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Dialogue et concession au Mali

Il aura fallu que les Etats ouest-africains de la Cédéao s'engagent à ramener, dans son pays, le président déchu, Ibrahim Boubacar Keïta, pour que celui-ci soit autorisé par la junte à se rendre aux Emirats, pour des examens médicaux avancés. Et comme les mutins ne laissent rien au hasard, cet engagement s'est fait par écrit. Leur souci d'avoir à portée de main l'ex-chef de l'Etat, au cas où il serait «réclamé» par la Justice, aura, lourdement, pesé dans la balance, la Mission de l'ONU au Mali (Minusma) ayant apporté son concours à des négociations dont on imagine l'ambiance survoltée. Au final, Ibrahim Boubacar Keïta a pu, malgré tout, s'envoler vers Dubai, à bord d'un avion dépêché par les Emirats, avec deux membres de sa famille, malgré le contexte anticonstitutionnel que le putsch a engendré.
Pendant ce temps, les Maliens ont appris l' «évolution positive» de la première phase des concertations sur la transition que le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) a organisées avec les formations politiques et la société civile. On est encore dans l'incertitude sur la forme et, surtout, le temps que prendra cette transition anticonstitutionnelle, des «incompréhensions» étant déplorées par les chefs militaires de la junte dont l'agenda demeure impératif puisqu'ils ont programmé des assises nationales sur la transition au Mali pour les 10, 11 et 12 septembre prochains, à Bamako. On imagine que, parmi les points litigieux pour lesquels il y a, encore, beaucoup à faire pour parvenir à un consensus minimal, se trouve la question cruciale de la direction civile ou militaire, voire militaro-civile, comme ce fut le cas, au Soudan, qui prendra en charge le pays pour les deux, ou trois années prochaines. Aux délégués régionaux et de la diaspora malienne à l'étranger de peser dans la balance, lors des tractations qui vont mobiliser, tous ensemble, les militaires, les partis politiques, la société civile, les syndicats et les médias. Jamais, le Mali n'aura eu une telle occasion pour débattre, en toute sérénité, de son destin et pour dessiner les contours de son devenir, alors même que la menace terroriste a atteint une ampleur sans précédent, non seulement au plan intérieur, mais, également, dans toute la région sahélienne. Reste à souhaiter que la querelle qui oppose, déjà, les militaires au pouvoir et la coalition de l'opposition conduite par le Mouvement du 5 Juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) sera, rapidement, dépassée, grâce à l'esprit de dialogue et de concession mutuelle.

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