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Leïla Touchi, actrice et metteuse en scène, à L'Expression

«L'amour de la scène est irremplaçable»

Elle a tout d'une grande! Passionnée et talentueuse comédienne, à la rue comme à la scène, mais au cinéma aussi, notre présidente de la coopérative MassArt, nous révèle sa nouvelle mission et défi dans la relance du 4e art en Algérie....

L'Expression: Vous venez d'être sollicitée par le ministère de la Culture pour faire partie d'une commission qui servira à se réunir avec plusieurs de vos confrères du même domaine pour relancer justement et réformer le théâtre en Algérie. Tout d'abord comment avez-vous perçu cette proposition?
Leïla Touchi: Pour commencer je dois remercier les gens qui m'ont fait confiance, ils connaissent mon parcours artistique. Ce sont des gens qui m'ont vu grandir au théâtre. Ils ont vu aussi mon combat dans le théâtre de rue et le théâtre indépendant durant ces 10 années...En fait, M. Yahiaoui, le directeur du Théâtre national algérien m'a contacté pour me parler de cette commission. il m'a dit qu'on avait besoin de moi pour un atelier et que je devais contacter aussi au ministère de la Culture M. Hmida Layachi, le président de cette commission. Quand on s'est rencontrés, on a parlé de mon expérience, les difficultés et les avantages du théâtre indépendant. C'était un échange très enrichissant. je lui ai raconté mon premier pas dans le théâtre de rue. En étant très jeune je me suis
retrouvée en train de jouer un spectacle à Bab El Oued, dirigé par Adila Bendimred bien-sûr, après l'atelier d'initiation au théâtre de rue qu'elle a organisé a Alger pour former une équipe de jeunes comédiens. J'ai donc accepté d'être dans cette commission pour rajouter ma modeste contribution qui pourra, peut-être, aider à trouver des solutions pour sauver le 4ème art et surtout mettre en valeur le théâtre de rue.

Justement! Vous l'amoureuse du théâtre de rue, vous allez sans doute plaider pour votre cause...Un mot là-dessus?
Moi qui adore le théâtre de rue, je vais faire de mon mieux pour travailler sur ça avec cette commission toute seule et avec tout le monde, pas juste parce que c'est un moment de pur plaisir de jouer face à un public non averti et un bonheur de jouer dans la rue, mais surtout pour voir nos rues en couleurs pour encourager les artistes à sortir et à pratiquer leurs activités culturelles à l'extérieur car nos rues sont pleines de tristesse! Le rêve serait de voir de l'art, des couleurs et de la joie partout et que la culture soit près du peuple. Que le peuple puisse reconquérir la rue par l'art...Et de ce fait, inchallah, les gens pourront fréquenter encore plus et à nouveau les salles. C'est le plus grand objectif auquel j'aspire car l'amour de la scène est irremplaçable. Elle me manque terriblement!

Quelle serait votre vision des choses en termes de promotion pour la relance du 4eme art en Algérie?
J'avoue que c'est une lourde responsabilité et ça va être difficile au début car il y a beaucoup de travail à faire, mais si on veut, on peut! Tout le monde rêve en Algérie. Tous les artistes aspirent aux festivals, au spectacle dans la rue, au théâtre privé, mais le premier pas est difficile. C'est donc la responsabilité de cette commission d'éclaircir les choses pour ces gens et les aider à trouver des mécanismes pour faire du théâtre sans dépenser leur énergie afin de trouver des solutions et notamment comment gérer un spectacle ou le jouer et est-ce qu'ils ont le droit de le faire ou pas. Donc le but c'est de faciliter le travail aux artistes en les accompagnant à bien monter leurs propres projets et gagner du temps pour penser à la créativité plutôt qu'aux obstacles! Voilà en gros le principe de cet atelier.

Et pour ceux qui n'ont pas vraiment compris le principe de cet atelier de relance du 4ème art en Algérie, pourriez-vous nous expliquer concrètement comment cet atelier va se décliner?
Nous avons décidé de s'organiser en groupes et chaque groupe travaillera de son côté sur des points bien précis, comme par exemple, je vous cite le cas de mon groupe et moi-même, nous allons travailler sur comment trouver des mécanismes pour stimuler l'investissement et trouver des solutions pour les coopératives qui n'ont pas d'agrément et comment mettre en avant le théâtre de
rue etc.

Un mot sur le cinéma et votre participation dans le long métrage «La dernière reine» de Adila Bendimerad et Damien Ounouri
Concernant le cinéma, malheureusement, avec la crise sanitaire, nous avons arrêté le tournage du film «La dernière reine» de Damien Hounouri et Adila Bendimred. Ce n'était pas du tout facile à l'accepter aussi parce que j'ai tellement attendu de jouer un rôle aussi important dans le cinéma. Aussi, c'est un film qui me fait rêver et me fascine. J'espère pouvoir reprendre mes activités culturelles bientôt et surtout rependre le tournage. Toute l'équipe est pressée de reprendre parce que nous avons tous travaillé et mis du coeur à l'oeuvre pour ce film et du fond du coeur...

Comment avez-vous vécu ou vivez- vous cette période de confinement et de pandémie en tant qu'artiste?
Pour la période du confinement je pense que c'était la plus difficile que l'artiste algérien ait connue! Il a toujours connu des difficultés, des périodes où il ne travaillait pas, mais là, c'est encore plus grave! Je pense qu'il a commencé même à réfléchir à investir dans un autre domaine ou même changer de métier, ce qui est le plus triste. Ce n'est pas mon cas, malgré les difficultés, j'avoue que ça m'arrive de penser à ça, mais je garde le courage. C'est mon amour pour ce métier qui me donne ce courage-là. J'espère que ça va passer, parce que ça devient dangereux et inquiétant...

De Quoi j'me Mêle

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