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Il était le premier réalisateur du film amazigh en Algérie

Le cinéaste Chérif Aggoune n’est plus

Le réalisateur et cinéaste Chérif Aggoune est décédé mardi, à l’âge de 68 ans, à Paris, des suites d’une crise cardiaque provoquant une vraie onde de choc au sein de la profession du 7ème art…

L’information est tombée comme un couperet, mardi après-midi, sur les réseaux sociaux créant la consternation au sein de la profession du 7ème art et au-delà : le réalisateur et cinéaste Chérif Aggoune est décédé à Paris des suites d’une crise cardiaque. Chérif Aggoune qui était en pleine préparation d’un nouveau long métrage ne retrouvera plus désormais ses amis aux RCB ni dans d’autres salles de cinéma pour papoter de films ou du Hirak, lui qui avait pris l’habitude d’aller couvrir les marches à Alger ou à Paris, sa caméra et son appareil photo en bandoulière pour capter l’instant présent de cette révolution algérienne en marche.
La profession sous le choc
Sa soudaine disparition s’est propagée mardi comme une traînée de poudre jetant l’effroi parmi les gens, endeuillant ainsi tristement la famille du cinéma algérien. Chérif Aggoune était, pour rappel, le réalisateur du premier court-métrage en langue berbère « Taggara lejnun » (« La fin des djinns »), réalisé en 1990. Un court métrage de 22 min, en 35mm couleur, qui a mis au-devant de la caméra pour la première fois la jeune Nadia Kaci. Œuvre qui a valu au cinéaste d’être sélectionné au Festival International du court métrage de Clermont-Ferrand. Diplômé de l’Ecole supérieure des études cinématographiques (ESEC) de Paris, Chérif Aggoune revient en Algérie au début des années 80. Il intègre la télévision algérienne par la même occasion où il campe le rôle d’assistant-réalisateur. Une entreprise dont il reconnaîtra qu’elle a été sa véritable école de formation à l’époque. D’ailleurs, Chérif Aggoune travaillera ensuite comme assistant sur un téléfilm avec le réalisateur Mustapha Badie. …
Un homme engagé
En 2013, Chérif Aggoune signe son premier long métrage « L’héroïne », produit et distribué par l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc).
Un film sur la décennie noire avec comme comédienne principale Samia Meziane. Un film qui avait reçu un bon accueil auprès du public après
sa sortie en salle, plus précisément à El Mouggar. Très critique envers la situation du 7eme art en Algérie, Chérif Aggoune avait pour habitude de se rappeler de ses débuts et de comment il a avait chopé cette passion pour le 7eme art et ce grâce à la salle de cinéma « Shaghai » de sa ville natale Béjaïa. Et de se familiariser avec des acteurs comme Kirk Douglas, James Steward, Alan Ladd ou encore des réalisateurs tels John Ford, Hitchcock ou Bergman. Et de fréquenter par la suite à Alger les cinéclubs, au Centre culturel soviétique qui était à côté de chez lui, et ainsi la cinémathèque d’Alger où il a pris goût au cinéma américain des années 70, notamment Sam Peckinpah ou Arthur Penn, mais en se passionnant pour le cinéma algérien aussi avec Omar Gatlato ou Nahla…
Un cinéaste franc et sincère
Chérif Aggoune était intarissable lorsqu’il parlait de cinéma entre amis, lors des rencontres conviviales entre deux potes de l’amitié. Toujours jovial, l’œil bien aiguisé, fin observateur, l’artiste qu’il était avait plein de projets, de films en tête, mais il préférait prendre son temps, se plaignant parfois de la mauvaise gestion politique du cinéma en Algérie non sans jamais baisser les bras. Aujourd’hui, tous ses amis, proches et famille le pleurent. Chérif Aggoune avait une façon bien à lui de dire les choses, avec franchise et sans détour. C’était un homme entier et plein d’entrain. Un gars simplement engagé. Repose en paix l’artiste. 

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