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Portrait de Amour Abdenour

Une voix kabyle envoûtante

Il fait partie de cette frange de chanteurs dont la voix a un timbre qui ne ressemble à celui d'aucun autre artiste et qui ne peut de ce fait être imité.

Il y a une catégorie de chanteurs dont la voix revêt un caractère atypique. En parlant de ce genre d'artistes, le mélomane pourrait penser par exemple à Cheikh El Hasnaoui, à Dahmane El Harrachi ou encore à Matoub Lounès, entre autres. Amour Abdenour fait partie de cette frange de chanteurs dont la voix a un timbre qui ne ressemble à celui d'aucun autre artiste et qui ne peut de ce fait être imité. On ne peut d'ailleurs pas le comparer à un artiste d'une autre génération ni à un autre de sa propre génération. Il s'agit là de la spécificité la plus frappante qui caractérise le chanteur kabyle Amour Abdenour qui a bercé plusieurs générations de mélomanes sachant savourer les belles mélodies et les textes élaborés. Amour Abdenour continue encore à abreuver les jeunes générations de chansons dont il est le seul à détenir le secret des ingrédients avec lesquels il les concocte lors de ses moments de grande inspiration. Amour Abdenour, bien que comptant parmi les plus grands chanteurs kabyles à tous points de vues, n'écume pas les médias, lui qui a eu la chance d'être interviewé pour la première fois par le regretté journaliste Ferhat Cherkit.

Un long parcours
«L'interview devait être réalisée par le journaliste Achour Cheurfi, mais comme ce dernier ne comprenait pas le kabyle, il m'a gentiment orienté vers le bureau où se trouvait le journaliste Ferhat Cherkit.
Ce dernier ne me connaissait pas, quand j'ai décliné mon identité, mais dès que je lui ai dit que mes chansons étaient diffusées régulièrement sur la Radio nationale Chaîne 2 et lui ai cité les titres de quelques-unes, Ferhat Cherkit a vite avoué qu'il aimait beaucoup mes chansons et qu'il avait l'habitude de les écouter à la radio», a raconté récemment Amour Abdenour. Cet épisode s'est passé au début des années 80 dans les locaux du quotidien «El Moudjahid». C'est dire le long parcours de Amour Abdenour qui a commencé à fredonner dès qu'il était un petit enfant. Il est né artiste, dira-t-on.
Encore enfant, au début des années 60, Amour Abdenour a manifesté franchement son intérêt pour la chanson et tout ce qui a trait à la musique.
Il passait le plus clair de son temps à écouter et à s'émerveiller devant les artistes qui sont ses ainés et dont les chansons étaient diffusées à la radio, mais aussi à s'initier avec succès à plus d'un instrument de musique dont la flûte, la percussion et la guitare.

Un chanteur prolifique
A l'âge de 11 ans, il était capable d'interpréter plusieurs chansons avec sa guitare. Son amour pour la chanson le mène à adhérer à la JFLN de sa région El Flaye dans la wilaya de Béjaïa. Et c'est dans les rangs de cette association culturelle que dirigeait Mahmoud Lassouani que Amour Abdenour aiguisa sa maitrise de l'art musical. Cette association a été pour lui, un tremplin, pour animer plusieurs fêtes qu'elle initiait à l'époque.
Une aubaine qui permit à Amour Abdenour de percer rapidement dans cet univers qui était très difficile. Cette première étape a été suivie d'une autre car en 1968, Amour Abdenour s'installa à Alger avec ses parents. C'est dans cette ville qu'il composa sa toute première chanson une année après s'y être établi. Elle s'intitula «Yedjats» (il l'a quittée). Comme tout artiste débutant à l'époque, son rêve fut d'être programmé à la radio. Ce voeu se concrétisa en 1970. Parallèlement à son chemin dans la chanson, il poursuivit normalement ses études dans la ville de Mostaganem.
Ses premières chansons furent enregistrées à la fin des années 70 dans les studios du géant et mythique Mahboub Bati.

Hymne à l'amour
Les cassettes s'enchainèrent par la suite et le succès fut immédiat malgré le fait que durant cette période, il était très difficile de se frayer un chemin dans l'arène de la chanson kabyle à cause du nombre très élevé de sommités qui y avaient déjà pignon sur rue. Les années 80 furent la période faste de la chanson kabyle, faut-il le rappeler. Amour Abdenour avait tous les atouts pour réussir, sa voix unique et inimitable, des textes poétiques extrêmement innovants ainsi que des compositions musicales finies avec des arrangements où le traditionnel et le moderne sont harmonieusement mariés. Certaines de ses chansons sont d'ailleurs devenues des hymnes à l'amour comme la célèbre «Defragh el baz» où il décrit le départ définitif de la femme aimée à bord d'un bus, le laissant esseulé et désespéré sur le quai de la gare, ne sachant plus quoi faire et ou partir. Une autre chanson de Amour Abdenour a bercé toutes les générations, il s'agit de «Snat ay sâigh». On peut aussi citer «Ah y a dini». Avec trente et un albums édités, Amour Abdenour est l'un des chanteurs kabyles les plus prolifiques. Depuis son premier album, édité en 1985 et intitulé «Tifirellas», Amour Abdenour a pratiquement édité un nouvel album chaque année excepté une petite rupture entre 2011 et 2015. Comme son nom l'indique, Amour Abdenour a réservé la part du lion de ses chansons à la thématique amoureuse. Mais il a également abordé plusieurs
autres sujets.

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