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Y a-t-il une classe politique sur la place?

Mais où est donc passée la «classe» politique nationale qui observe un silence assourdissant que ne sont pas venus rompre des réactions, ne serait-ce que de circonstance. Cette démission collective des politiques fait quelque part écho à une autre démission, celle des oulémas qui ont observé un profil bas face à la monté en puissance de l´intégrisme au début des années 90. Une mauvaise répétition caricaturale de l´histoire récente du pays, quand ceux qui sont investis de la mission de diriger et de gouverner le peuple, se dérobent à leur obligation d´élus et de gouvernants. Plus que le gouvernement, les élus et les hommes politiques sont tenus à des devoirs envers leur électorat et leurs militants. Aussi, le silence radio de la «classe» politique nationale face aux événements qui secouent le pays depuis quelques semaines, (avec le pic des émeutes de T´kout et l´emprisonnement de journalistes), finit-il, quelque part, par intriguer. Car, enfin, où sont donc passés ces politiciens dont la mission est d´être à l´écoute des pulsions du peuple et des préoccupations de la société? Où sont les partis politiques et autres «oppositions» dont le rôle premier est d´interpeller et de mettre les gouvernants devant leurs responsabilités? Que font les députés et les sénateurs, «représentants» du peuple, aujourd´hui muets, quand la place qu´ils occupent au parlement les engage vis-à-vis de leurs électeurs et exige d´eux le minimum, comme demander aux gouvernants d´expliquer leurs actes. Pourtant, les émeutes récurrentes, les grèves répétitives, le chômage endémique, sont suffisamment préoccupants pour, à tout le moins, susciter les réactions de ceux dont la mission est d´être les interprètes d´une société ballottée par les évènements. L´interpellation des journalistes, leur emprisonnement, la dégradation de la situation sociale dans le pays profond, les répressions excessives et l´emprisonnement des manifestants, requéraient en tout état de cause, face à leur récurrence, l´inquiétude de la part de ces politiques censés représenter le peuple. Il en est de même des partis politiques, aspirant à diriger demain le pays. Or, motus et bouche cousue. A croire que les députés, sénateurs, hommes et partis politiques, se sont donné le mot et s´estiment exempts de tout devoir vis-à-vis de leurs électeurs, de leurs militants et, pour tout dire, des citoyens attendant de ces hommes et de ces femmes, qui ont fait de la politique leur métier, qu´ils mettent leurs actes en conformité avec leurs paroles. Or, il semble bien qu´une fois élu, le député algérien oublie qu´il a des devoirs envers ceux qui l´ont envoyé au parlement. De fait, ils se comptent sur les doigts de la main, les députés qui disposent d´une permanence dans les circonscriptions qui les ont élus, beaucoup choisissant de s´installer dans la capitale, alors même que leur présence à Alger n´est requise que lors des séances du parlement. Nous n´avons pas ouï-dire que les députés de Batna, de Khenchela - pour ne citer que les derniers lieux qui ont fait l´événement - se sont déplacés dans leurs circonscriptions pour s´enquérir des événements de T´kout, d´Ouled Rechrache et d´ailleurs, dans leur wilaya d´origine. Qu´est-ce que c´est donc que ces élus-fonctionnaires plus près de leurs intérêts que de ceux de leurs électeurs, ceux-là mêmes qui leur ont permis d´accéder aux honneurs de la députation, alors que leur qualité de députés et de sénateurs leur imposait un minimum des devoirs envers leurs concitoyens. Ou faut-il en déduire que les parlementaires algériens n´ont que des droits et aucun devoir, notamment envers leur pays, même s´ils semblent mépriser ceux qui leur ont donné de parvenir à cette position-clé du pouvoir. Ce cas de figure s´applique également aux hommes politiques plus préoccupés de consolider leur position, voire l´améliorer, et dès lors, peu enclins en fait, à compromettre leur carrière en jouant le jeu politique avec tout ce qu´il peut impliquer. Ainsi, beaucoup de politiciens, une fois parvenus à un palier supérieur de la hiérarchie politique du pays, oublient, outre leurs promesses électorales, leurs engagements antérieurs. Il est vrai aussi, qu´une fois passés de l´autre côté de la praxis politique - par la députation, un poste sénatorial ou l´octroi d´un portefeuille ministériel - ces politiciens, hier diserts voient les choses autrement, apprennent la prudence et omettent de se rappeler leurs engagements passés pour suivre les vagues porteuses du moment. De fait, du compromis politique à la compromission politicienne, il n´y a qu´un pas que nombre d´hommes politiques peuvent être tentés de franchir. Pour dire que la bonne gouvernance et son corollaire, l´Etat de droit, exigent, outre la transparence politique, un minimum d´engagement de la part de ceux qui ont choisi la politique pour s´exprimer en étant les mandataires du peuple, face à l´Exécutif. Ce dernier est dans son rôle en défendant sa politique, il n´est pas naturel en revanche, que les partis politiques et la «classe» politique donnent l´impression de se désintéresser de ce qui fait leur raison d´être : la pratique du fait politique au quotidien.

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