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Alors, mon trésor ?

Au cours d’un violent carambolage sur une bretelle d’une voie rapide, une union éphémère se prépare...

Les trois ambulances dépêchées sur les lieux ne suffisent pas. On fait appel aux volontaires. Heureusement, il y en a !
A gogo, même. On se précipite pour porter aide et assistance à autrui sans calcul aucun.
Une voiture stoppe à quelques mètres d’un homme qui semble mal en point. Au volant, se tient une belle dame au visage d’une éternelle adolescente. Elle descend rapidement et court aussi vite qu’elle peut porter secours à l’homme amoché sérieusement et touché aux jambes.
L’infirmière revint vers son blessé lequel lui avait tout de suite pris affectueusement la main en marmonnant, dans un excellent français :
« Mademoiselle, s’il vous plaît, restez à mes côtés. Mon épouse vient de me quitter en emmenant avec elle mes deux garçons. Je suis désormais seul, blessé et abattu. Je n’ai personne d’autre que vous. Ne me laissez surtout pas seul, voyez l’état dans lequel je me retrouve. Je vous supplie de rester à mes côtés ! Je vous en conjure, mon trésor ! »
Saliha. J. La quarantaine à peine achevée, fut touchée par les propos de l’accidenté au beau visage et aux cheveux argentés à la manière de l’acteur américain Cary Grant pendant les années cinquante. Etait-ce le fameux coup de foudre ? Elle épongea le front du blessé, qui perlait en ces grosses chaleurs de la mi-juillet, un mois particulièrement très chaud et humide. Elle prit deux secondes pour lui demander son nom. Il fit mieux. Il lui dévoila ses nom, prénom, date, lieu de naissance et profession.
La femme était sans voix. Elle était comme subjuguée. Elle ne pouvait pas dire un seul mot qui puisse le contrarier. Son cœur battait très fort. Pour la première fois de sa vie, elle savait ce qu’aimer voulait dire. Depuis des années, elle a vu des accidentés : c’est la première fois qu’elle était ainsi troublée par Nasser-Zoubir.F. « Un très bel homme », pensa-t-elle haut.
L’architecte de cinquante-huit ans voit un jeune infirmier arriver en trombe et l’invite à passer une radiographie.
Les couloirs de l’hôpital étaient envahis par une foule bigarrée qui cherchait un être cher. Saliha, elle, était heureuse d’avoir accepté de rester comme garde-malade de Nasser-Zoubir que les aides-soignants aidaient à placer le plâtre aux jambes et aux chevilles.
L’infirmière leva les yeux en direction de son « patient » et, pour la première fois, eut un frisson qui lui parcourut l’échine.
L’homme lui plut et elle eut envie d’entendre un mot gentil de la part de ce malade qui devait lui aussi bénir le jour de l’accident. Comme le crépuscule tombait, la nuit s’annonçait, les désagréments avec. Personne ne l’attendait, elle décida de faire ce que la raison permettait : elle décida de veiller le blessé jusqu’au matin.
Le lendemain, dès six heures, c’est le réveil. Deux gros yeux noirs, soulignés de fort belle manière par du khôl, appuyé du crayon aussi noir, accueillent le regard heureux du bonhomme. Elle lui prit les mains et les passa dans une lingette, qu’elle essuiera sur la face du monsieur, en guise de toilette. « Veux –tu m’épouser ? » Une semaine plus tard, Saliha et Nasser-Zoubir convolent en justes noces.
Les premiers mois de vie à deux se lézardent et laissent percer le malentendu d’un couple que séparent vingt-cinq ans ! Comme elle est vite tombée amoureuse par « pitié », elle se laisse aller au désespoir et se recroqueville. Et avant que le désamour et la haine ne la gagnent, elle décide d’en parler franchement à son mari : « Ecoute, Nasser ! Il nous est impossible de continuer à vivre ensemble. Tu vas beaucoup mieux. Reviens vers ta femme et tes enfants ! Notre union fut une erreur. Réparons et restons amis. »
L’époux regarda le plafond et donnait l’impression de causer avec les anges. Il dit sans baisser le regard : « Puisque c’est ainsi, il est temps de se quitter, sans espoir de nous revoir un jour ! », rétorque, sans ton, l’homme...
Le juge de la section du « statut personnel » du tribunal fit le reste !

De Quoi j'me Mêle

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