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«Boussouf et le Malg, la face cachée de la révolution»

Une publication de Dahou Ould Kablia

Ces mémoires de 389 pages, publiés récemment aux éditions Casbah, émanent d'un «devoir de mémoire» des membres de l'Association des anciens du Malg.

Dans son ouvrage intitulé «Boussouf et le Malg, la face cachée de la révolution», Dahou Ould Kablia, qui a occupé une place de premier plan dans la hiérarchie du ministère de l'Armement et des Liaisons générales (Malg) livre une vision de l'intérieur de cette organisation et revient sur la création et le fonctionnement de cette dernière. Ces mémoires de 389 pages, publiés récemment aux éditions Casbah, émanent d'un «devoir de mémoire» des membres de l'Association des anciens du Malg qui s'étaient fixés l'objectif de «restituer l'histoire de ce département et de son dirigeant Abdelhafid Boussouf» qui n'a laissé aucun témoignage écrit. Après de brèves biographies de l'auteur et de Abdelhafid Boussouf, l'ouvrage s'intéresse aux origines du Malg en remontant aux services de renseignements au sein de l'Organisation secrète (OS) fondée en 1947 qui avait confié son ser-vice à Omar Ben Mahdjoub, avant que le renseignement ne devienne une nécessité aux yeux de Larbi Ben M'hidi, entre 1955 et 1956 «pour connaître les ennemis du FLN». C'est à l'issue du congrès de la Soummam en août 1956 que la fonction de renseignement et de liaison a été «intégrée à l'organigramme des commandements de l'ALN au niveau de chaque wilaya, zone ou région», explique l'auteur précisant que le colonel Abdelhafid Boussouf avait été chargé du ser-vice de renseignement, de liaison et des communications en avril 1958 suite à la «départementalisation des tâches des membres du Comité de coordination et d'exécution (CCE)».
Dahou Ould Kablia revient également sur les moyens humains de ce département venant «essentiellement de lycéens et étudiants issus de la grève de mai 1956 et qui étaient formés dans des cen-tres aux frontières du pays».

Le soutien multiforme du Malg
L'ouvrage dédie une partie aux transmissions et à l'approvisionnement en armes pendant la Guerre de Libération nationale assurée de 1954 à 1956 par Ahmed Ben Bella et Mohamed Boudiaf remplacés, après leur arrestation, par les colonels Amar Benaouda et Abdelhafid Boussouf. Le «soutien multiforme» du Malg est également abordé, notamment par le volet des relations avec les pays frères et les efforts de diplomatie, la participation à l'effort de guerre par des missions aux «barrages des frontières», de formation dans l'aviation, ou encore de rapatriement des «légionnaires déserteurs de l'armée française par Wilfrid Muller plus connu sous le nom de Mustapha Muller». Le livre revient également sur la chronologie des pourparlers et négociations algéro-françaises depuis les premières prises de contact en «1956 entre des émissaires de Pierre Mendès France et Abane Ramdane». L'auteur met en avant l'apport du Malg dans les négociations, notamment sur la question du pétrole grâce aux renseignements «fournis par Salah Bouakouir, secrétaire adjoint du délégué général du gouvernement français à Alger, relatifs aux opérations économiques dans le Sahara» et au concours d'Enrico Mattei, P-DG de la société italienne des hydrocarbures (ENI). Dahou Ould Kablia revient également sur des faits marquants de la Guerre de Libération comme le congrès de la Soummam en août 1956, sur des acteurs admirables de cette guerre et des «pertes irréparables». Il aborde ainsi la mort des colonels Amirouche, Si Haouès et Lotfi, documents à l'appui pour «défaire les thèses et circonstances avancées par les forces coloniales tout en évoquant les opérations de désinformation et d'intoxication» menées par les services psychologiques comme la «bleuïte». Les problèmes internes du FLN sont aussi abordés à travers la mort de Abane Ramdane, que l'auteur admire pour sa «vision et l'organisation politique qu'il a mise en place sans négliger l'action armée» et le soutien logistique qu'elle nécessite.

Responsabilité politique
S'il explique que la responsabilité du Malg n'est en rien engagée dans la mort de Abane Ramdane, survenue près d'une année avant la création de ce département, l'auteur précise que le colonel Boussouf est un «responsable politique libre de ses idées et de ses actes». Il fait le récit du «conflit ouvert» entre des colonels de l'époque qui va «sceller le sort funeste de Abane». Dans le même ordre d'idées, Dahou Ould Kablia parle d'autres affaires internes comme l'affaire Lamouri, celle de Allaoua Amira, le procès de Chihani Bachir, ou encore l'affaire Zoubir, Hmaïdia Tahar de son vrai nom. L'ouvrage s'intéresse également aux premières années de l'indépendance dans un chapitre intitulé «L'héritage de la révolution» relatant les différentes crises politiques de 1962 à 1965 avant de revenir sur les politiques et faits saillants de différentes périodes de gouvernance. Né en 1933, Dahou Ould Kablia, bachelier en 1954, est l'un des étudiants grévistes de l'université de Toulouse (France) où il était inscrit pour des études de droit. Il retourne en Algérie en 1956 pour adhérer à l'organisation urbaine du FLN avant de rejoindre l'ALN au début de l'année 1958. En juin 1958 il est transféré en base arrière pour faire partie de la deuxième promotion des commissaires politiques destinés à l'encadrement de l'ALN avant d'être choisi pour intégrer le Malg où il assumera de hautes responsabilités. Au lendemain du recouvrement de l'indépendance, il occupera plusieurs postes de responsabilité.

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