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Face à la baisse drastique des recettes de Sonatrach

Quelles solutions pour l’Algérie?

Pour l’Algérie, s’impose une révision déchirante de toute la politique socio- économique et de la gouvernance.

Certes, la situation du passé est alarmante, or il ne suffit pas de critiquer éternellement le passé, mais de trouver des solutions, opérationnelles pour l'avenir de la population algérienne.
C'est que les gouvernants n'ont pas tiré la leçon de la crise, ni de celle de 1928 - 1929, au moment où l'interdépendance des économies était faible ni celle plus proche de nous de 2008 où toutes les économies étaient interconnectées. Nous assistons à une économie mondiale toujours fragile, où selon un rapport publié en novembre 2019 par l'Institut international des finances (IIF), l'ensemble de la dette mondiale devrait dépasser les 230 000 milliards d'euros en 2020, la dette globale des USA devant dépasser en 2020 les 63 000 milliards d'euros, alors que celle chinoise franchirait la barre des 35 000 milliards d'euros, (avec les dépenses publiques actuelles de tous les pays elle devrait croitre). L'impact de l'épidémie du coronavirus a fait chuter toutes les bourses mondiales, les marchés ne croyant plus à une réponse strictement financière efficace. face à une pandémie qui ferme les frontières, les usines et les écoles: dernières mesures en date, la BCE prévoit un plan d'aide de 750 milliards d'euros et l'administration américaine après avoir ramené dans une fourchette comprise entre 0 et 0,25% le taux directeur de la FED, propose de mettre en place un plan de relance de 850 milliards de dollars (environ 760 milliards d'euros) pour soutenir l'économie. Selon le BNS, la Chine a décidé d'injecter environ 70 milliards d'euros, la Banque centrale chinoise ayant abaissé le ratio de réserve obligatoire des banques dans une proportion d'un demi-point à un point de pourcentage et ce afin de relancer son économie, les exportations chinoises, moteur de l'économie s'étant notamment effondrées sur un an (-17,2%) sur les deux premiers mois cumulés de l'année C'est que l'économie mondiale connaitra en 2020, trois chocs, un choc de l'offre avec la récession de l'économie mondiale, un choc de la demande du fait de la psychose des ménages, et un choc de liquidité avec une croissance qui sera inférieure à 2% en 2020 selon les dernières estimations, loin des 2,4% prévus par certains organismes internationaux.
Décroissance de l'économie mondiale
La Commission économique pour l'Afrique (CEA) dans une note datant du 13 mars 2020, a averti que les pays exportateurs de pétrole africain les plus vulnérables sont le Nigeria, l'Algérie, l'Angola, l'ensemble de ces pays n'ayant pas une économie diversifiée, reposant sur la rente qui façonne la nature du pouvoir, ses relations politiques et sociales. Ces pays devraient perdre en 2020 jusqu'à 65 milliards de dollars US de revenus, et le continent pourrait perdre la moitié de son PIB, la croissance passant de 3,2% à environ 2%.
Pour le cas Algérie, malgré une entrée en devises de plus de 1000 milliards de dollars et une importation de biens et services d'environ 935 milliards de dollars entre 2000 - 2019, sans compter les dépenses en dinars (monnaie locale) le taux de croissance n'a jamais dépassé 2,83% tiré essentiellement par la dépense publique via les hydrocarbures.
Les hypothèses optimistes
L''épidémie du coronavirus, entraînera incontestablement une décroissance de l'économie mondiale durant toute l'année 2020 avec des ondes de choc durant l'année 2021, si elle est circonscrite vers le mois de septembre 2020, la rente de Sonatrach dépendant de facteurs exogènes qui lui échappent totalement devant revoir son management stratégique pour réduire ses coûts. Cela influe sur la demande en hydrocarbures qui ont représenté l'essentiel des exportations/importations algériennes en 2019 selon les données officielles du gouvernement : 92,80% du volume global des exportations, en s'établissant ainsi à 33,24 mds usd, contre 38,87 mds usd, en 2018, enregistrant un recul de 14,48%, les exportations hors hydrocarbures, 2,58 mds usd, mais étant composées des demi-produits, avec 1,95 md usd donnant au total avec les dérivées 98% des recettes en devises provenant des hydrocarbures. Or, la moyenne du cours du baril en 2019 a été d'environ 66 dollars et il est prévu dans la loi de finances 2020 une recette d'environ 34 milliards de dollars.
Contrairement à ce qu'avancent certains responsables, ce montant est impossible à atteindre. Le 21 mars en clôture le prix du Brent a été coté à 27,38 dollars (25,60 euros), le Wit à 23,66 dollars (22,12 euros), le prix, du gaz naturel sur le marché libre en chute à 1,654 dollar le MBTU avec une baisse sensible de la cotation euro/dollar s'établissant à 1,07625.
Il ne faut pas être un grand mathématicien, devant faire une simple règle de trois à partir des données officielles du ministère de l'Energie. Si l'on prend la référence du prix du baril de 2019 qui était d'environ 66 dollars, moyenne annuelle, et sous réserve d'une stabilisation de la production en volume physique, qui a connu une nette baisse entre 2008 - 2019, en reprenant l'hypothèse optimiste de l'AIE de mars 2020 d'un cours pour 2020 de 43 dollars, (d'autres scénarios pessimistes de banques américaines donnent un cours largement inférieur pour 2020 de 25 - 30 - 35 dollars), les recettes de Sonatrach dont le gaz représente 33% qui connait une chute drastique de plus de 50%,avec une baisse de la demande des principaux clients européens, seront de 21,65 milliards de dollars auxquels il faut soustraire environ 25% de coût restant un profit net de16,23 milliards de dollars. Avec un cours de 25 dollars et un cours du gaz naturel sur le marché libre inférieur à 1,2/2 dollars le MBTU 80% des gisements algériens ne sont plus rentables devant fermer les marginaux du fait du coût élevé de Sonatrach supposant un nouveau management stratégique.
Un discours de vérité, s'impose loin des discours démagogiques, la loi de finances 2020 selon le FMI, fonctionnant sur la base d'un cours minimum de 100 dollars le baril, 50 dollars étant un artifice comptable. Le risque avec la paralysie de l'actuel appareil de production et des importations de biens et services incompressibles,85/90% des inputs importés tant des entreprises publiques que privées, et l'épuisement des réserves de change (montant inférieur à 60 milliards de dollars en mars 2020) et ce fin 2021, le premier semestre 2022 et donc le retour au FMI, ce qu'aucun patriote ne souhaite, mais supposant des solutions opérationnelles et une mobilisation générale, renvoyant à la moralité des dirigeants.
Devant différencier la partie devises de la partie dinars, quelles solutions à la fois possibles et difficiles à atteindre pour combler le déficit de financement en soulignant que dans la pratique des affaires tant internes qu'internationales n'existent pas de fraternité ou des sentiments mais que des intérêts.
Pour atténuer la chute des réserves de change il existe trois solutions. La première solution est de recourir à l'emprunt extérieur même ciblé.
Attirer l'investissement direct étranger
Dans la conjoncture actuelle où la majorité des pays et des banques souffrent de crise de liquidité c'est presque une impossibilité sauf auprès de certaines banques privées, mais à des taux d'intérêts excessifs et supposant des garanties La deuxième solution, est d'attirer l'investissement direct étranger: nous sommes dans le même scénario d'autant plus que selon la majorité des rapports internationaux de 2019, l'économie algérienne dans l'indice des libertés économiques est classée ver les derniers pays (bureaucratie, système financier sclérosé, corruption), la seule garantie de l'Etat algérien sont les réserves de change en voir d'épuisement (moins de 60 milliards de dollars en mars 2020). La troisième solution, est de rapatrier les fuites de capitaux à l'étranger. Il faut être réaliste devant distinguer les capitaux investis en biens réels visibles des capitaux dans des paradis fiscaux, mis dans des prête-noms, souvent de nationalités étrangères ou investis dans des obligations anonymes. Pour ce dernier cas c'est presque une impossibilité. Pour le premier cas cela demandera des procédures judiciaires longues de plusieurs années sous réserve de la collaboration étroite des pays concernés.
Pour la partie du dinar qui est une monnaie non convertible existent cinq solutions pour atténuer le déficit budgétaire. La première solution est la saisie des biens de tous les responsables incriminés par la justice supposant un verdict final pour respecter l'Etat de droit par la vente aux enchères. La seconde solution est d'intégrer la sphère informelle qui draine environ 40/45% de la masse monétaire en circulation. Cela est la partie dinars.
La dévaluation rampante du dinar
Or les expériences historiques, notamment en période de guerre, montrent qu'en période de crise, il y a extension de cette sphère. Or lorsqu'un Etat émet des règles qui ne correspondent pas à l'Etat de la société, celle-ci enfante ses propres règles qui lui permettent de fonctionner existant un contrat moral beaucoup plus solide que celui de l'Etat, entre l'acheteur et le vendeur. La troisième solution est le recours à la planche à billets sous le nom de financement non conventionnel.
Dans une économie totalement extériorisée où l'économie algérienne repose essentiellement sur la rente, la politique keynésienne de relance de la demande par injection monétaire afin de dynamiser l'appareil productif (offre et demande) produit des effets pervers à l'image de la dérive vénézuélienne avec une inflation qui a dépassé les 1000% pénalisant les couches les plus défavorisées.
La quatrième solution est la dévaluation rampante du dinar afin de combler artificiellement le déficit budgétaire: on augmente en dinars la fiscalité pétrolière et la fiscalité ordinaire où les taxes à l'importation s'appliquent à un dinar dévalué entraînant une augmentation des prix tant des équipements que des matières premières dont le coût final est supporté par le consommateur. La cinquième solution ultime, est la vente des bijoux de famille par la privatisation soit totale ou partielle supposant des acheteurs crédibles, devant éviter le passage d'un monopole public à un monopole privé beaucoup plus néfaste, un consensus social, le processus étant éminemment politique et dans ce cas, les ventes pouvant se faire en dinars ou en devises.

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