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Entre abstention et légitimité

Lors d'une campagne législative, par ailleurs morne - le scrutin a lieu aujourd'hui - les leaders des partis politiques et les représentants du gouvernement ont essentiellement appelé à un vote «massif». Cela semble, par les temps qui courent, plus facile à dire qu'à faire. De fait, l'abstention, qui s'est accentuée d'une année sur l'autre, donne des sueurs froides aux responsables politiques du pays. Il semble, toute chose égale par ailleurs, qu'il ne se trouve pas de solution à ce qui apparaît comme un boycott «déguisé» des suffrages organisés dans le pays depuis quelques années. Toutefois, il faut bien en faire le constat: le niveau politique des candidats à la députation [plus de 55% d'entre eux ont le rang universitaire, selon les statistiques rendues publiques mardi] est nul. Au point de se demander ce qu'ils font dans cette galère, s'ils savaient de quoi ils parlaient, avaient une idée de la gouvernance et si effectivement ils défendaient les programmes de leurs partis, qu'ils (elles) étaient censé(e)s expliciter aux électeurs. De ce point de vue, le désintérêt pour les élections, s'explique de lui-même, dès lors que les électeurs ne trouvent pas, ou n'ont pas trouvé, réponses à leurs attentes de la part des femmes et des hommes qui sollicitent leurs voix. Aussi, lorsque l'abstention approche, voire dépasse, le taux de 50% de participation, cela devient à l'évidence problématique et l'appel à voter massivement peut s'avérer insuffisant, voire improductif. D'autre part, la manière avec laquelle a été menée [de fait sont menées] la [les] campagne(s) électorale(s) ne contribue(nt) pas, peu ou prou, à encourager l'électeur à faire son «devoir» citoyen. En effet, lorsque les deux leaders des deux partis de gouvernement passent leur temps à se lancer des flèches (souvent assassines) leurs auditeurs s'interrogent. Ainsi, lesdits leaders de partis ont passé plus de temps à se renvoyer des accusations, que d'expliquer leurs programmes ou tenter de se rapprocher d'un électorat déboussolé par des pratiques plus propices à détourner les électeurs des urnes qu'à les encourager d'y aller. Et puis, last but not least, un parti politique, aussi puissant soit-il peut-il se permettre d'assurer, avant le scrutin, qu'il est sûr d'avoir la majorité absolue, sans faire de campagne électorale? Dès lors, pourquoi dépenser des millions de dinars pour organiser une consultation électorale, si le résultat est fixé d'avance? Aussi, on serait curieux de voir si l'auteur de cette déclaration serait capable de s'assurer cette majorité absolue, s'il militait pour un parti autre que le glorieux parti libérateur, que les Algériens portent en leurs coeurs? On peut donc estimer qu'il appartient aux leaders politiques de savoir raison garder, de faire leur introspection pour, à tout le moins, comprendre pourquoi ils échouent à faire voter massivement le peuple. La campagne électorale est finie, place donc au choix citoyen. Justement, en 2017, il est patent que seuls les compétences, l'intégrité, la qualité des candidat(e)s, sont pris en compte et déterminent le choix des futurs députés. C'est sur ce critère et lui seul que les électeurs sont appelés à choisir leur représentant à l'Assemblée populaire nationale. Il faut donc que l'on s'imprègne du fait que seule la «légitimité» des urnes doit départager les concurrents pour envoyer à l'APN les plus compétents, répondant au «cahier des charges» de la fonction. Dès lors, faire en 2017, référence au passé révolutionnaire est plutôt mal venu. En effet, la seule légitimité pour le postulant à un mandat de député reste sa qualification et ses capacités intrinsèques (notamment politiques) qui arbitreront entre les candidat(e)s. Ces qualités n'ont pas été réellement établies, par les candidat(e)s, lors de la campagne des législatives du 4 mai 2017. En fait, la légitimité «historique» et/ou «révolutionnaire» ne peut plus être le critère d'éligibilité, 55 ans après l'indépendance du pays. Aussi, recourir à la «légitimité révolutionnaire» pour s'imposer ou imposer ses candidats, autrement non qualifiés, outre de confiner à une fuite en avant, peut être aussi assimilé à une fraude de personnes incapables de démontrer qualités et capacités qui font l'homme d'Etat. En 2017, seule la légitimité des urnes a, doit avoir, droit de cité. D'autant plus que depuis quelque temps, une autre «légitimité» semble prendre forme, celle de l'argent. Cette option ne peut que parasiter les élections et fausser la donne électorale. Il est vrai que la légitimité c'est aussi, surtout, avoir des idées et des convictions politiques à faire partager. Une denrée qui a été plutôt rare au long d'une campagne terminée péniblement dimanche dernier. Il y eut aussi quelques bizarreries vues ou entendues au long d'une campagne électorale qui met en doute la dimension politique des candidats ou de leurs mentors (chefs de parti) qui n'ont su ni renouveler leurs discours ni mobiliser l'électorat, par la nouveauté et la profondeur de la vision qu'ils ont, se font, de l'Algérie de demain.. Hélas!

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