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De la drogue au cimetière !

Les dealers ont le tic d’avoir des idées d’avant-garde pour semer les flics en surveillance.

Djamel G. est un dealer qui a été pris avec deux de ses acolytes, par pur hasard, lors d'une descente de police de routine, un soir du début de mois de janvier 2020. Les enquêteurs reçurent de crédibles et sérieuses infos quant à la remise, entre 20 et 21 heures, d'un paquet de came dure, aux environs de «Mohamed-Belouizdad», côté cimetière de Sidi M'hamed.
Au moment voulu, les flics allaient se placer comme d'habitude en prenant toutes les précautions d'usage. à ce moment-là, bien avant l'heure donnée par l'indic, vint à passer Djamel G. Il portait au-dessus de l'épaule gauche un gros banal sachet noir qu'on aurait pris pour un sachet d'ordures ménagères. Maître Farida Djellad, son avocate dira qu'il y avait eu un malentendu. Il ne connaissait pas les deux autres personnes.
à propos de la quantité de came trouvée sur Djamel, Maître Djellad - Siad a été claire, incisive, coupante et interrogative, autour de l'exploit des policiers à ce moment-là: elle a même posé une bonne question: «Nous voudrions bien savoir comment les 50 kilogrammes de zetla, ont été remis à la vue de tous; vers les 19 heures en pleine circulation piétonne!», a hurlé de désespoir presque l'avocate de Saïd Hamdine (Bir Mourad Raïs - Alger) qui a réfuté l'existence d'une telle quantité de came à quelques dizaines de mètres du commissariat de police, un commissariat où les éléments ne s'amusent pas du tout.
Le procureur cracha son plus beau sourire devant l'attaque de l'avocate qui a fait mine de ne pas avoir vu la provoc'. Plus tard, un des coinculpés racontera comment il recevait la «marchandise» des mains de Djamel au milieu de la nuée d'accompagnateurs du cortège funèbre.
«Vous avez l'oeil sur tout! Des détails précis. Vous semblez connaître les lieux!», dit le juge, visiblement emballé par les connaissances de l'inculpé qui répondra du tac au tac au magistrat éberlué: -Je ne connaissais pas le cimetière de Sidi-M'hamed-Alger, ni même la cité des «Annassers- Coopémad-Sud, El Amel».
à chaque livraison, Djamel changeait de lieu. Il me donnait rendez-vous là où il y avait un arrêt de bus, très fréquenté. C'est lui qui me téléphonait, à la veille de chaque livraison. Il ignorait que tout ce beau monde risquait les foudres de l'article 17, qui, lui, reste le couperet prêt à être utilisé contre les contrevenants en matière de commercialisation! Jugez plutôt: «Est punie d'un emprisonnement de dix (10) ans à vingt (20) ans et d'une amende de 5 000000 DA à 50 000 000 DA, toute personne, qui, illicitement, produit, fabrique, détient, offre, met en vente, vend, acquiert, achète pour la vente, entrepose, extrait, prépare, distribue, livre à quelque titre que ce soit, fait le courtage, expédie, fait transiter ou transporte des stupéfiants ou substances psychotropes. La tentative de ces infractions est punie des mêmes peines que l'infraction consommée.
Les actes prévus à l'alinéa 1er ci-dessus, sont punis de la réclusion perpétuelle, lorsqu'ils sont commis en bande organisée.» Comme on le voit, là, sous les yeux, cet article ne laisse aucune chance à la barre et on peut assurer que la peine infligée, n'a pas du tout été volée! C'est ainsi que devant le juge, les trois inculpés n'ont pu se défendre à l'aise tant les faits étaient têtus! à la question de savoir d'où ils ramenaient la marchandise si soigneusement cachée, la réponse a été donnée par Ouali. R. le plus âgé des trois trafiquants:«Je l'ai reçue de Kaddour Y. Un revendeur de tricots faits mains de l'ouest du pays. Il a fixé un rendez-vous à la rue Ferhat-Boussaâd (ex-Meissonnier) - Alger. De là, nous sommes descendus vers «la place du 1er Mai», souffle Djamel qui poursuit: «De là, nous avons regagné le cimetière de Sidi M'hamed où j'ai remis le paquet à Djamel qui est parti directement sur le prolongement de la rue «Belouizdad». Il était venu probablement avec le secret espoir que personne ne s'apercevrait de l'opération, remise en mains propres, de la marchandise. - Voilà au moins des renseignements précis! Le tribunal vous remercie pour votre bonne foi.»
Le juge passe ensuite aux autres individus interpellés dont l'inculpation n'était pas aussi grave, elle se limitait en une petite collaboration qui consistait en la surveillance des lieux, lors de la remise de la drogue dans le coin des rendez-vous du «chef». Le juge a pris acte de l'info transmise au tribunal par Layali F. qui a affirmé que Djamel avait un autre pseudonyme: «Toufaïli» dont il se servait probablement dans les environs de Benchoubane (Rouiba), haut lieu de remise de la drogue.
D'ailleurs, le président qui venait de noter les demandes du procureur, - 12 ans d'emprisonnement ferme pour le chef de bande et deux, pour les complices -- met le dossier en examen sous quinzaine et lève l'audience, la conscience tranquille du boulot bien fait!

De Quoi j'me Mêle

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