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Plan de relance économique

Une nouvelle gouvernance est incontournable

Le développement des nations en ce XXIème siècle repose sur la bonne gouvernance et la valorisation du savoir qui se fondera sur la transition numérique et énergétique.

Selon la Banque mondiale, la gouvernance est définie comme étant l'ensemble des traditions et institutions par lesquelles le pouvoir s'exerce dans un pays avec pour objectif le bien de tous.
Elle comprend les procédés par lesquels les titulaires du pouvoir sont choisis, contrôlés et remplacés, la capacité du gouvernement à gérer efficacement les ressources et à appliquer des politiques solides et enfin le respect des citoyens et de l'Etat envers les institutions régissant les interactions économiques et sociales intervenant entre eux, comprenant les éléments suivants:
-la participation: donner à tous, hommes et femmes, la possibilité de participer au processus décisionnel;
-la transparence: découlant de la libre circulation de l'information;
-la sensibilité: des institutions et des processus vis-à-vis des intervenants;
-le consensus: des intérêts différents sont conciliés afin d'arriver à un vaste consensus sur ce qui constitue l'intérêt général;
-l'équité: tous, hommes et femmes, ont des possibilités d'améliorer et de conserver leur bien-être;
-l'efficacité et l'efficience: les processus et les institutions produisent des résultats qui satisfont aux besoins tout en faisant le meilleur usage possible des ressources;
-la responsabilité: des décideurs du gouvernement, du secteur privé et des organisations de la société civile;
-une vision stratégique: des leaders et du public sur la bonne gouvernance et le développement humain et sur ce qui est nécessaire pour réaliser un tel développement et très récemment la prise en compte de la préoccupation, environnementale. Ainsi, cette nouvelle vision pose la problématique des liens entre la bonne gouvernance et les institutions car l'opérationnalisation de la bonne gouvernance est assurée par les institutions en distinguant: d'une part, les institutions politiques et juridiques qui contribuent à la construction d'un Etat de droit, aussi d'assurer l'accès de la population à la justice et à la sécurité, d'autre part, les institutions économiques qui assurent le fonctionnement efficace et efficient de l'activité économique, la gestion optimale des ressources économiques et enfin les institutions sociales et communautaires qui assurent l'amélioration de la qualité de la santé et de l'éducation des populations, ainsi que leur consultation et leur participation au processus de développement.
L'importance de la bonne gouvernance, macro et micro- gouvernance étant inextricablement liées, pose toute la problématique de la construction d'un Etat de droit et de l'efficacité des institutions, sur des bases démocratiques tenant compte des anthropologies culturelles de chaque Nation. Ainsi, pour les mesures de la bonne gouvernance, sur le plan politique et institutionnel on distingue: la voix citoyenne et responsabilité qui mesurent la manière dont les citoyens d'un pays participent à la sélection de leurs gouvernants, ainsi que la liberté d'expression, d'association et de presse; la stabilité politique et absence de violence qui mesure la perception de la probabilité d'une déstabilisation ou d'un renversement de gouvernement par des moyens inconstitutionnels ou violents, y compris le terrorisme; l'efficacité des pouvoirs publics qui mesure la qualité des services publics, les performances de la fonction publique et son niveau d'indépendance vis-à-vis des pressions politiques; la qualité de la réglementation qui mesure la capacité des pouvoirs publics à élaborer et appliquer de bonnes politiques et réglementations favorables au développement du secteur privé; l'Etat de droit qui mesure le degré de confiance qu'ont les citoyens dans les règles conçues par la société et la manière dont ils s'y conforment et en particulier, le respect des contrats, les compétences de la police et des tribunaux, ainsi que la perception de la criminalité et de la violence; la lutte contre la corruption qui mesure l'utilisation des pouvoirs publics à des fins d'enrichissement personnel, y compris la grande et la petite corruption, ainsi que «la prise en otage» de l'Etat par les élites et les intérêts privés. La version des indicateurs de gouvernance dans le monde, établie par des chercheurs de la Banque mondiale, montre que certains pays progressent rapidement dans le domaine de la gouvernance, notamment en Afrique, ce qui montre qu'un certain degré d'«afro-optimisme» serait de mise, selon Daniel Kaufmann, tout en reconnaissant que les données font aussi apparaître des différences sensibles entre les pays, voire entre voisins au sein de chaque continent.. Les indicateurs donnent à penser que là où des réformes sont engagées, la gouvernance peut être améliorée rapidement. Ainsi par exemple, selon plusieurs rapports de la BM, existent des liens dialectiques entre extension de la bureaucratie, extension de la sphère informelle et corruption. Selon les rapports de Transparenty International 2010/2019 qui présentent dans le détail les nombreux risques de corruption auxquels sont confrontées les entreprises, la corruption augmente les coûts des projets entre 10/30% selon les pays, du fait des pots-de-vin versés à des politiciens et à des fonctionnaires d'État, où au final, c'est le citoyen qui en fait les frais. L'épidémie de coronavirus a un impact sur l'économie mondiale qui a connu en 2020, trois chocs, un choc de l'offre avec la récession de l'économie mondiale, un choc de la demande du fait de la psychose des ménages, et un choc de liquidité. Il s'agira d'éviter le retour à une troisième vague qui serait catastrophique ave une pression insupportable pour les institutions de santé, l'économique en panne et le social avec les effets psychologiques des personnes confinées, surtout les plus vulnérables. Les incidences seront donc sanitaires, sociales et économiques. Quant à l'impact dans le domaine environnement social et politique, devant cette épidémie à l'échelle planétaire, où tout le monde est parabolé, étant dans une maison mondiale en verre, nous assistons à de l'angoisse, des craintes à l'incertitude parfois à un narcissisme de masse tant pour de simples citoyens qu'au niveau du comportement des entreprises comme en témoigne l'affolement des Bourses mondiales. Contrairement au passé, en ce XXIème siècle les nouvelles technologies à travers Facebbok contribuent à refaçonner les relations sociales, les relations entre les citoyens et l'Etat, par la manipulation des foules, pouvant être positive ou négative lorsqu'elle tend à vouloir faire des sociétés un Tout homogène alors qu'existent des spécificités sociales des nations à travers leur histoire.
Mais sur le plan géostratégique, la crise de 2020 préfigure une nouvelle architecture des relations entre l'Etat régulateur et le marché encadré pour certains ser-vices collectifs (santé, éducation), et d'importants impacts sur les relations politiques et économiques internationales. Durant cette crise exceptionnelle il faut revoir la société et avoir de nouveaux comportements allant vers plus de décentralisation (à ne pas confondre avec déconcentration) impliquant tous les acteurs locaux, avec le primat à la société civile. L'après-confinement devra se faire d'une manière progressive, et prendre en compte les effets psychosociologiques surtout de ceux qui ont été confinés dans deux à trois pièces avec de nombreux enfants.
Le monde devra se préparer à affronter d'autres crises plus graves, la guerre de l'eau liée à la guerre alimentaire, la guerre biologique, la guerre numérique et la guerre écologique, avec d'importants flux migratoires dus au réchauffement climatique (sécheresse, inondation, vents violents, cyclones) avec des recompositions territoriales, ces quatre guerres, ayant des incidences sanitaires, économiques et sécuritaires. Soyons réaliste, on ne peut en une année après une léthargie de plusieurs décennies redresser le bateau Algérie où uniquement pour la période 2000-2019, les recettes en devises ont dépassé les 1000 milliards de dollars avec une sortie de devises en biens et services de plus de 935 milliards de dollars avec un taux de croissance dérisoire qui a fluctué entre 2/3% alors qu'il aurait dû être de 9/10%. Mais, face. à la crise actuelle qui se traduira par de profonds bouleversements géostratégiques, économiques, socio-culturels et sécuritaires, l'Algérie ne peut naviguer à vue au gré de la conjoncture. Tout plan opérationnel doit s'inscrire dans le cadre d'une vision stratégique tant des mutations internes et son opérationnalité doit reposer sur CINQ piliers:
-Premièrement, sur une démarche méthodologique, il existe un théorème universel,80 pour cent d'objectifs mal ciblés ont un impact seulement de 20 pour cent avec un gaspillage des ressources rares, mais 20 pour cent d'actions bien ciblées ont un impact sur l'activité économique et sociale de 80 pour cent. Pour paraphraser les experts militaires, il faut que les tactiques s'insèrent dans le cadre d'un objectif stratégique d'optimisation du bien-être de l'Algérie.
-Deuxièmement, sur un diagnostic serein de la situation socio-économique et sur une nouvelle gouvernance nationale et locale avec plus de décentralisation et non- déconcentration.
-Troisièmement sur de nouvelles organisations plus crédibles que les anciennes à travers des réseaux, loin de l'ancienne organisation hiérarchique rigide, impliquant les élus locaux et la société civile, entrepreneurs publics, privés, banques, universités, centre de recherche, associations, quatrièmement, sur un système d'information performant et une bonne communication, le président de la République lui-même ayant mis en relief les contradictions dues à l'effritement du système d'information où sans une bonne information aucune prévision n'est possible. Fondement du système rentier, le plus grand obstacle à l'investissement productif enfantant à la fois la sphère informelle et la corruption est la bureaucratie au sens négatif du terme, non comme l'entendait Max Weber au service de la société, expliquant par exemple les obstacles à la numérisation que l'avis proposé en 1983 en tant que directeur général des études économiques à la Cour des comptes ayant été chargé du dossier des surestaries, proposition qui n'a jamais vu le jour au niveau des douanes car s'attaquant à de puissants intérêts. Sur le plan du système financier, il est fondamental de promouvoir l'adaptation du système douanier, domanial bancaire et de la fiscalité. La mise à niveau du système bancaire est un des axes majeurs car c'est au sein de cette sphère que les rythmes de croissance seront arbitrés à titre principal.
Il est également proposé d'améliorer la lisibilité de la politique générale de l'Etat par référence, notamment à une nouvelle loi-cadre de planification budgétaire et de simplifier et regrouper dans un cadre plus cohérent, l'organisation institutionnelle chargée d'exécuter une politique désormais plus claire de libéralisation de l'économie et pourquoi pas un grand ministère de l'Economie scindé en plusieurs secrétariats d'Etat techniques.
En résumé, l'Algérie a toutes les potentialités pour surmonter la crise actuelle sous réserve d'une nouvelle gouvernance par la lutte contre la corruption passible du Code pénal à ne pas confondre avec acte de gestion, passant par la numérisation avec des interconnexions intra -secteurs reliés aux réseaux internationaux..La transition d'une économie de rente à une économie hors hydrocarbures, suppose un profond réaménagement du pouvoir, nécessitant une restructuration du système partisan loin des aléas de la rente et surtout la dynamisation de la société civile; pas celles qui vivent de la rente et qui ont applaudi tous les gouvernements passés, qui, en symbiose avec les Etats et les institutions internationales jouera un rôle de plus en plus déterminant en ce XXIème siècle. La réussite du processus de développement implique la refonte du système politique et socio-économique. 

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