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Fonte des réserves de changes

Plus que 73 milliards de dollars

Elles ont reculé de plus de 7 milliards de dollars entre la fin de l’année 2018 et fin avril 2019 pour se fixer à 72,6 milliards de dollars.

L’Algérie n’arrive toujours pas à desserrer l’étau . La crise financière qui a laminé ses caisses suite à la sévère dégringolade des prix du pétrole progresse comme un cancer. Les réserves de changes qui constituent le dernier rempart contre un éventuel chaos économique sont en train de s’épuiser à vue d’œil. Leur niveau qui était sous les 80 milliards de dollars à la fin de l’année dernière, 79,80 milliards de dollars exactement, a encore baissé. Les réserves de changes de l’Algérie ont reculé à 72,6 milliards de dollars à la fin avril 2019, contre 79,88 milliards de dollars à la fin de l’année 2018, soit une baisse de 7,28 milliards de dollars en quatre mois, a indiqué le ministre des Finances, Mohamed Loukal.
L’ex-gouverneur de la Banque d’Algérie ne panique pas pour autant. «Le niveau des réserves est relativement satisfaisant, il équivaut à deux années d’importations, et il nous permet une marge de manœuvre importante en matière de redressement de la situation financière » a estimé le grand argentier du pays. En l’espace d’une année, entre 2017 et décembre 2018 ce bas de laine, qui se situait à plus de 193 milliards de dollars fin 1993, a fondu de plus de 17 milliards de dollars. Au rythme imprimé par cette dégringolade, ce qui reste de ce pactole devrait s’épuiser dans trois années au grand maximum. A moins d’un retournement de situation, d’une flambée des cours de l’or noir, qui propulserait le baril au-dessus des 100 dollars.
Un scénario qui n’est pas à l’ordre du jour. Et ce ne sont pas des lendemains qui chantent qui attendent le pays si le prix du baril continuait à se maintenir autour de son prix actuel. Même s’il est sur une courbe ascendante ces derniers jours.
Hier, le baril de Brent de la mer du Nord, référence du pétrole algérien, s’échangeait à près de 67 dollars. Pas assez suffisant pour arrêter la saignée. Les projections le confirment. La loi de finances 2019 prévoit, pour la période 2019-2021, une baisse des réserves de changes à 62 milliards de dollars en 2019, puis à 47,8 milliards de dollars en 2020 pour atteindre 33,8 milliards de dollars en 2021. Comment la stopper ? « Pour faire face à l’érosion continue des réserves de changes, le gouvernement s’est récemment engagé dans une démarche basée sur la rationalisation des importations des biens, à travers leur limitation aux besoins réels du marché national, en attendant la généralisation de cette approche aux services », a déclaré le ministre cité par une dépêche de l’APS datée d’hier. Qu’en pensent les spécialistes? « En considérant que le rythme de nos importations en biens sera maintenu à 45 milliards de dollars/an sans tenir compte de la facture des services que l’on a tendance à oublier, qui avoisinent ces derniers temps les 10 milliards de dollars/an, nous irons encore puiser dans le «bas de laine » pour équilibrer la balance commerciale et partant, la balance des paiements.», affirme l’expert financier Mourad El Besseghi. Le recours au financement non conventionnel pour affronter la crise ne peut constituer une alternative qui puisse s’éterniser sans faire courir le risque d’une inflation à deux chiffres, voire plus. Si ce mécanisme a éloigné le recours à l’endettement extérieur sur le court terme, il ne peut l’assurer à moyenne échéance.
Le sursis est estimé à trois ans. C’est le temps dont dispose l’Algérie pour diversifier son économie et afficher sa volonté à s’affranchir de son pétrole. Une course contre la montre qui doit être engagée dans les meilleurs délais. Le temps nous est compté !

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