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L’escroc au pantalon blanc

Quatre individus sont debout devant la présidente de la section détenus du tribunal.

Un jeune au pantalon blanc est inculpé de vols de trois véhicules dont un « quatre/quatre ». Trois receleurs devront expliquer comment peut-on acheter une voiture quasi neuve, toutes options, dernier cri, faisant partie des voitures de luxe volées en Europe, avec des papiers si bien confectionnés qu’il a été ardu de confondre ce faux pour 985 millions de centimes, avec un semblant d’innocence.
La question reste posée. Il n’y a que les escrocs de grande envergure qui osent ce stratagème.
Le cousin du voleur a été désigné par un receleur comme étant le chauffeur qui avait ramené la cylindrée sport sans papiers, ni clés, après l’avoir garée dans son garage. « J’affirme que c’est lui d’autant que son cou porte les traces d’une ancienne cicatrice faite avec un objet contondant de gauche à droite », dit, serein, « l’enfonceur » qui est invité alors par la juge à s’avancer vers l’inculpé et montrer précisément l’endroit de la cicatrice. En deux temps, trois mouvements, le cousin se jette presque sur l’inculpé Hammou et dévoile le cou : il disait vrai ! La cicatrice était bel et bien là !
Le procès vient de faire un grand bond en avant dans la recherche de la vérité ! Ainsi, Hammou était de mèche avec Halim pour passer à l’action : voler les véhicules et les revendre avec un bénéfice conséquent. Avec le cousin Halim, on est au bout de nos peines. C’est lui qui détient tout le scénario mis en place par le diabolique Hammou qui a bien étudié la scène du méfait. La juge préfère suivre les papiers vierges trouvés.
L’acte de vente vierge par exemple devait bien servir à une opération frauduleuse dans une autre wilaya. Le procureur explique à la juge que ces voleurs demandent aux nouveaux acquéreurs de ces véhicules de ne pas s’aventurer dans la wilaya où elle a été volée.
Le procureur donne de troublants détails sur l’opération « fraude » au point que l’inculpé dit « oui » sans froncer les sourcils. L’avocat des inculpés de recel marmonne deux phrases.
Le parquetier refuse ce mini-dialogue avec l’inculpé. Et l’avocat de lancer en montrant sa belle dentition blanche : « Je n’ai pas entendu ce que vient de réciter l’inculpé ».
La juge fait les gros yeux à la suite de Hammou qui était de mèche avec Halim pour passer à l’action : voler les véhicules et les revendre avec un bénéfice conséquent. elle fera la remarque suivante : « Le cousin en liberté provisoire se plaint que le cousin en détention l’ait menacé de représailles par l’intermédiaire de son frère.» Le procureur
s’adresse aux frères Badri, les deux principaux inculpés de vols : « Il n’y a que vous Badri junior qui puissiez éclairer le tribunal, nous allons entendre comment il a pu récupérer son véhicule. »
La cinquantaine, la victime démontre, gestes à l’appui, comment il a retrouvé sa cylindrée manœuvrée par Badri devant le garage : « En revoyant mon auto, je me suis agrippé à une portière, j’ai été traîné sur 60 m avant que le voleur ne réalise la tentative de meurtre, ne stoppe le véhicule et c’est là où j’ai pu détaler le plus loin possible, cherchant d’abord à sauver ma peau en oubliant complètement mon auto, abandonnée par tout le monde, chacun préférant d’abord et avant tout la sécurité à l’objet convoité ! Pour ma part, sur le moment je réalisais le miracle que je sois toujours en vie, après avoir imaginé ma fin. », dit, avec beaucoup de passion, la victime, des peines de prison ferme allant de six mois pour les receleurs, à cinq ans pour les voleurs, ont été requises par le représentant du ministère public, qui avait pris acte des fortes demandes de réparation des victimes le jeune et turbulent avocat proteste d’emblée que son client qui a menti sur cette histoire d’ancien étudiant, a dit par contre toute la vérité. « Mon client qui est en liberté provisoire, a vu aujourd’hui les foudres avec cette grave inculpation de complicité de vol. Non ! Les policiers ont très mal engagé les poursuites. Ils n’ont jamais vraiment enquêté sérieusement, car où sont-ils allés chercher les concordances qui ont permis au procureur de procéder à l’interpellation de mon client ? Il est innocent, il ne peut qu’être relaxé », a conclu l’avocat, convaincu qu’il a réussi au moins à sensibiliser le tribunal sur « la réalité du dossier, mal géré par les éléments de la police judiciaire, mal formés ou recrutés durant la décennie noire, préoccupés probablement surtout, par la folle envie de monter en grade aux dépens d’innocentes victimes, avec le coup de main probablement involontaire du parquetier, lui aussi recruté, dit-on, à la suite d’un coup de fil, il y a dix ans, alors que le souci du ministère de la justice, à l’époque, était la quantité plutôt que la qualité », selon un membre des services de sécurité, présent dans la salle d’audience.
Après quoi, la juge annonce la mise en examen du dossier pour la semaine prochaine.

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