'époque coloniale. Sauf que ce qui a été construit par la colonisation l'a été au profit des colons. Pas au profit des Algériens. Les édifices pour l'administration coloniale. Les routes pour l'économie coloniale. Etc. Des choses que la colonisation ne pouvait pas prendre dans ses bagages le 5 juillet 1962. Au final, le comportement de l'enseignante est sain et doit servir d'exemple. Dans l'intérêt général!

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