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Elle est décédée en juillet 1967

Fadhma Ath Mansour, première écrivaine algérienne

La première femme écrivaine algérienne n’est autre que Fadhma Ath Mansour Amrouche. Elle a raconté sa vie déchirée, tourmentée et douloureuse dans un roman autobiographique extrêmement émouvant intitulé « Histoire de ma vie ». Un roman-culte qui ne cesse de faire l’objet d’une infinité de rééditions tant les lecteurs continuent de se rabattre sur lui. Fadhma Ath Mansour Amrouche est la mère de deux grands intellectuels algériens : Taos Amrouche et Jean El Mouhouv Amrouche. Les deux sont également célèbres pour leur parcours et leurs livres. Taos Amrouche en plus de ses romans et de ses livres autobiographiques à peine romancés a été également une chanteuse de talent. Comme on peut le constater, c’est toute une famille d’écrivains dont il s’agit dans le cas des Amrouche. En signant courageusement le premier roman écrit par une femme algérienne, Fadhma Ath Mansour Amrouche a cassé un grand tabou et démontré que la culture et l’écriture sont loin d’être l’apanage des hommes dans une société extrêmement conservatrice à l’époque où est sorti ce livre pour la première fois. Mais le deuxième tabou brisé par Fadhma Ath Mansour est encore plus audacieux : c’est la sincérité et la franchise avec lesquelles elle a raconte sa vie dans son roman autobiographique en dévoilant des vérités auxquelles on n’ose même pas penser en solo. De là à les narrer dans un livre, à l’époque de surcroît, il n’ y a qu’une Fadhma Ath Mansour qui a osé le faire. Fille illégitime d’une veuve, Fadhma a dû affronter une violence inouie dans son enfance. Des violences qui la marquèrent à vie. Mais loin d’abdiquer son triste sort, Fadhma Ath Mansour s’instruit et alla à la conquête du monde avec courage et détermiation. De souffrance en souffrance, Fadhma Ath Mansour se forgea une grande personnalité et un caractère coriace. En 1892, Fadhma Ath Mansour obtint son Certificat d’études dans une école laïque de Taddart Ouffella dans la wilaya de Tizi Ouzou. C’est du sein de sa mère qu’elle téta tout ce qui a trait à la culture kabyle dont les chants et les poèmes anciens. Ce qui fit naître chez elle, inévitablement, son goût pour la littérature. A peine âgée de 16 ans, elle se maria avec Belkacem Amrouche, un jeune homme d’Ighil Ali, dans la wilaya de Béjaïa avec lequel elle eut huit enfants dont Taos et Jean El Mouhouv. Une fois mariée, Fadhma Ath Mansour vécut quelque temps à Ighil Ali avant de s’envoler vers la Tunisie puis la France. A Tunis, Fadhma Ath Mansour vécut plus de 40 ans. Mais son amour pour sa Kabylie natale n’a jamais été altéré. Elle y pensait sans cesse et avec un pincement au cœur. En plus de son roman autobiographique, Fadhma Ath Mansour a été aussi l’auteure d’une œuvre poétique qu’on peut retrouver dans le livre « Chants berbères de Kabylie ». Avec sa fille Taos Amrouche, elle composa aussi un recueil de contes kabyles anciens sous le titre « Le grain magique ». Fadhma Ath Mansour Amrouche, qui naquit en 1882 au village Tizi Hibel dans la région d’Ath Douala (wilaya de Tizi Ouzou), quitta ce monde éphémère le 2 juillet 1967 en France où elle a vécu les dernières années de sa vie, exilée comme pas mal d’écrivains et d’artistes algériens à l’instar de l’académicienne Assia Djebar. Cette dernière a d’ailleurs rendu un vibrant hommage à Fadhma Ath Mansour Amrouche, dans son livre « Ces voix qui m’assiègent». L’auteure de «Loin de Médine» consacre tout un chapitre à l’auteure de «Histoire de ma vie» sous le titre : «D’un silence à l’autre à la vie et à l’œuvre de Fadhma Ath Mansour Amrouche». Les deux femmes ont marqué leur temps.

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