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Le «tonneau des danaïdes» des entreprises publiques

Elles ont englouti 250 milliards de dollars!

L’Algérie est en panne d’une croissance forte car elle n’a cessé d’être amarrée aux subsides générés par ses hydrocarbures.

Autant en emporte le vent! les chiffres communiqués, hier, sur les ondes de la Radio nationale, par le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de la Prospective, Mohamed-Cherif Belmihoub donnent le tournis. À lui seul, le secteur public marchand a consommé en allocations l'équivalent de près de 250 milliards de dollars sur les 25 dernières années, tandis que le montant de la surfacturation s'élève à 15 milliards de dollars entre 2018 et 2019. Les montants des fonds publics consacrés à la rescousse des entreprises financières sont déjà considérables. Et pourtant, elles continuent à perdre de l'argent. En effet, des centaines de milliards de dinars ont été octroyés à ces différents «tonneaux des Danaïdes» tout au long de ces 25 dernières années au moyen du Fonds de régulation des recettes d'hydrocarbures. En dépit de cette manne financière, les entreprises concernées qui n'arrivent plus à financer leurs cycles de production tandis que le Trésor public croule sous le poids de créances que ces entreprises en état de cessation de paiement ne pourront sans doute jamais lui restituer, au vu de leurs bilans comptables qui, en règle générale, ne brillent que par des déficits. Des allocations qui n'ont servi, presque, à rien puisque l'Algérie continue d'importer la globalité de ses besoins. Une image pitoyable d'un secteur à la dérive, au profit duquel toute mesure de sauvegarde sérieuse serait vouée à l'échec en l'absence d'une véritable réforme économique. On a souvent comparé et à juste titre les entreprises publiques au «tonneau des Danaïdes» pour souligner leur forte propension à engloutir les fonds de l'Etat, tel un récipient percé. Et bien sûr, c'est le contribuable qui met la main à la poche pour les maintenir à flot. Pour autant, l'Etat doit-il se débarrasser de ces «gouffres financiers» alors qu'il a de plus en plus besoin d'argent, surtout à l'heure actuelle, pour assurer un soupçon d'équilibre budgétaire? Si auparavant l'Etat propriétaire se contentait de solutions de replâtrage qui coûtent très cher à la collectivité sans pour autant réussir à remettre durablement sur les rails, lesdites entreprises aujourd'hui la donne doit changer, préconise le ministre délégué chargé de la Prospective, qui indique que «le budget de l'Etat ne peut plus supporter les défaillances de certaines entreprises publiques.» Selon le ministre, il a été dressé un constat mettant en lumière le fait que l'Algérie «est en panne d'une croissance forte», car, explique-t-il, elle n'a cessé d'être amarrée aux subsides générés par ses hydrocarbures, une relation «organique» dont dépendent tous ses secteurs d'activités. Pour faire face à cette situation, le ministre a noté l'intérêt de mettre en oeuvre une réelle réforme du secteur public, notamment en ce qui concerne les droits de propriété. «Un Etat propriétaire intervient sur son entreprise par le capital et non par la subvention qui produit de la perversion. On est en droit de se poser la question pourquoi ces entreprises sont aujourd'hui sous-capitalisées?», s'est-il interrogé. En réponse, Mohamed-Cherif Belmihoub a plaidé pour une réflexion portée sur un nouveau schéma, impliquant le redéploiement ou la restructuration de certaines entreprises publiques, tout en réglant au préalable la problématique du droit de propriété pour définir le concept de l'Etat propriétaire d'une entreprise publique et le management à mettre en place dans ces entreprises dans le cadre de contrats de performance. Pour cela, l'intervenant juge impératif de rejeter, très vite, «le système d'une économie extravertie, consistant à importer des produits finis et à exporter de la matière première, jugeant qu'il faut, désormais, faire du développement et cesser de faire de la comptabilité, «en restant braqué sur les réserves de change». À ce sujet, l'intervenant a révélé que les importations ont baissé entre 2018 et 2019 de 15 milliards de dollars, en valeur du fait que cela ne s'est pas senti sur le marché. Soit une fuite de capitaux de 15 milliards de dollars.

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