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Une salle d’audience sinistre

Pour avoir abandonné sa petite famille, en pleine crise sanitaire de mars à juin 2020, le détenu Abbès. M.rongeait ses ongles à l’ombre!

Voilà un dossier bizarre qui a vu Abbès. M. Un commerçant de quarante-cinq ans, abandonner sa famille pendant le couvre- feu de sa majesté «Coronavirus»! Lorsqu'on vous écrivait, il n'y a pas si longtemps, que «Dame justice» s'occupait de tout, nous voilà fixés sur son rôle, avec cette triste histoire d'un chef de famille qui n'a pas trouvé mieux que d' abandonner sa petite famille, en pleine crise sanitaire de mars à juin 2020. Le détenu Abbès. M. rongeait ses ongles à l'ombre, lorsque fut programmé son procès! Le temps de constituer un avocat, et voilà le zigoto en comparution «hollywoodienne», en noir et blanc, avec un scénario digne des années 30! La salle d'audience était franchement sinistre, surtout que les nouvelles portant sur le bilan quotidien, n'étaient pas encourageantes. Le décor? point. Seul, les deux magistrats et la greffière décoraient l'immense vide que cassait la présence de deux policiers de service dont l'un jouait le rôle d'huissier de salle. À l'ouverture de l'audience, le juge regarda du côté du jeune parquetier, comme s'il voulait s'assurer de la réunion de tous les éléments en vue de réussir la journée. Le nombre de dossiers du jour est plutôt encourageant. Normal, car les inculpés non détenus, ne figurent pas au rôle. Leurs affaires peuvent bien attendre, pardi! Nous sommes très, très loin des monstrueuses audiences de février 2020, avec leurs centaines de chemises multicolores! Le président appelle Abbès. M. poursuivi pour abandon de famille aggravé avec le triste épisode de la crise sanitaire! Le massif et longiligne Abbès est tombé automatiquement sous le coup de l'article 330 (loi n°06-23 du 20décembre 2006) qui dispose: «Sont punis d'un emprisonnement de deux (2) mois à (1) un an d'une amende de 25000 DA à 100000 DA: 1/ Le père ou la mère de famille qui abandonne, sans motif grave pendant plus de deux (2) mois, la résidence familiale et se soustrait à toutes ses obligations d'ordre moral ou d'ordre matériel résultant de la puissance paternelle ou de la tutelle légale; le délai de deux mois ne pourra être interrompu que par un retour au foyer impliquant la volonté de reprendre définitivement la vie conjugale...
2/ le mari qui, sans motif grave, abandonne volontairement, pendant plus de deux mois, sa femme la sachant enceinte;
3/le père ou la mère que la déchéance paternelle soit ou non prononcée à leur égard, qui compromettent gravement, par de mauvais traitements, par des exemples pernicieux d'ivrognerie habituelle ou d'inconduite notoire, par un défaut de soins, ou par un manque de direction nécessaire, soit la santé, soit la sécurité, soit la moralité de leurs enfants ou d'un ou plusieurs de ces derniers.» Pour les premier et deuxième cas prévus par cet article, la poursuite n'est pas sur plainte de l'époux
abandonné. Le pardon de la victime met fin aux poursuites pénales.»
«Inculpé, êtes-vous conscient de la gravité de votre acte? Attention à ce que vous allez répondre. Prenez votre temps, il faudrait faire en sorte, pour réparer les dégâts moraux causés à votre famille! Et puis où êtes-vous passé durant tout ce temps alors que vos enfants risquaient gros? C'est impensable! Vous n'avez donc plus de coeur? Le tribunal vous invite par ailleurs à répondre, sans dribbler!» L'inculpé était debout comme un cierge et ne savait, dans un premier temps très court, quoi répondre. Il prononça la «chahada» à haute voix puis jura d'emblée, qu'il était désolé d'avoir commis cette faute. «Je n'en pouvais plus, la pression de la perte de mon job m'a écrasé à telle enseigne que je pris la résolution de partir pour quelques jours, chez mon cousin à l'Est du pays, dans l'espoir qu'il me dégote un emploi, impossible à décrocher à Baba H'cène! Une fois chez Hamoudi.B. Je pris conscience de l'erreur commise car je n'avais averti personne en m'en allant chez mon cousin. Je pensais le faire, mais la nouvelle de la propagation du virus me stoppa net. Le frais projet de toucher ma famille tomba à l'eau; la crise sanitaire était là, l'état d'urgence sanitaire et le couvre-feu avec, et...
-Attendez, attendez! Vous avez quitté le domicile sans crier gare le mardi 28 janvier 2020.
Le virus n'existait pas à ce moment là! Il ne se manifesta qu'à la mi-mars 2020. Ce n'est que près de cinquante jours plus tard que la crise sanitaire frappait à notre porte! Je ne vois pas le rapport avec votre abandon!» L'inculpé se recroquevilla, baissa la tête et allait se taire définitivement, car il savait que les «carottes étaient cuites!
- Vos quatre enfants que vous avez malheureusement abandonnés depuis cinq mois, se trouvent dans un état lamentable.» Remarqua le magistrat qui lança un oeil en direction du procureur, histoire de lui faire partager les débats. Vous pensez bien que c'était là une perte de temps car le parquetier semblait préoccupé par le mobile qui traînait là, sous ses yeux, sur un coin «du pupitre que le menuisier avait déformé»! Le verdict a été mis en examen.

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