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Le mektoub avait rendez-vous avec la mort....

Assister à une audience où il est question d’accidents de la circulation, est un supplice pour les âmes sensibles.

Les procès sur les accidents de la route, sont nombreux, sanguinaires, douloureux et dramatiques.
Des procès mécaniques et mornes, car, ne l’oublions pas, un mort sur la route ne l’est pratiquement jamais à la suite d’un crime, mais tout simplement d’un accident.
En Algérie, les statistiques sur les accidents de la route, font réellement peur par leurs chiffres effarants, non seulement du nombre de décès, mais encore par celui des blessés et surtout les cas graves, ceux qui n’espèrent plus rien après la chaise roulante, les béquilles et la canne.
De ce fait, notre beau pays perd ainsi quotidiennement les meilleurs de ses enfants, bêtement assez souvent, il faut l’avouer.
C’est triste, mais c’est comme cela depuis que notre Tamourth traverse une mauvaise passe en matière de morts sur nos routes dont certaines sont peu recommandables et peu sûres, vu l’absence quasi frappante d’entretien.
C’est le maillon faible de notre développement national et même, allons-y, écrivons-le, extranational.
Il n’y a qu’ à assister aux audiences réservées aux blessures et homicides involontaires, pour se faire une idée de la chose, et surtout de l’entretien, bête noire de notre administration qui a tout ce qu’il faut pour passer à l’acte, mais rien à faire, aucun écho ne parvient aux responsables, champions de minables bricoles souvent mortelles.
Il faut voir pour entendre des vertes et des pas mûres, dans nos nombreuses salles d’audience, pour nous croire.
Mardi, à l’appel par Hassina, la chevronnée greffière, deux groupes de citoyens s’avancent de la barre.
Face au président de la section correctionnelle du tribunal, les mines défaites, ne tenant pas en place, les proches du défunt marmonnent des bribes de phrases que seul le magistrat, par expérience, saisit et interprète... Il jette un œil du coté de l’inculpé qui se morfond depuis l’accident qu’il sait n’avoir jamais été derrière. Il ne cessera de le crier à la face du tribunal lequel jugera sur pièces, procès-verbal des ser-
vices de sécurité, témoignages etc.
Il débutera par la lecture du procès-verbal de la police judiciaire qui a valu par sa clarté, malgré les répétitions de termes propres à la police.
L’homme qui détient la police de l’audience a expliqué qu’il s’agit d’un homicide involontaire survenu à la suite d’un stupide accident de circulation. de l’emplacement de l’inculpé avant et pendant le sinistre, des témoignages de ceux qui ont vu l’ accident sur place et recueillis par les services de sécurité.
II apparait que le vétuste véhicule, qui venait en sens inverse quoique en bon état de marche, ait quitté la chaussée, le chauffeur ayant tenté d’éviter un trou recouvert d’un volumineux tas de terre qui traînait sur le bas côté de la route.
Ainsi, le sinistre a eu lieu à la sortie de la ville. Une chose est certaine : le véhicule accidenté n’avait aucune voiture qui venait en sens inverse ni sur le côté. Tout accident est sujet à interrogations.
Quel que que soit l’enquêteur, il est confronté à des obstacles de toutes natures car, pour arriver à la vérité, il n’ a qu’un seul chemin : collecter le maximum d’utiles et nécessaires informations à réunir pour étoffer le procès –verbal. Mais ce sinistre est arrivé si vite avec un minimum de témoins, plus un témoin qui se trouvait à quatre-vingt kilomètres du lieu de l’accident, vite écarté par le président de séance qui n’a pas eu de mal à conduire ce procès où le drame tenait le haut de l’affiche.
Etant donné que le véhicule était franchement d’une autre époque lointaine (année 1989), l’enquête n’a rien apporté de plus que les éléments traditionnels.
Effectivement, on n’a jamais su avec précision, s’il y a eu ou non, un excès de vitesse. Tenez ! Il n’y avait même pas de ceinture de sécurité dans le véhicule accidenté !
Il n’ y a que l’aspect de la voiture qui payait de mine … enfin, avant le sinistre. « C’est cela le destin. Oui, Qadha oua l’qadar. » Revenons aux débats pour laisser la parole à l’inculpé qui a eu la sagesse de ne pas paniquer en récitant l’accident et ses conséquences dramatiques. Il aura été concis, précis, et surtout honnête dans son récit.
« Je peux vous affirmer que ce je ne garde de l’accident, que la perte du contrôle de la voiture du défunt, et le premier tonneau effectué. Je ne peux vous en dire plus. »
Le pauvre inculpé, était las d’avoir à raconter encore une fois, les images ancrées à jamais dans le subconscient.
Le juge en a eu pour son dossier.
A part le mort, il n’y avait rien d’extraordinaire, ni encore moins de risible.
Il y a une famille qui a perdu un être cher à cause de la stupidité des uns et des autres car, comment expliquer à une maman meurtrie, qu’un tas de terre a été la cause du décès de son fils ?
Le verdict a été mis en examen, le juge ayant préféré prendre son temps avant de décider.

 

De Quoi j'me Mêle

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