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L'autre douleur des familles

Au tout début de l'audience, les avocats ont remis une feuille contenant les interventions dans l'ordre, de la centaine de défenseurs des prévenus dans l'affaire Tahkout.

Durant quatre journées, les plaidoiries pleuvaient. À chacune, ses arguments. La veille, Me Rafik Manasria pour le wali de Chlef et Skikda, Faousi Belhocine, a tenté de détruire les inculpations contre cet honorable commis de l'Etat qui n'a rien à se reprocher! Il faut seulement rappeler à l'opinion qu'à son arrivée à Chlef, il a «ôté» à la fameuse Maya, la pseudo-fille d'Abdelaziz Bouteflika, les faveurs- des biens immobiliers et mobiliers, entre autres- qu'elle a reçues d'une manière indélicate.
Me Nacéra Ouali était collée à la barre et au micro afin que sa voix porte le mieux possible. Elle entre d'emblée dans le vif du sujet qui consiste à expliquer à la cour que les enquêteurs s'étaient gourés, le juge d'instruction et le tribunal avec, et terminera par une seule question qui allait résumer l'ensemble des interventions: «Que fait ici, dans le box des accusés, Billel Tahkout?» Puis, c'est le tour de la défense d'Ahmed Ouyahia d'entrer en piste. Depuis le pénitencier, Tahkout et Ouyahia, qui semblaient reposés, via la visio, ont écouté et suivi les admirables plaidoiries de leurs avocats. Ils ont bien retenu les mots qui peuvent jouer dans la balance! Ce mardi 10 novembre 2020, on retrouve l'ancien Premier ministre dans l'affaire Tahkout. Il y avait du monde fait surtout de plus de 60 robes noires sur les 95 inscrites pour cette affaire. On s'aperçoit vite que les justiciables et leurs familles étranglés par le stress et l'émotion, et surtout impatients de connaître leur sort. Les curieux n'étaient plus aussi nombreux que par le passé d'avant le Covid-19. Avec les fraîches restrictions sanitaires, la rigueur et la vigilance sont de... rigueur. Le service d'ordre est impeccable. En parfaits militaires aguerris, les gendarmes, eux, appliquent tout en souplesse. Le prévenu Ahmed Ouyahia est bien soutenu, de très loin, par ses avocats, notamment, Me Amine Benkraouda, le conseil qui maîtrise si bien ses dossiers, avec une incomparable maestria, qui pousse Ayed, le juge, durant ses percutantes interventions, à plus d'écoute et surtout à plus de vigilance.
Me Benkraouda, tout comme le jeune Me Zakaria Zerak, Me Ouafia Belchouche, Me Haddache, Me Nacéra Ouali, Me Samir Sidi Saïd, Me Mohamed Fetnassi, Me Saïd Handjar, Me Karim Douane, ne dit jamais un mot de travers susceptible de froisser! Sobre dans ses propos, incisif dans ses affirmations, le dynamique et sympathique avocat Me Benkraouda cherche à sauver le détenu du poids des inculpations qui pèsent sur lui! Micro tantôt en main, tantôt accroché, Me Benkraouda s'est littéralement laissé emporter par une virée qui ferait rougir un parquetier aguerri aux envolées salvatrices lorsque le conseil a abordé le côté «grand et imperturbable commis de l'Etat» que possède le détenu qui reste malgré tout, un «Monsieur» quoi qu'on en dise! Et le défenseur d'enfoncer le clou: « Malgré tous les croche-pieds, les piètres envies, la jalousie, la volonté de nuire, Ahmed Ouyahia a toujours encore gardé le prestige et l'aura qui l'ont constamment caractérisé! Si, par un heureux hasard, il venait à entrer maintenant dans la salle et s'y installer, je vous laisse le soin de deviner ce qui se passerait! Dire que cet homme, digne fils de la fière Algérie, dont la seule silhouette impose le respect, se soit adonné à de la corruption ou à des malversations, relève de la pure mauvaise foi! Non! messieurs-dames, Ahmed Ouyahia travaillait jour et nuit pour le bien-être du pays. Qu'on se le dise!» a encore martelé le défenseur barbu, qui, après avoir réclamé la relaxe, a remis au juge le mémoire. Un silence pesant s'installa, alors que Me Zakaria Zerak, faisait intrusion dans la salle d'audience pour une prochaine intervention où il brillera de mille feux! Me Samir Sidi Saïd, un des conseils du prévenu Billel Tahkout, a carrément soulevé un boucan lors de son intervention. Il a attaqué de front les responsables de ce «génocide judiciaire» qui a vu la famille Tahkout ne garder que les femmes! «Vous vous rendez compte? Si quelqu'un frappait à la porte des Tahkout, il n'y aurait pas un seul homme pour ouvrir! C'est tout simplement scandaleux! Billel n'est actionnaire dans aucune entreprise! C'est un dossier monté de toutes pièces par des gens dont certains purgent une peine de prison ou en fuite à l'étranger. Ils ont décidé de démolir le groupe Tahkout, mais, pour le moment, ce sont eux qui ont connu la démolition! Billel n'a rien, tout comme vous n'avez rien dans le dossier, messieurs-dame, pour le laisser traîner avec la lourde peine!»
Me Sidi Saïd avait vidé sa gibecière et avait fini, ravi d'avoir passé le message!
Me Mohamed Laïd Aggouni pour tahkout, s'est longtemps échiné à expliquer la fraude fiscale. Me Kamel Alleg poursuivra en dénudant les vices de forme relevés durant l'instruction et au tribunal, en espérant voir la cour les corriger. Me Zakia Baghdadi, l'avocate qui venait de perdre coup sur coup, son papa et son mari, était venue assister aux plaidoiries, une manière de savourer de délicieuses et percutantes interventions!

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