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Cambriolage à butin nul !

Ouassim K., Oualid L., Omar D. et Chérif E. sont quatre ados, connus des services de police pour avoir commis de petits larcins.

Agés de dix-neuf ans, vingt, vingt-deux et vingt-cinq ans, les inculpés étaient plutôt têtus et leur chef, un rêveur debout, pensait à un coup fumant qui pouvait leur rapporter gros. Seulement, ils commettaient leurs nom-breux forfaits loin de chez eux. Ils aimaient se rendre dans des quartiers soi-disant huppés, là où ils pouvaient s’enrichir rapidement. D’ailleurs, il faut les saluer, car, après chaque coup, ils continuaient à vivre « humblement », toujours là à demander une sèche, à se faire payer un café, une gazeuse ou une pizza. Cette fois, Chérif E. évoque devant ses dociles copains, un bon coup au quartier des « 1002 Logements », une cité B.C.B.G. qui est localement connue pour la qualité de « ses habitants plus ou moins aisés », dit-on dans la rue. Il n’y a qu’à voir les cylindrées garées dans les trois parkings du coin, pour se faire une idée du butin à récolter après le cambriolage de l’appartement fermé depuis un bon bout de temps.
Le pauvre chef de bande se fera un sang d’encre pour venir à bout des trois serrures de sécurité. Une fois à l’intérieur, les jeunes bandits en eurent pour leur compte, puisque le domicile était pratiquement vide. Malgré ce fait, le chef était sûr de trouver quelque chose. En vain! Ils eurent beau tout renverser sens dessus dessous, rien n’y fit. Ils quittèrent ainsi les lieux laissant derrière eux de gros dégâts. Beaucoup de casse pour rien !
Le propriétaire découvrit plus tard le passage des gens affiliés à « Attila », déposa plainte en signalant que, si aucune chose de valeur n’avait été dérobée, les dégâts, eux, s’élevaient aux seuls dommages moraux suite à l’atteinte au domicile et à l’émotion du propriétaire, ébranlé. Ce cambriolage « blanc » intéressait les flics pour au moins relever les inévitables empreintes digitales. Aussitôt, les « scientifiques » passèrent à l’action et effectivement, ils firent d’énormes découvertes. En deux temps, trois mouvements, les auteurs furent cueillis comme des fruits mûrs. à la barre, les quatre auteurs du méfait, étaient sonnés par une longue détention préventive et trois reports dus essentiellement à l’attente de documents judiciaires réclamés par le juge du siège, auprès du procureur. Ceci pour expliquer un peu la lourdeur de la machine judiciaire.
Le premier à être entendu fut bien sûr le plus jeune, Ouassim K. qui était plutôt coopératif avec le tribunal, lequel saura lui rendre la politesse durant la mise en examen. Oualid L. sera, lui, dur à contrer, puisqu’il ne cessera de nier sa présence sur les lieux.
« Durant le séjour en taule, on vous a appris à nier, à crier à l’innocence. On ne vous a pas appris à croire les contre-témoignages ? Allez, allez, rendez-vous à l’évidence ; nous avons dans le dossier vos propres empreintes sur les portes de l’armoire que vous avez certainement ouverte », lance à haute voix le magistrat qui a fait au passage, un clin d’œil au procureur. Omar. D. lui aussi résista un peu aux questions précises du juge qui a su tirer le bon grain de l’ivraie.
« Je vais vous dire la vérité en affirmant que j’ai eu peur du chef et je... - Oui, c’est bien cela ! Chérif a dégainé un colt et vous a menacé avec. Allons, allons, cessez vos balivernes et revenez à de meilleurs sentiments, ça vaut mieux pour vous ! », tranche le président, édifié par la stratégie de défense des quatre voleurs en herbe. Enfin, ce fut le tour de Chérif E. cerveau de la bande, d’être questionné sur le vol « blanc » et raté du domicile dont le propriétaire n’a pas daigné se présenter à la barre, se contentant de laisser le parquet se débrouiller comme il peut. Dommage ! à quelques minutes de la fin des débats, Chérif E. revient à de meilleurs sentiments et se met à table : « C’est moi qui ai eu l’idée du cambriolage. J’ai été blousé par les faux renseignements qui m’ont été fournis. Je regrette et je demande pardon à tout le monde pour les malheureux désagréments causés au propriétaire, au voisinage, à la police et aux magistrats », récite, le détenu qui a finalement craqué, en sanglotant. Le parquetier, tel un robot réclame cinq ans d’emprisonnement ferme, sans donner le moindre motif pour les cinq ans. Le juge demande aux quatre inculpés de dire le dernier mot que la loi leur confère et annonce la mise en examen de l’affaire.

De Quoi j'me Mêle

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