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Sonatrach et ses histoires

Plus de 5 ans après, le procès «Sonatrach», revenu sur le pupitre de la criminelle d'Alger, a été reporté à la prochaine session.

Le report du procès le fut, à la demande du collectif d'avocats, qui voulait absolument avoir à la barre, cinq accusés capitaux, ce matin, absents car résidant à l'étranger, dans leurs importantes et cruciales déclarations. Selon la demande des avocats, le report est motivé par l'absence de cinq inculpés, parmi lesquels trois sociétés étrangères. 15 personnes, dont l`ex-P-DG du groupe pétrolier Sonatrach Mohamed Meziane, et quatre sociétés étrangères, dont l'italien Saipem Contracting Algeria, l'allemand Funkwerk, et Contel-Algérie ainsi que Contel-Funkwerk, sont poursuivies dans cette affaire. Il y aura aussi et surtout cinq marchés frauduleux à examiner! sept acquittements ont également été prononcés. Les accusés doivent répondre à des chefs d`inculpation de «constitution d'une association de malfaiteurs», «passation de marchés en violation de la législation et du règlement»,«octroi d'avantages injustifiés au profit d'autrui et augmentation des prix lors de la passation des marchés». Ils sont aussi poursuivis pour «détournement et dilapidation de deniers publics», «abus de fonction» et «blanchiment d'argent». Le 2 février 2016, le tribunal criminel d'Alger a condamné l'ancien P-DG du groupe Sonatrach. Le procès verra des contrats, d'une valeur de 1 100 milliards. Il s'agit du contrat conclu entre Sonatrach et le groupe allemand Contel Algérie Funkwerk Pletarc, dans le cadre d'un projet d`acquisition d'équipements de télésurveillance et de protection électronique des complexes du groupe pétrolier à travers tout le pays. Ces contrats ont été accordés dans le cadre du gré à gré en contrepartie d'actions acquises au profit des deux fils du patron de Sonatrach Fawzi et Réda Méziane dans le groupe Contel, selon la même source. Un contrat portant sur la réalisation du gazoduc devant relier l'Algérie à l`Italie par l'ile de la Sardaigne, projet non encore lancé. L'autre contrat est lié au projet de réfection de l'immeuble de Sonatrach, situé boulevard «Chahid Ahmed Ghermoul», d'un montant de 64 millions d'euros, attribué à l`entreprise allemande Imtech. Dans la salle n° 4 du 1er étage de la cour d'Alger, il y avait la foule des grands jours. Outre les cadres accusés de Sonatrach, impliqués ou pas du tout dans l'affaire dite «Chakib Khellil», les 30 et quelques conseils, dont Me Aïnouz, Me Khaled Bergueul, Me Youssef Merah, Me Brahimi Jr d'El-Khémis- Miliana, Me Khaled Bourayou, Me Fatima Chnaif, Le bâtonnier Abdelmadjid Silini,
Me Mokrane Aït Larbi, Me Mourad Zéguir, et les curieux papotaient en attendant l'entrée de la composition criminelle. Les souvenirs affluaient. Med Méziane, l'ex-P-DG de Sonatrach et ses deux enfants semblent aller mieux quoique, ils semblent ne pas encore pardonner à leurs «bourreaux» qui les avaient entendus, il y a de cela plus de 12 ans, comme tous les autres accusés, à leur manière.
Me Bourayou taquine son client Abdelaziz Abdelouahed, beaucoup moins crispé qu'il y a 6 ans! Rappelons que l'affaire a éclaté suite à une lente enquête de l'ex-DRS, sur ce qu'ils prétendaient être les louches mouvements des cadres qui agissaient alors sous les directives de l'ex-patron de Sonatrach et du ministère de l'Energie et des Mines! Il y avait cette histoire de «gré à gré» qui a permis aux enquêteurs de pousser le bouchon un peu loin! C'est ce qui explique la présence de plusieurs sociétés dans ce dossier. Evidemment, pour grossir les faits et en faire «l'affaire du siècle», on ajouta aux premières accusations, celle plus tranchante, plus coupante, nous nommons celle de l'association de malfaiteurs, fait prévu et puni par l'article 176 (loi n° 04-15 du 10 novembre 2004) du Code pénal. Cela remonte déjà à loin! Que d'eau a coulé sous les ponts et chaussées! Me Amine Benkraoua, l'avocat de Saïd Hamdine (Alger) entre sur la pointe des pieds et semble chercher quelqu'un, et le voit, assis, là, au premier rang, avec le reste des accusés que va appeler tout à l'heure le président du tribunal criminel d'Alger. Il s'agit de Belgacem Boumediene, ex-vice-président de Sonatrach, son ancien client. Les échanges d'amabilité et les regards mon-trent toute l'estime qu'ils ont l'un pour l'autre. Signalons que l'ex-vice-président s'était illustré par la fameuse et flatteuse expression qui fit «boom» une fois lancée. Il avait évoqué le «fugitif Chakib Khelil» en termes élogieux car Boumediene dira exactement ceci, au moment où il parlera de l'ancien P-DG de Sonatrach et ex-ministre: «Quant à monsieur Chakib Khelil, qu'Allah l'évoque en bien, il n'a jamais soulevé tel chapitre poussant à la corruption...» Oui, parlant en de beaux termes élégants, d'un ancien ministre recherché par la justice algérienne, à l'époque, en janvier 2016, c'était faire preuve d'une profonde reconnaissance et d'un grand courage, en même temps! Le «gré à gré» était au moment des lourds débats, «hors la loi», proscrits, défendus, et tutti quanti... Faouzi-Bachir Méziane, l'un des deux enfants de Mohamed Méziane, ex-PDG de la Sonatrach, se remémore amèrement le cauchemar du maudit pavillon de la détention préventive! Me Khaled Bergueul, l'avocat de Maghraoui, cadre de Sonatrach, est heureux que la police judiciaire n'est plus un long et pointilleux sujet de discussion, mais garde le secret espoir que les actuels juges du siège tireront les conclusions nécessaires quant à l'écoute des accusations et autres victimes d'actes immoraux qui se plaignent des trucs, brisants, abjects et néfastes qui vous rabaissent l'individu, en l'occurrence l'Algérien! Bref, en attendant d'avoir sous la main, les deux accusés absents, l'étude du dossier a été renvoyée à la prochaine session criminelle en mars 2021. Nous pronostiquons seulement que les débats du procès, ne dureront pas aussi longtemps que celui de janvier 2016, et pour cause... 

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