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Mensonges et vérités

Il y a au moins une chose que j´aurais apprise dans ce film dont le titre français est apparemment anodin: V comme Vendetta pourrait passer pour un film sur la mafia ou comme un film de cape et d´épée, enfin un film pour grands enfants, mais au milieu des réparties d´un dialogue riche, il y eut une pensée qui éveilla tout de suite mon intérêt: «Les artistes utilisent des mensonges pour émettre des vérités alors que les hommes politiques utilisent les mensonges pour taire ou masquer les vérités». Voilà l´infime mais importante différence qui existe entre artistes et politiques, bien que ces derniers soient réputés comme étant des comédiens accomplis.
Il faut dire que la phrase émane de la fille d´un écrivain disparu dans des conditions très obscures.
Pourtant, le film débute d´une manière presque anodine: une jeune femme (Nathalie Portman) sort la nuit, après le couvre-feu. C´est au mot couvre-feu qu´on comprend que ce pays vit dans une situation d´état d´urgence. Elle est agressée par trois représentants de l´ordre en civil, mais elle est sauvée par un mystérieux homme vêtu d´un masque sorti tout droit de la commedia dell´arte ou du Capitaine Fracasse.
Ce justicier masqué n´est autre qu´un opposant au système dictatorial qui règne sur cette Grande-Bretagne d´un siècle futur. Il a échappé à l´enfer des geôles du chancelier qui terrorise et réprime implacablement une population soumise.
Une ambiance à la Georges Orwell, cru 1984. Et c´est en écoutant les nombreuses références historiques (Partie de thé de Boston, Gunpowder Plot) que l´on comprend que le film a beaucoup d´ambitions.
D´ailleurs, le seul discours du chancelier, qui ne communique avec ses collaborateurs que par circuit télévisé, fait référence à celui de l´homme politique le plus puissant du monde actuel: George W. Bush, l´homme qui gouverne par le mensonge. Beaucoup, dans la solennité de ces célébrations des attentats du 11 septembre, ont oublié que la guerre contre l´Irak avait débuté par le plus grossier des mensonges de l´Histoire contemporaine: les ADM.
Et pendant tout le film, l´inspecteur de police, fonctionnaire incorruptible, ne cessera de se poser des questions sur l´origine des maux soudains qui se sont abattus sur les populations: épidémies, maladies mystérieuses, pénuries...Sont-ce des terroristes? Ne serait-ce pas plutôt le pouvoir en place, qui a habillé les opposants emprisonnés du même costume orange que ceux de Guantanamo. Encore une autre référence au viol des droits de l´homme et aux lois d´urgence qui, sous prétexte d´ordre public et d´intérêts supérieurs de l´Etat, permettent au dictateur de sévir. Une référence littéraire supplémentaire est donnée par le vengeur masqué qui aime par-dessus tout le Comte de Monte-Cristo, cet autre vengeur qui, sous divers noms, se fera justice lui-même.
La fin nous laisse sur notre faim: le système injuste s´écroulera mais le vengeur masqué mourra sous son masque: était-il le père, la mère de l´héroïne? Ou quelqu´un d´autre? Il ne restera du film que l´éternelle lutte de la vérité et du mensonge. Du Bien et du Mal.

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