Vicieux, à son âge!

Z.J.Est un détenu de soixante-huit ans qui a été surpris avec un enfant de neuf ans, sur le point d'être violenté, n'était-ce l'arrivée impromptue d'un voisin qui a sauvé de la honte et de la souillure morale, toute une famille honorable, connue pour sa probité dans la région qui pullule depuis belle lurette, de nombreux fléaux, tels la prostitution, le trafic de came, le vol sous toutes ses formes, l'escroquerie à tout-va, etc... Seulement, comme un enfant est, par essence une «âme innocente», les anges gardiens veillent toujours sur lui et par conséquent, il est ainsi protégé en dernière minute par la seule volonté d'Allah qui n'aime pas, mais alors pas du tout, les anciennes et millénaires pratiques païennes, cochonnes et sataniques, qu'affectionnaient tant les gars de l'Antiquité.
L'avocat de l' inculpé d'attentat aux moeurs fait prévu et puni par l'article 333 du Code pénal, n'avait pas réussi, à l'issue d'un chaud procès tenu à huis clos à la cour d'Alger, à pousser la présidente de l'audience du mercredi gris, à juger l'affaire sur le siège, et se débarrasser ainsi d'un poids pesant sur la morale de l'environnement.
L'article 333 (loi n°82-04 du 13 février 1982) dispose que «toute personne qui a commis un outrage public à la pudeur est punie d'un emprisonnement de deux mois à deux ans et d'une amende de 500 à 2000 DA. Lorsque l'outrage public à la pudeur a consisté en un acte contre nature avec un individu du même sexe, la peine est un emprisonnement de six mois à trois ans et d'une amende de 1000 à 10 000 DA.» L'avocat de la partie civile est comme tenu par des chaînes invisibles, depuis qu'il a pris en main ce dossier qui lui tient beaucoup à coeur.
Le fait que les policiers, semble-t-il, se soient vite précipités durant leurs investigations. Il est aujourd'hui debout à la barre et, du haut de ses 177 centimètres, il regarde droit la juge comme si la vérité qu'il cherchait tant, se trouvait dans la poche de la magistrate! Cette dernière ouvrit les hostilités, car l'inculpé - détenu, Z.J. était sur un volcan. Il fulminait. Il voulait crier son désappointement, sa colère, sa révolte contre ce qu'il endure depuis son ratage du forfait et de son interpellation.
La visite médicale a donné un bonhomme sain d'esprit. La juge pose des questions qui demandent des réponses claires et courtes. Certains finissant par «oui» ou «non»! Le vieil inculpé, derrière la face sans teint, jure qu'il n'avait aucune mauvaise intention en barbotant le... derrière du gosse! «L'intention vaut l'action!», martèle la présidente.
Le pénible, unique et enfonçant témoignage de l'homme qui a ameuté les voisins, est venu peser de tout son poids: «Au moment où j'arrivais, le vieux était près de baisser son pantalon et tout prêt à accomplir son forfait!» a-t-il précisé, sous serment, ni crainte, réaffirmant qu'il était là pour redire ce qu'il avait vu après avoir entendu l'enfant s'écrier en direction du vieux: «Non, je ne veux pas. C'est péché!».
L'avocat de l'inculpé avait la mine plus que défaite par l'état du dossier malmené par la police judiciaire.
La lutte contre les pédophiles demande une vigilance de tous les instants.
La juge du siège sait à quoi s'en tenir lorsqu'elle a devant elle un dossier de ce type. Elle doit avoir le même réflexe et le même comportement que ceux d'un dossier relatif à la came!
Le risque est le même; donc il faut sévir aussi longtemps que séviront ces dangereux fléaux. Surtout que mis à part le vice de forme noté par le conseil, il n'en demeure pas moins que l'inculpé a bel et bien tenté de porter atteinte à l'intimité et à l'honneur d'un gamin qui a eu une peur bleue! Elle suivra les demandes du procureur qui a marmonné les deux ans d'emprisonnement ferme.