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Salah Sadaoui nous a quittés en mai 2005

L’artiste kabyle qui chantait aussi en arabe

Dès qu’il commença à produire ses premières chansons, il se distingua par son ton humoristique.

Salah Sadaoui, à l'instar de Cheikh El Hasnaoui, Slimane Azem et Akli Yahiatène, a chanté aussi bien en kabyle qu'en arabe. Salah Sadaoui a même réservé presque autant de place dans son oeuvre à la langue amazighe qu'à l'arabe. C'était un artiste qui a également écrit et interprété quelques chanson en langue française, dont la célèbre «Je fais mon déménagement». Le talent artistique de Salah Sadaoui était exceptionnel et unique.
Il est l'un des meilleurs artistes algériens, même s'il est quelque peu oublié par les fameux hommages rendus de temps à autre aux artistes ayant marqué leur temps et leurs fans. Mais l'immortalité de Salah Sadaoui, qui nous a quittés le 9 mai 2005, on la retrouve chez ses fans qui écoutent à ce jour ses chansons avec le même intérêt et le même plaisir.
Salah Sadaoui compte des fans inconditionnels, même parmi les plus jeunes pourtant non touchés directement par le thème de l'émigration qui constitue le sujet central de son oeuvre. Toutefois, la voix de ce dernier, ses mélodies musicales et son interprétation digne des grands maîtres, font que nous ne nous lassions jamais de l'écouter. De son vrai nom Ghali Sadaoui, Salah est originaire de M'chedallah dans la wilaya de Bouira. En revanche, c'est à Alger, plus précisément dans la mythique Casbah qu'il passa son enfance.
La proximité avec les mythes de la chanson algérienne l'a aidé à aiguiser son don pour cet art. Doté d'une très belle voix au timbre atypique, il intégra tout naturellement la chorale de l'association l'Espérance sportive où il eut la chance de faire connaissance avec Amraoui Missoum. Il se produisit dans plusieurs soirées algéroises dès son jeune âge. Puis, il émigra vers la France. Il y anima une infinité de soirées, notamment dans les cafés nord-africains. C'est à Paris qu'il fit la connaissance d'Akli Yahiatène avec lequel il fit du chemin, mais aussi Kamel Hammadi et Chérif Kheddam.
Dès qu'il commença à produire ses premières chansons, il se distingua par son ton humoristique caractérisant la majorité de ses chansons, ce qui constituait une innovation dans la chanson kabyle de l'époque. Quel que soit le thème chanté, Salah Sadaoui y mettait toujours son grain de sel teinté d'humour. Comme la plupart des artistes de l'époque, l'exil et sa douleur ont été le thème phare de la majorité des chansons de Salah Sadaoui. Ce dernier resta fidèle à ce thème jusqu'au bout. Il n'a cessé de dépeindre dans ses chansons la vie déplorable des émigrés vivant en France et la déchirure causée par la séparation d'avec leur pays et leurs familles. Il a composé une très célèbre chanson intitulée «Bqa aâla khir ya França» (Adieu la France) qui avait fait un tabac. On raconte même que des centaines d'émigrés ont décidé de plier bagage et de rentrer définitivement au pays après avoir été «réveillés» en quelque sorte par cette chanson. En plus de l'exil amer, Salah Sadaoui a consacré plusieurs autres chansons pour parler de la vie «perdue» dans son pays avec beaucoup de nostalgie. Il a également réservé une partie de son répertoire à l'incontournable thématique amoureuse et il a même osé franchir certaines limites en brisant les tabous. Salah Sadaoui a abordé la thématique politique puisqu'il compte pas mal de chansons où il dénonce le pouvoir de l'époque et ses pratiques et où il revendique son identité amazighe qui n'a été reconnue constitutionnellement que durant les années 2000, après un long combat dont Salah Sadaoui a été lui-même partie prenante puisqu'il fut membre de l'Académie berbère (Agraw n imazighen) que présidait Bessaoud Mohand-Arab.

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