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La chronique judiciaire

Sauvé par «l’impitoyable» juge

Une veuve laisse seul durant trois-quarts d’heure le peintre en bâtiment et au retour...

Une fois à la maison, elle s’aperçoit, après une visite éclair du coté de l’armoire, que ses bijoux ont disparu.
La charmante juge du siège était bel et bien agacée du cadeau empoisonné fait par le ministère public qui lui a envoyé Mamoune.G., un peintre en bâtiment de trente-deux ans pour vol de bijoux avec à la clé ni preuves palpables ni témoins oculaires, rien. Une plainte qui porte sur le vol, fait prévu et puni par l’article 350 du Code pénal et qui dispose, à travers le chapitre III de la Section 1 / Vols et extorsions. Article350 (loi n° 06 -23 du 26 décembre 2006) que : « Quiconque soustrait frauduleusement une chose qui ne lui appartient pas est coupable de vol et puni d’un emprisonnement d’un (1) an à (5) ans et d’une amende de 100000 DA à 500000 DA.
La même peine est applicable à la soustraction frauduleuse d’eau, de gaz et d’électricité. Le coupable peut en outre être frappé pour un (1) an au moins et (5) ans au plus de l’interdiction de séjour dans les conditions prévues aux articles 12 et 13 de la présente loi.
La tentative du délit prévue à l’alinéa précédent est punie des mêmes peines que l’infraction consommée.» Une inculpation bidon qui laisse deviner que les magistrats du siège doivent se débrouiller pour se tirer de ces guêpiers sans signal de danger ! Voilà une dame bien sous tous rapports qui engage un peintre à la veille du Ramadhan 1440, comme la coutume le désire. Le jeune commence à bosser. C’est du travail propre, appliqué, bien fait, sans fausses notes. Au cours de la semaine, madame vient voir le gus et l’avertit qu’elle en a pour 10 minutes, le temps d’une course chez la couturière. Elle s’en va sans pour autant ne pas fermer les portes des chambres de la maison. Oubli ? Etourderie ? Faux pas ? Il n’empêche qu’au retour, deux minutes à peine, qu’elle crie au vol de ses bijoux, placés dans l’armoire de la chambre à coucher ! Si ce n’est pas de l’imbécilité et de l’étourderie, que cette manière de faire, c’est quoi ?
Le pauvre bonhomme a beau crier son innocence, rien n’y fit. « C’est toi le voleur. Tu étais seul et tout était ouvert » ne cessait de ressasser la femme nullement complexée d’accuser un ouvrier qu’elle n’a jamais connu, donc qui n’avait aucune idée où se trouvaient les bijoux en question. « Et puis, le pauvre malheureux n’avait pas eu le temps nécessaire de fouiller à sa guise les lieux pour procéder au méfait », dira, plus tard, au moment de s’avancer de Nassima Saâda, la charmante, vivifiante et droite présidente de la section correctionnelle du tribunal avec beaucoup de conviction, Maître Habib Benhadj, le conseil de Fateh.T. l’inculpé de vol. Mais revenons au tout début des faits pour souligner que toute enquête bâclée au début, avec un zeste d’inattention du parquet, ne peut mener qu’à une catastrophe.
Heureusement que les juges du siège sont là, pour relever les bévues du parquet, et par ricochet, de la police judiciaire. En effet, dès que la plainte est prise en considération, les choses vont vite.
Le constat fait, la victime court se plaindre en mettant à l’index le responsable de la disparition des bijoux. En montrant aux policiers ce qu’ils doivent faire, la victime plonge dans le vide, les autorités judiciaires avec. Un coup de fil et les flics sont à pied d’œuvre, souvent avec du zèle et donc de la précipitation, des ratés font que l’enquête démarre, souvent très mal.
L’interrogatoire du malheureux suspect débute dans le couloir du domicile pour se terminer au poste de police.
La présentation est vite programmée du fait de la proximité du tribunal. Là, les choses vont plus vite, surtout si le suspect nie atrocement !
Le jour « j » arrive et l’avocat est optimiste car il sait depuis longtemps, depuis le temps lorsque cette juge excellait dans le pénal à Boufarik, cour de Blida, qu’elle était dotée d’une clairvoyance inégalable dans le coin. Il suffit pour cela d’être convaincant dans les explications fournies pendant la plaidoirie. Une magistrate ou un magistrat qui a des habitudes, les empoche facilement là où elle ou il exerce. Je suis sûr que la présidente n’avalera pas aussi facilement une telle couleuvre.
La victime aussi était là, croyant dur comme fer en la condamnation de Fateh et surtout en la récupération des bijoux ! C’était méconnaître les lois, les procédures, la conviction de la juge en une application saine et juste de la loi. Oui, comment la dame était si sûre d’envoyer le jeune peintre derrière les barreaux, avec en prime, aucun témoin ni relevé d’empreintes digitales sur le passe de la serrure de la chambre à coucher, et comble d’oubli, quand bien même, les flics auraient trouvé des empreintes, cela ne veut rien dire du moment que le jeune peintre travaillait là, dans le domicile, depuis un certain temps. Et la vérité fut ! Il n’y avait pour la magistrate, qui avait sous les yeux, tous les ingrédients de la relaxe au bénéfice du doute, qu’un seul verdict : la relaxe pure et simple !
Le jeune peintre avait les larmes aux yeux. On lui avait pourtant dit en taule que cette juge était impitoyable avec les détenus ! On a seulement omis d’ajouter qu’elle l’était avec les seuls inculpés coupables.

De Quoi j'me Mêle

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