{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Décédé le 7 décembre 2004

15 ans après, Tassaft n’a pas oublié Abdellah Mohia

Mohand Ouyahia a été l’un des premiers, sinon le premier, à avoir ouvert les portes du théâtre à la langue amazighe.

Tassaft Ouguemoun, localité natale du dramaturge et poète Abdellah Mohia dit Mohand Ouyahia, ainsi que toute la Kabylie, a eu une pensée particulière hier samedi
7 décembre, à la mémoire de cet homme de culture qui nous a prématurément quittés. C’était il y a 15 ans. Une décennie et demie s’est déjà écoulée depuis que la mauvaise et triste nouvelle est tombée tel un couperet dans le monde de la culture kabyle et berbère de manière générale. Abdellah Mohia, après s’être battu longuement contre une maladie grave, a fini par quitter notre monde pour un monde meilleur. Il est mort, le poète dont les textes étaient des plus subversifs et ont été chantés par de nombreux artistes kabyles célèbres dont certains sont des chanteurs engagés qui ont osé braver la peur qui régnait pendant les années soixante-dix et quatre-vingt, quand il s’agissait ne serait-ce que d’effleurer des thèmes ayant trait à l’identité berbère ou aux dépassements du parti unique. Mohand Ouyahia a été aussi et surtout l’un des premiers, sinon le premier, à avoir ouvert les portes du théâtre à la langue amazighe, longtemps frappée d’ostracisme.
Un vibrant hommage
A l’occasion de la commémoration du quinzième anniversaire du décès du dramaturge et poète Abdellah Mohia, plusieurs activités culturelles ont eu lieu, hier, samedi dans la wilaya de Tizi Ouzou. L’hommage d’hier à Abdellah Mohia a été rendu par la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou en collaboration avec sa famille, ses amis et des hommes de culture de la localité, mais aussi et surtout par les hommes de théâtre, anciens et nouveaux, qui ont suivi les traces de l’enfant d’Ath Eurbah. Le programme a commencé avec le dépôt d’une gerbe de fleurs sur la tombe du poète au village Ait Eurbah, à Tassaft Ouguemoun dans la commune d’Iboudrarene. Le recueillement a été suivi par la présentation d’une pièce théâtrale en langue amazighe, adaptée d’une traduction de Mohia par la coopérative Machahou de la commune d’Iferhounene. La pièce en question n’est autre que la célèbre « Sin-nni », écrite par Mohia, et elle a eu lieu dans la grande salle de spectacle du théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi Ouzou.
Des textes subversifs
La pièce de théâtre « Sin-nni » est une adaptation en kabyle de  « La farce » de Maître Pathelin. A l’instar de cette pièce, Abdellah Mohia a été l’auteur de plusieurs adaptations très réussies de pièces théâtrales écrites par les plus célèbres et les plus grands auteurs dramatiques et nouvellistes des quatre coins du monde, à l’instar de Samuel Becket, Bertolt Brecht, Luigi Pirandello, Molière, Lu Xun, Guy de Maupassant… Mohand Ouyahia est ainsi l’auteur des pièces en kabyle intitulées : « Am win yettrajun Rebbi », « Aneggaru a d-yerr tawwurt » « Llem-ik, Ddu d udar-ik », « Si Lehlu », « Si Pertuf », « Muhend U Caâban », « Si Nistri », « Muhh n Muhh », « Sin-nni », « Tajajurt », « Muh Terri »… Abdellah Mohia est, en outre, l’auteur de plusieurs célèbres poèmes chantés par de grands artistes à l’instar de « Tahya Brizidan ».
Un artiste qui mérite la postérité
Mohand Ouyahia est malheureusement mort prématurément à l’âge de 54 ans suite à une tumeur du cerveau. Au moment de son décès, il avait en chantier plusieurs autres adaptations de livres dont le célèbre « La République » de Platon ainsi que de nombreux autres textes ayant marqué la littérature mondiale. Ce qui est à déplorer, c’est que 15 années après le décès de Abdellah Mohia, toutes ses productions théâtrales n’ont pas été éditées sous forme de livres hormis l’adaptation en kabyle de « Les fourberies de Scapin » de Molière. Pourtant, de l’avis de tous les observateurs dans le domaine, les textes de théâtre adaptés par Mohia Abdellah devraient être édités sous forme de livres pour une multitude de raisons. Ne serait-ce que pour combler le vide criard en matière de disponibilité de supports didactiques dans le cadre de l’enseignement de la langue amazighe.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours