{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Hichem Turqui alias le Hix à L'Expression

«L'innovation est la clé de l'art contemporain...»

«Corps m'inspire, son expression reste infinie et pure» affirme cet artiste-né, originaire de Tiaret, mais issu de l'Ecole des beaux-arts d'Alger. Hichem respire l'art, c'est presque un mode de vie chez lui. Photographe, graphiste, designer, performer, artiste visuel, il fourmille d'idées aujourd'hui du haut de ses 27 ans. Il nous parle ici de ses projets et sa vision de l'art contemporain en Algérie...

L'Expression: Vous êtes artiste issu de l'Ecole des beaux-arts d'Alger, un artiste très actif sur le Net. Nous avons remarqué cela particulièrement pendant le confinement. Cela veut-il dire que le confinement a été d'une certaine manière bénéfique pour vous?
Hichem Turqui: En tant qu'artiste polyvalent, mon art s'adapte à la matière, mais aussi à la manière. Pendant cette période de confinement, beaucoup de choses ont changé. Cela m'a aidé en quelque sorte en ayant plus de temps libre, mais aussi à mettre mes idées en place, une autre manière de voir les choses pour un nouveau monde qui se prépare plus contemporain que jamais. Le confinement m'a appris à reprendre conscience du temps qu'on perd en temps normal, à faire surtout bon usage. L'art qui est une méthode de communication a encore changé de plate-forme, cette fois les réseaux sociaux ont remplacé carrément toutes les galeries d'art et les musées. C'était d'ailleurs la première fois que je reçevais une invitation pour exposer mes photographies «spécial confinement» sur un site étranger qui regroupait des travaux de différentes disciplines artistiques avec le thème du confinement. Donc, oui, le confinement a fermé des portes pour en ouvrir d'autres, surtout pour les artistes qui travaillent de chez eux, et je pense que beaucoup d'artistes se sont inspirés de cette période de crise qui n'était pas facile au début, mais l'artiste finit toujours par s'adapter.

Vous avez une facilité à vous exposer torse nu car vous êtes aussi artiste performer. Que représente cette démarche artistique pour vous?
M'exposer torse nu, n'a jamais été un complexe pour moi personnellement car rien n'est aussi expressif qu'un «corps» en mouvement, mais vis-à-vis de la société, qui nous entoure c'est bien le cas. Ma démarche reste respectueuse de ma société natale malgré les divers problèmes que j'ai subis En performant ces deux dernières années, j'ai reçu des insultes, de la haine, de la non-compréhension et des jugements infinis... Je suis très content qu'une de mes performances artistique ait eu de l'écho à l'échelle nationale, malgré la peur du danger public. L'interprétation des gens à l'égard de ma performance était à double tranchant (des gens qui avaient compris l'intention et d'autres le contraire), le corps m'inspire, son expression reste infinie et pure. Qu'est-ce qui peut être plus parfait qu'un «corps»? Etre bien dans sa peau veut dire s'assumer pleinement pour pouvoir évoluer.

Vous avez lancé récemment un appel de participation qui s'appelle «Bladna chaba». Pourriez-vous nous expliquer ce concept-là?

«Bladna cheba», est mon dernier projet en cours... Il incite tous les jeunes Algériens à en faire partie, car il vise à regrouper le maximum de photos- paysages d'Algérie afin de réaliser une grande fresque murale en mosaïque photo, une grande photo paysage pour rappeler à quelle point notre pays est grand, mais tellement riche de paysages époustouflants qu'un mur ne pourra pas tout démont rer. Un petit projet qui boostera le tourisme en Algérie et redonnera confiance au petit photographe professionnel ou amateur, participer à ce mur porteur de souvenirs n'est pas une obligation, mais un devoir, car chacun de nous possède une photo d'un joli endroit qu'il a visité seul ou accompagné, qu'il cache dans son téléphone. Les meilleurs photos seront exposées dans une galerie d'art afin de valoriser le bon travail et d'encourager nos jeunes à donner le meilleur d'eux-mêmes. Cette mosaïque monumentale sera la preuve vivante qu'il y a beaucoup à voir dans notre pays «l'Algérie».

Enfin, que représente pour vous l'art contemporain en Algérie et pensez- vous que c'est assez compris eu égard à toutes les violences qu'ont subies vos confrères récemment, en raison d'une certaine méconnaissance de cet art justement?

L'art contemporain en Algérie a tout à fait un autre aspect car l'Algérie reste riche de ses coutumes et traditions et cela affecte de prés ou de loin l'art en général et son interprétation au sein de la communauté, mais rien n'empêche que les artistes donnent encore le meilleur d'eux-mêmes, de rester créatifs et ne pas baisser les bras. Beaucoup d'artistes algériens préfèrent rester dans le dessin académique ou bien travailler dans l'artisanat car il faut bien vivre de son savoir-faire, ceci explique aussi la fuite de beaucoup d'artistes vers l'étranger. Pour ce qui est de l'art contemporain, il faut que les artistes adoptent une nouvelle manière de faire et de voir les choses, l'innovation est la clé du contemporain et restera le trésor que chaque artiste cache en lui. Je suis convaincu que l'Algérie renaîtra de ses cendres et du même charbon un artiste fera le nouveau portrait de notre Algérie contemporaine.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours