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Le pillage

Evidemment, pendant les années du parti unique, aucun constat officiel ne fut fait concernant les archives filmées. Cependant, les opérateurs qui avaient à solliciter les services de la filmothèque rencontraient de plus en plus de difficultés pour obtenir la séquence demandée: elle était déplacée, égarée ou perdue. Seuls les agents opérant dans le domaine pouvaient en se débattant laborieusement se retrouver dans le labyrinthe des rayons et le fouillis des boîtes qui commençaient dangereusement à se rouiller. Une odeur de vinaigre commençait à s´installer dans le magasin des archives des Eucalyptus. Ce n´est qu´après l´installation d´Abdou B., journaliste et critique cinématographique et ex-directeur de la revue Les 2 Ecrans, comme directeur général de l´Entv que fut créée, grâce à son initiative, une sous-direction des archives. Il commença par négocier avec le directeur du Centre des archives nationales (CAN) de Birkhadem, le transfert du fonds des archives de l´Entv vers les magasins des Vergers. C´est alors que je demandai ma mutation au service des archives. J´étais alors employé dans les services de la production qui connaissaient une chute libre dans la quantité et la qualité de production des émissions télévisées depuis les années 80. En outre, le support film ayant été abandonné au profit de la cassette (c´est fou ce que l´Entv a utilisé comme support pour l´enregistrement de ses émissions).
C´est alors que je découvris toute l´horreur de l´état des archives filmées: aucune liste nominative des émissions et encore moins des séquences n´était disponible. Les émissions non répertoriées étaient dispersées à la filmothèque et au laboratoire films au Boulevard des Martyrs et au CAN des Vergers. Ensuite après inspection, beaucoup de boîtes contenant les journaux télévisés n´avaient pas de feuille de route et les classeurs contenant les doubles de ces feuilles de route présentaient des lacunes importantes.
C´est simple, entre 1957 et 1965, toutes les listes classées des séquences JT avaient disparu. Les classeurs aussi. Seules subsistaient certaines feuilles de route dans des boîtes miraculées. Quand j´ai demandé aux vieux monteurs films le processus de stockage du JT, ils m´ont répondu: après sa fabrication, la feuille de route du JT était tapée en 4 exemplaires. L´une était exploitée comme guide par le réalisateur du JT. La deuxième accompagnant le JT original dans son voyage vers la métropole. La 3e restait dans la copie tirée pour être stockée en Algérie et la dernière rejoignait le classement mensuel et annuel des JT.
Mais il n´y avait pas que la documentation qui faisait défaut: des séquences entières avaient disparu d´un JT rendu chiche par la censure coloniale. Par exemple, le reportage concernant la mort d´Amirouche survenue le 29 mars 1959 dans les environs de Bou Saâda fut réduit à quelques secondes montrant un reporter tenant un micro...Les images du cadavre du martyr avaient été déplacées dans un boîte et elles ont failli être escamotées comme le furent pendant longtemps les dépouilles d´Amirouche et d´El Haouès.

De Quoi j'me Mêle

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