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Le K.-O. du maître!

Vous ne pourrez jamais imaginer comment le défenseur a réussi à faire avaler la prouesse qu'il allait défendre une... victime!

Assister de temps à autre à des batailles magistrats du siège - défenseurs remontés à blanc par le travail bâclé des éléments de la police judiciaire, est agréable.
Pourtant, ces auxiliaires de justice, d'habitude brillants, pointilleux et efficaces, nous permettent de constater que certains magistrats ne se laissent pas facilement avoir par les coups de g... des avocats pas toujours prêts à se taire à la première injonction du juge.
Une intéressante joute a mis aux prises maître Ahmed Tefat, l'avocat de l'inculpé de coups et blessures volontaires, à l'aide d'une arme blanche, au parquetier près le tribunal de Rouiba (Alger) qui en voulait terriblement à l'agresseur car ce dernier, au cours de la rixe, s'était armé dans la foulée de la rage qui s'était emparé de lui, d'un... extincteur! Et cet élément de combat du feu est devenu, le temps d'une bagarre, une arme blanche. De par le poids, la forme et le volume, l'extincteur est donc, par excellence une arme redoutable! Il faut souligner tout de suite, la largeur d'esprit du juge du siège qui a eu toute la latitude de suivre les assauts répétés car justifiés du conseil venu arracher le client des griffes de «l'injustice»!
L'inculpation provient des «violences volontaires», et plus précisément de l'article 264. (loi n° 06-23 du 20 décembre 2006) qui dispose: «Quiconque, volontairement, fait des blessures ou porte des coups à autrui ou commet toute autre violence ou voie de fait, et s' il résulte de ces sortes de violence, une maladie ou une incapacité totale de travail pendant plus de quinze jours est puni d' un emprisonnement d' un (1) à cinq (5) ans et d'une amende de 100 000 DA à 500 000 DA.
Le coupable peut, en outre, être privé des droits mentionnés à l'article 14 de la présente loi pendant un an au moins et cinq ans au plus... Quand les violences ci-dessus exprimées ont été suivies de mutilation ou privation de l' usage d'un membre, cécité, perte d' un oeil ou autres infirmités permanentes, le coupable est puni de la réclusion à temps, de cinq à dix ans. Si les coups portés ou les blessures faites volontairement, mais sans intention de donner la mort, l'ont pourtant occasionnée, le coupable est puni de la peine de la réclusion à temps, de dix à vingt ans.»
Devant le jeune et vivifiant président de la section correctionnelle du tribunal de Rouiba (cour d'Alger), Maître Tefat défendait un détenu pour coups et blessures volontaires ayant causé une incapacité de travail de onze jours.
Le match était si serré, que l'avocat de Rouiba (cour d'Alger), enhardi par les grosses demandes du parquetier -un an ferme - s'est écrié devant le juge au regard de merlan frit: «Monsieur le président, en qualité de magistrat sensé, vous ne pourrez jamais imaginer comment je devais m'y prendre, pour vous faire avaler le fait que je défendais une... victime! Oui, une pauvre victime jugée en qualité d'inculpé! C'est impensable, mais c'est comme cela. Une défense basée sur la réalité. Et la réalité est que mon client s'est défendu, oui! Il s'est défendu parce que l'excuse de provocation était là, lui tendant les bras! Entendre sa mère être traitée de... et de... C'est quoi ça? Oui, monsieur le président, il vous l'a dit et redit à la police, au procureur, à vous, aujourd'hui, on ne l'a jamais laissé finir le récit de la rixe les ayant opposés! C'est triste de plaider l'évidence même. Je n'aurais jamais pu trouver les mots qu'il faut pour défendre ce pauvre bougre qui a vu rouge au moment où les insanités ont commencé à pleuvoir publiquement», a lancé le défenseur qui a toutefois mis en garde les magistrats contre la tentation de condamner un pauvre bougre, inculpé qui a été tout bonnement provoqué, qui a réagi, en le faisant même violemment. Tout en regrettant que notre pays n'ait pas encore rejoint le long cortège des pays possédant la culture de l'examen de la personnalité de la victime ayant provoqué l'inculpé, maître Ahmed Tefat a plaidé l'évidence même. «Des tonnes de circonstances atténuantes sont nécessaires pour défendre ce pauvre garçon qui a vu rouge au moment où les insanités et les coups donnés à tort et à travers, ont commencé à pleuvoir et, pardon, publiquement. Il s'est emparé du premier objet qu'il a trouvé dans les parages, en l'occurrence un extincteur et s'est défendu comme il a pu!» Maître Tefat avait fini presque sur les genoux. Il s'épongea le visage et le cou, lança un oeil vers l'inculpé qui avait relevé la tête de fierté car durant tout le procès, une sorte de paralysie l'avait ligoté! Sur le siège, il écopa d'une peine assortie du sursis, ce qui fit que le visage du détenu s'illumina, comme par enchantement!

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