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Khaled El Kebich, réalisateur, à L'Expression

«Le cinéma... Un monde plein de merveilles!»

Khaled Habib El Kebich (né le 24 janvier 1970 à Tiaret) est un réalisateur, auteur-compositeur-interprète et acteur algérien. Il nous parle ici de ses deux films, notamment The Rug et The Knights of the fantasia, un cinéma que l'on qualifierait d'inclassable, mais aussi de sa vision du cinéma en Algérie et de son avenir...

L'Expression: Dans votre film Knights of the fantasia qui se décline comme un docu-fiction, le désert, le baroud, les chevaux sont omniprésents tel un songe puisque la narration est souvent racontée comme un conte... Vos films ont aussi un côté ethnographique inclassable. Ai-je tort?
Khaled El Kebich: Non absolument pas... vous n'avez pas tort. Knight of the Fantasia ou El Alfa est un film documentaire ethnographique dont le contenu s'immerge entre l'aventure et l'épreuve duquel le protagoniste est un jeune cavalier de 14 ans. Ce film parle d'une tradition, un mode de vie et un code d'honneur entre cavaliers «El Baroud», ou «El goum» sinon «k'er wo f'er», une stratégie de guerriers nord-africains desquels les souches reviennent à quatre mille ans... si ce n'est pas plus, nous avons comme témoin historique les batailles de Massinissa, Jugurtha et les guerres puniques etc. et plus récemment l'Emir Abd-El-Kader et ses contemporains. Mais le noyau primordial de cet «art de guerre» c'est bien de défendre la justice et la paix par la discipline, l'unité et l'union des combattants durant la guerre ou plus précisément durant la charge contre l'ennemi. Alors! non seulement ethno-historique, mais un art de guerre avec sa propre littérature, chants, danse et poésie, mais aussi une locomotive de toute une industrie artisanale et agropastorale et, voire touristique. Enfin! Un spectacle fantastique en compagnie d'un énorme public, un jeu avec des règles et des traditions, des juges et des jurés...Voilà!... Mon souhait pour cet art... qu'il devienne officiellement un sport national avec des compétitions régulières et régulées, diffusées dans nos chaînes de télés...puisqu'il est introduit presque dans la majorité des régions en Algérie! Pourquoi pas! Une industrie, un projet économique, culturel, après tout c'est aussi un divertissement et combien notre peuple a besoin de se divertir pour bien vivre.

Dans The Rug, le film est présenté sous forme d'une vidéo expérimentale. Là, le merveilleux prend une place prépondérante. On sent l'attachement aux rites ancestraux de votre terre d'origine Tiaret, mais aussi cette forme de raconter du goual. Un mot-là-dessus?
Oui...avec plaisir! Quoique ce film soit suscité par un rêve dont l'imagination est la muse, pour moi le contenu du film The Rug se base sur un dialogue philosophique entre l'inconscience collective d'un peuple, son héritage et la création. Autrement dit «film mahboul» hahahaha! Je m'explique, ce film peut être subjectivement un vaisseau de suggestions à des questions purement existentielles. Comme exemple le rôle et la nécessité des signes et des symboles dans une société, la relation entre l'inconscient et les éléments de la nature, la reproduction et le besoin du transfert d'héritage culturel, l'identité culturelle acquise à travers l'histoire étant une boussole, un guide vers la source de la vie et de l'amour... Enfin, la création. Primo l'ultime question de l'être humain «l'existence». Sinon pour le troisième acte dans The Rug ça parle des conséquences des agresseurs colons comme notre cas les Français, l'extermination des peuples indigènes, la répression et le non-droit à la culture, l'anéantissement de l'identité et finalement l'oubli. Oui... Tiaret et les chevaux, les Hauts-Plateaux et les horizons, le goual est son art, cet art du parler, de raconter une histoire, exprimer un avis, transmettre le message qu'il soit inné ou acquis que ce soit de l'Afrique ou de l'Orient, mais aussi fantastique. Enfin, demandez aux Djeddar et aux 13 tombeaux des rois amazighs, à Abd El Rahman ibn Rostom, à Ibn Khaldoun, à Picasso, à Ali Maâchi, à Bakhta, demandez à Sidi Khaled, ils vous diront pourquoi ils ont choisi Tiaret comme source d'inspiration. «Tu arrêtes ou tu n'arrêtes pas Tiaret quand même.»

Comment pourriez-vous définir votre cinéma?
Comme réalisateur, pour le moment je suis dans une phase de poésie cinématographique, moi personnellement je ne «crois» pas au cinéma vérité ou au cinéma réel ou de la réalité. Notre réalité se trouve dans le réel certain, par contre, le cinéma authentique émerge dans l'imaginaire et le non-réel, néanmoins, la réalité comme l'imaginaire sont des perceptions subjectivement relatives, sinon j'adore la comédie et la science-fiction.

Vous êtes non seulement réalisateur, mais aussi compositeur. Vous signez la musique de vos films. Comment parvenez-vous à travailler les sons de vos films?
Ah! la musique..., vous savez que la musique est le langage le plus évolué de tout autre, non seulement universel, mais aussi une branche de la langue pure de la nature. On attend la télépathie, la linguistique comme on connaît du reste après tout une invention liée à l'intellect primitif, un mode de communication nécessaire, mais hélas pas très évolué ni à jour en plus, prenons une langue comme exemple, le français; «le coucher du soleil!!!» pauvres Copernic et Galileo! Certes, la langue française comme les autres, riche et belle, mais autant moyenâgeuse. L'artiste, quoi qu'il soit unique dans son art, il n'est pas créateur, mais un compositeur, sans doute et avec certitude même. J'affirme qu'on ne peut jamais créer une nouvelle couleur dans la spectroscopie ou générer une nouvelle fréquence aux ondes, ou même procréer un nouvel aromate à l'odorat, alors; que fait l'artiste? il sent, il compose, il dirige et enfin il s'exprime. Après tout, on est tous des artistes, des musiciens, des techniciens, bref des compositeurs, mais pas évidemment des Mozarts, la preuve, Einstein aurait aimé être musicien dans une autre vie. La musique des films ou la narration sonore est une écriture invisible qui stimule directement l'émotion en permanence, par contre, l'image peut se perdre dans le mécanisme de ce merveilleux appareil dit l'oeil humain, dans un autre monde j'aurais aimé les poissons comme spectateurs,d'ailleurs, leur audit est plus important que celui de l'humain. Oui, le cinéma est cet appareil dit l'oeil qui a inspiré les artistes à l'ère des pharaons, dans l'époque de Platon et ça fameuse «Allégorie de la cave», le temps de Ibn Al Haythem dans son livre sur l'optique, la période de Leonardo De Vinci dans ses réflexions sur l'ombre et la lumière, après il y a eu Newton, Tesla et Edison et la spectroscopie et enfin les frères lumière et leur caméra. La naissance du cinéma muet. Et oui, l'audiovisuel! hmmm... l'énigme de l'initial éclair de la création, je me demande ainsi établi, que l'univers a eu un début; est-ce que le son était créé avant l'image? Mais je laisse ça à la physique quantique, Sobhan Allah, un monde plein de merveilles. Le cinéma...!

Quel regard portez-vous sur le 7ème art en Algérie et a fortiori sur l'instauration d'un secrétariat d'état chargé de l'Industrie cinématographique en Algérie, si tenté qu'on puisse parler de l'existence d'une industrie?
Bon! Avant tout je suis une personne réaliste avec une bonne dose d'optimisme et je trouve que cette initiative unique dans son genre, non seulement vaillante mais aussi valeureuse et le cinéma c'est aussi un challenge qui demande du courage, la compétence et le savoir-faire. Maintenant, cette initiative a besoin d'un écosysteme méritant de cette industrie, dans ce moment preuve au contraire il est en voie de démarrage d'après l'actualité. Cette industrie se fonde sur des piliers dans l'un est la fabrication de matériel de cinéma qui est liée à la science, la recherche et la technologie. De ce fait, les universités et à la création des richesses et des emplois à l'égard de l'exportation donc l'économie, après il y a la production cinématographique qui est aussi liée aux arts et la science, mais surtout à la culture, à la mémoire d'une nation et à l'économie d'un pays. Ce n'est pas sorcier! Malgré que le cinéma soit magique.

Que préconisez-vous pour la relance du secteur du 7ème art en Algérie?
Tout d'abord une vision, une volonté, un engagement et une vigueur solide entre les anneaux de cette chaîne productrice qui exige un mécanisme de qui l'énergie et l'investissement dans les personnes compétentes sont la force motrice de cette industrie. Maintenant comment mettre en place et lancer cette machine qui nécessite une stratégie? Je reste optimiste.

Enfin, comment vivez-vous cette période de pandémie en tant qu'artiste?
Comme artiste je fais de mon mieux pour coexister avec, néanmoins comme être humain je m'en doute! Mais je tiens bon dans cet engagement continu. Pour une réflexion ou une autre, quand l'univers se proclame pour un équilibre quelconque dans cette réalité qui est la nôtre, et que la nature, la terre se manifestent sous forme d'un changement, elles revendiquent leur position vis-à-avis de l'occupant étant donné qu'elles forment une organisme d'une force vivante, une des doléances est la pandémie en définitive négociation, la terre à son tour souffre d'une affection dont la cause est l'exploitation misanthrope, l'avidité de l'être humain au nom du progrès Personnellement je suis pour un progrès objectif, mais pas le consumérisme. Si les racines d'un pommier nécessitent de l'eau et des minéraux pour vivre et servir son écosystème, je me demande pour une plante à quoi bon sert un être vorace comme l'humain? Que dit la Terre qui est un don du bon Créateur, que dit la nature qui est notre nourrice, notre mère, mais pas notre génitrice, car après tout nous sommes des extra-terrestres enfantés d'une création survenue du paradis de Allah et nous sommes à Dieu et c'est à lui que nous reviendrons. Allah yerham nos morts. Allah yerham achouhada.

De Quoi j'me Mêle

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