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Le rêve est permis

Encore une fois, plus que le problème des repentis qui marchandent leur repentance, c´est celui des candidats à l´émigration clandestine qui retient encore l´attention des services de l´Etat qui sont confrontés à un phénomène qui prend de plus en plus d´ampleur. Il faut dire que le caractère tragique que revêtent les tentatives audacieuses des futurs naufragés volontaires a de quoi étonner ceux qui n´ont pas la chance de vivre au sud de la Méditerranée où quatre décennies d´indépendance ont donné aux plus désespérés le goût de vivre ailleurs.
D´habitude, ce sont les problèmes sécuritaires (l´instinct de conservation) qui poussent des populations à prendre d´assaut, en masse, tous les moyens de transport pour fuir les lieux qui les avaient vu naître, grandir et vivre. Les plus vieux se souviennent des théories des pieds-noirs, fuyant le climat malsain et dangereux créé par l´extrémisme de l´OAS, faire la chaîne dans les aéroports et dans les aérogares.
Plus dramatique encore ces images insoutenables de Sud-Vietnamiens s´accrochant aux hélicoptères américains désertant Hanoi dans une complète débâcle. A ces scènes humiliantes pour la politique américaine allaient s´ajouter les odyssées des «boat-people», réfugiés fuyant le nouveau régime venu d´Hanoi dans des embarcations de fortune qui dériveront pendant des semaines dans une mer de Chine infestée de pirates d´un nouveau genre. Cuba connaîtra aussi ses émigrés volontaires que la proximité de la Floride poussera à fuir le régime austère de Fidel Castro. Mais c´est la nouvelle politique européenne en matière d´émigration qui va réactualiser le phénomène: la définition de l´espace Schengen et la fermeture des frontières aux immigrants venus du sud de la Méditerranée vont accélérer les mouvements migratoires vers l´Europe; les dictatures, les guerres civiles, le marasme économique vont pousser toute une jeunesse qui n´arrive pas à se débrouiller un visa par les voies réglementaires à «brûler» les frontières.
Cependant, les conditions politiques, économiques ou sécuritaires ne sont pas les seules causes. si on se souvient bien, dans les premières années de Chadli Benjedid, le FLN, alors parti unique officiellement au pouvoir, organisait un congrès avec ce slogan resté fameux: «Pour une vie meilleure». On sait ce qu´il advint de cette vanité: des années de pénurie, une répression féroce des forces progressistes, des années d´insécurité qui vont précipiter beaucoup d´Algériens vers des havres de paix et de démocratie.
Car l´élément essentiel qui pousse un citoyen à fuir son pays, c´est avant tout la qualité de vie qu´on lui propose: un boulot, un logement, des institutions qui marchent, le respect des droits de l´homme, un cadre de vie agréable où écologie et démocratie font bon ménage.
Enfin, un pays où quelqu´un peut faire des rêves. Car au sud de la Méditerranée, c´est le cauchemar qui dure.

De Quoi j'me Mêle

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