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Les «fous» de l'autoroute

Il y a un peu moins de 2 mois, trois jeunes écervelés ont failli mettre fin à la vie d'un chauffeur qui voulait qu'ils ralentissent...

Il y a deux mois environ, un spectaculaire accident de la circulation a eu lieu du côté du tronçon de Ben Aknoun-Zéralda (Alger). Le procès tant attendu, s'est déroulé dimanche 19 juillet 2020, au tribunal de Bir Mourad Raïs (cour d'Alger). La minuscule salle d'audience qui verra un monde fait surtout d'avocats attendant que la présidente les appelle pour les procès concernant leurs affaires mettant en cause uniquement des détenus, car faut-il le rappeler, la justice a connu, dès les premières décisions prises par les autorités, afin de faire barrière au Covid-19, l'une des mesures phares qui a été de ne juger que les détenus. Cette décision a fait que depuis, les seules audiences pénales se tiennent pratiquement à huis clos!
Le sinistre a débuté par un jeu de fous, et le mot n'est pas fort, car trois jeunes égarés et c'est le moins qu'on puisse écrire, s'étaient amusés à faire de la vitesse, à zigzaguer, à vouloir montrer au monde leur puissance, leur habilité, leurs spectaculaires queues de poisson, ou encore à démontrer et même faire à la vue des gens, des «ailerons de requins», à montrer comment faire avaler des arêtes aux motards, à faire en sorte que les gens sensés préfèrent s'arrêter pour laisser la voiture folle, aller seule au- devant d'un danger certain.
La scène a été suivie en direct-live par des dizaines d'automobilistes, dont beaucoup ont ouvert les caméras de leurs mobiles, histoire d'immortaliser ces moments forts, bercés par le spectacle offert par les trois occupants d'une cylindrée lancée dans une course effrénée. Elle ne cessera qu'avec la dangereuse collision, puis les tonneaux d'une deuxième auto, renversée par la cylindrée, dont les occupants ont préféré prendre la poudre d'escampette et laisser le pauvre bougre au milieu d'une circulation heureusement contrôlable!
Les premiers secours arrivèrent sur les lieux et réussirent à aider l'automobiliste, non revenu de ce cauchemar et d'être encore de ce monde d'aliénés.
La présidente lut les quatre inculpations relevant des articles 182 et 290 du Code pénal et 72/81 du code de la route. Le seul article 182 du Code pénal est à lui seul, dévastateur pour les inculpés primaires - et heureusement pour eux - L'article 182 du Code pénal dispose:-«Sans préjudice de ll'application, le cas échéant, des peines plus fortes prévues par le présent code et les lois spéciales, est puni par un emprisonnement de trois mois à 5 ans et d'une amende de 500 à 15 000 DA, ou de l'une de ces deux peines seulement, quiconque pouvant empêcher par son action immédiate sans risque pour lui ou pour le tiers, soit un fait qualifié crime, soit un délit contre l'intégrité corporelle d'une personne, s'abstient volontairement de le faire. Est puni des mêmes peines, quiconque s'abstient volontairement de porter à une personne en péril, l'assistance que, sans risque pour lui ni pour le tiers il peut lui prêter soit par son action personnelle soit en provoquant un secours...». Les deux derniers alinéas ne concernent pas cet accident.
Durant les débats, nous apprendrons que la victime dont la voiture avait fait des tonneaux avait voulu forcer les jeunes à arrêter leurs suicidaires tentatives de jouer aux héros!
À force d'accélérer, le choc s'est produit! Le chauffeur de la voiture «folle» a affirmé qu'il s'était rendu volontairement et seul aux gendarmes de Zéralda, pour leur avouer-heureusement- ququ'il était au volant, lors de la folle course, donc, selon lui, il n'y a pas lieu de retenir «l'état de fuite». Mais, voilà que la défense apprend avec stupeur qu'il a été arrêté par les gendarmes!
« Non! notre client s'est rendu volontairement aux gendarmes qui lui ont demandé de ramener le véhicule.
Au retour, un barrage était sur l'autoroute Est-Ouest, sur le tronçon Benak-sur Zéralda, faisant croire en l'arrestation du fuyard!», diront tour à tour Me Ahmed Sidoumou et Me Fayçal Djediat qui déployèrent tous leurs talents pour avoir une bonne décision, car le procureur n'y était pas allé de main morte, en réclamant, pour les trois larrons, 4 ans!
Après avoir pris note du traditionnel dernier mot, la magistrate laissera le verdict sous huitaine.

De Quoi j'me Mêle

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