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Elle a tout craché devant le juge

Depuis la disparition des fameuses «gazanettes, d’autres femmes escrocs roulent leurs bosses un peu partout...

Il y a quelques décennies de cela, des appels étaient lancés depuis les tribunaux en vue de ne plus ouvrir vos portes, vos bras, vos cœurs et vos écrins à bijoux aux filles escrocs sous toutes les formes. A vrai dire, il n’y a jamais eu de répit dans les coups bas qui consistent à faire dans l’escroquerie ou les tentatives d’escroquerie. L’affaire qui va suivre est, à elle seule, révélatrice de l’état d’esprit qui anime les escrocs et leurs nombreuses et trop souvent victimes : depuis la disparition des fameuses «gazanettes, ou encore « les diseuses de bonne aventure, d’autres escrocs grouillent un peu partout. Le procès en correctionnelle nous donne à voir une femme marquée par la détention préventive. Elle avait le regard hagard. A quoi pensait-elle ? Peu importe. Disons et écrivons que la détenue avait la tête ailleurs ! Devant la juge, elle a tout craché sans opposer la moindre résistance. Cette dame avait un tic infaillible en racontant comment elle abordait ses futures victimes: d’abord, elle dégotait les mères de famille du côté du Ruisseau, près de oued Kniss, à Alger-centre, place Emir Abdelkader, à Bir Mourad Raïs, du côté du «Ravin de la femme sauvage» ou encore à El Harrach dans le voisinage du marché de Mohamed Naïli ( ex- Vincent Bomati), les épiait comme il faut, et revenait soit le matin, soit le surlendemain, soit une semaine plus tard, sur les bras, une boîte pleine de douceurs, la plupart au... miel. Elle frappait à la porte et demandait à la mère de famille qui avait le malheur d’ouvrir, de voir de plus près sa fille à marier. Le stratagème est déclenché. Écoutons le témoignage de Nadia et Zahia pour être édifiés sur les agissements de cette vieille femme divorcée, mère de six enfants, résidant aux «Deux Bassins» dans la capitale. Nadia d’abord a raconté à la juge qu’elle avait frappé à la porte : «Lorsque j’ai ouvert, une face d’ange barrée d’un joli sourire envoûtant me fit baisser les yeux vers la main gauche qui tenait une boîte de pâtisserie appétissante», a récité Nadia qui a, en outre, souligné le caractère solennel de son entrée au home. Elle a ensuite appelé la propriétaire de la maison par son prénom, qu’elle a eu auprès d’une voisine bavarde, et l’a informée de son intention de demander la main de sa fille âgée de... trente ans, pour son fils, qui entre dans ses quarante ans. « Adil, mon fils est intéressé par ce genre de fille posée, calme et surtout de bonne famille», précisera en outre, la bonne visiteuse qui fixera au passage «un bijou avant de me lancer que c’était une rareté comme bijou, ce qui était vrai». Elle me proposa de le réparer... «- Comment a-t-elle su que vous aviez une fille à marier et pourquoi vous ?» siffla soudain le jeune procureur, avec l’aimable autorisation de la présidente, qui a vécu, durant d’autres audiences, d’autres vertes et des pas mûres... - Elle m’a probablement vu chez le cheikh qui m’avait prescrit un talisman en vue d’éloigner le mauvais œil et envoyer, dans les plus brefs délais, un prétendant à ma fille qui dépérissait à vue d’œil». L’assistance, tout comme le tribunal, avait poussé des murmures, seul, l’avocat de l’inculpée resta de marbre attendant de montrer ce dont il est capable de faire le moment venu. Zahia, quant à elle, a dit au président que khalti Fouzia l’avait interrogée au sujet de sa tante paternelle qu’elle prétendait bien connaître. «Elle m’a eue par la confiance», a marmonné la victime, avant de lui apprendre qu’elle avait une bonne affaire pour elle et de lui réparer les bijoux cassés. «C’est ma spécialité !», avait assuré la femme escroc qui prendra un petit lot de bijoux pour disparaître dans la nature. – «Et vous avez remis vos bijoux à une femme que vous n’avez jamais vue ? questionne la présidente avant de permettre au procureur de lancer que la femme algérienne aime par priorité et par dessus tout, ses bijoux, ses enfants et son mari. – «Cette femme qui ne peut élever le ton aujourd’hui a eu raison de la naïveté de certaines mères de famille qui n’ont pas encore compris les viles manœuvres d’inconnues aux desseins connus», a marmonné le parquetier qui a réclamé une peine sévère et exemplaire : «quatre ans ferme.» La bonne dame baissa la tête. Son avocat, lui, leva la tête et en 120 lignes demanda l’ indulgence du tribunal pour cette malheureuse divorcée, mère de six enfants donc avec plusieurs bouches à nourrir (petit déjeuner, déjeuner, goûter et dîner). «Et puis, monsieur le président, les victimes ne sont pas des gamines. Elles se sont laissé faire en toute connaissance de cause !», s’est encore exclamé le conseil qui a rappelé que la loi ne couvrait jamais les idiots et les naïfs. Le dernier mot de khalti Fouzia a été : «Laissez-moi rentrer auprès de mes enfants.» La présidente ne veut pas se précipiter et rendre le verdict sur le siège. Elle préfère encore la réflexion. Elle avait pris la bonne décision car, en se penchant mieux sur le dossier qu’elle avait mis en examen, elle découvrit que l’inculpée avait auparavant, aussi falsifié sa propre identité. Khalti Fouzia n’était pas celle qu’elle prétendait être. On devra alors tout reprendre à zéro. En attendant que la vérité refasse surface et laisse place à la justice, l’inculpée Khalti, qui ? Disons khalti X... restera en taule, le temps nécessaire au complément d’informations.

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