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Hamma Méliani met l'Orange au numérique

La Palestine au coeur

Cette nouvelle création théâtrale n'est point une fiction, elle porte en elle tout le drame du peuple palestinien.

L'orange de Hamma Méliani, s'apparente à un globe sur lequel n'apparaissent pas les frontières d'un Etat dont les Palestiniens sont privés. Tout n'est donc pas aussi lisse que ne le laissent penser les rondeurs parfaites de ce fruit qui a fait la réputation de cette région du monde.
L'orange de Jaffa: variété développée au XIXe siècle était, en effet, la fierté des agriculteurs palestiniens. Un symbole puissant de leur identité, auquel ils ont été contraints de renoncer après qu'ils aient été forcés à l'exode par les forces d'occupation israélienne. Une tragédie qui s'est amplifiée au fil des ans avec l'implantation des colonies juives sur les territoires palestiniens occupés depuis la guerre des Six Jours en 1967. Ce n'est pas le décor planté par Hamma Méliani qui laisse une petite place au rêve: celui de la paix, de la fraternité retrouvée, mais son oeuvre repose, incontestablement sur ces événements historiques tragiques. Sa nouvelle création théâtrale n'est point une fiction, elle porte en elle tout le drame du peuple palestinien. Elle est d'une actualité brûlante. Un brasier qui couve depuis trop longtemps, une étreinte qui étouffe, jour après jour, un peuple qui doit affronter l'une des armées les plus puissantes, les plus barbares, du monde les mains nues.

Espoir fragile
Hamma Méliani nous fait voyager en son coeur avec cet espoir aussi fragile que celui d'un souffle d'oiseau que seuls des dramaturges au talent exceptionnel, à la sensibilité à fleur de peau sont capables de mettre en scène. Le drame palestinien se joue sur les planches. Un exutoire pour deux familles l'une arabe l'autre juive. Deux adolescents incarneront l'histoire de ces deux peuples qui avaient tout en partage, mais qui finiront par s'éloigner l'un de l'autre. Une rupture lente et violente transcendée par des sentiments amoureux d'une puissance fabuleuse. Malka et Jalel qui se virent et s'aimèrent en rêve, se retrouvent dans la réalité où leur engagement pour la paix prend racine dans les violences et les fractures d'aujourd'hui, nous prévient d'emblée l'auteur. «Ces jeunes tendent les bras à la fraternité et appellent à la justice véritable.
Une fable, qui joue à mettre en lumière la rupture entre Israéliens et Palestiniens et l'espoir de vivre une concorde durable.» écrit Hamma Meliani. La suite n'est nullement de la fiction.

La magie des mots
Elle est d'une réalité saisissante à l'image de ce garçon de 17 ans arrosant un arbrisseau, un olivier, où est implantée une pierre en souvenir d'une fille qu'il aime. Une juive américaine qui s'est opposée au déracinement des vergers par les colons israéliens, qui a fini par être assassinée. Surpris en train de se recueillir à sa mémoire, ce jeune homme personnage central de l'Orange, subira les pires humiliations par trois jeunes colons armés qui garderont leur fusil pointé sur lui.
Une scène que vivent pratiquement au quotidien les jeunes Palestiniens. Et comme pour l'adoucir apparait un personnage surréaliste. Une jeune fille de 17 ans, petite-fille de Mendel patriarche de la famille juive mise en scène, un personnage respecté et craint. Elle offre une orange et des fruits à Jalel. Sa présence a fait éloigner les jeunes colons. Comment fais-tu pour que ta présence retienne la violence des colons? As-tu des pouvoirs? l'interroge Jalel. «Je vole, je marche sur l'eau, je suis imperméable aux balles et au feu», lui répond Malka. Et c'est là où intervient toute la magie des mots de Hamma, sa poésie, sa dialectique...Tout un art à découvrir. 

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