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«Si jeunesse savait…»

Nos jeunes ne savent pas que la rue Didouche-Mourad était interdite aux Algériens, que les premiers retraités datent seulement des années 80. Ils savent par contre, qui était Hitler. Y a-t-il une relation entre ces exemples ? Oui !...

Mémoire collective. Le choix du 20 Août pour traiter ce sujet n’est pas fortuit. Mais avant d’expliquer pourquoi, nous allons nous arrêter sur une personnalité qui ne cesse, à ce jour, d’alimenter les médias occidentaux 74 après sa mort. Il s’agit d’Adolf Hitler, ce dirigeant allemand qui a été au centre de la Seconde Guerre mondiale. Quatre générations après, l’événement n’a pas pris une seule ride. Pourquoi ? Après la presse écrite et le cinéma, les médias audiovisuels occidentaux ne cessent de traiter, avec une régularité savamment programmée, ce sujet sous toutes ses « coutures ». Leurs diffusions via les satellites permettent de toucher tous les foyers à travers la planète. Citons, pour l’exemple, deux chaînes de télévision «Histoire» et «Toute l’histoire» pour les francophones, entièrement dédiées à cette séquence de l’histoire qui va de 1939 à 1945. Sans compter les autres télés qui reviennent inlassablement sur le sujet. Sans compter les commémorations organisées dans les pays développés pour chacune des étapes ayant marqué cette période. La production littéraire n’est pas en reste puisque toutes les bibliothèques du monde y consacrent une grande partie de leurs espaces. Vous allez dire, oui mais c’est une guerre qui a touché plusieurs pays parmi les plus puissants. Trop facile comme explication, sachant que ce n’est pas forcément traité à la gloire de tous les peuples qui en ont souffert. Bref, cette introduction nous permet surtout de mettre en relief la nécessité «d’alimenter» la mémoire collective des peuples pour ne plus retomber dans le même piège. Ceci étant, les Algériens, surtout les jeunes qui représentent les trois quarts de la population, ne connaissent rien ou si peu de la période coloniale. Une lacune qu’il est vital de corriger au plus vite. Sans quoi, le danger restera toujours présent. Et le retour à la domination sous d’autres formes ne sera jamais écarté. Les voix qui, en France, ont dit «attendre que la génération de Novembre disparaisse» pour mieux s’entendre avec les jeunes qui n’ont pas vécu la colonisation, sont à prendre très au sérieux. Des laboratoires travaillent dans ce sens. Alors nous avons prévu une série de questions en direction de nos jeunes qui permettrons de mesurer leur «immunité». Nos jeunes savent-ils que les Français d’Algérie ne sont pas comme les Français de l’Hexagone ? Ces deux communautés ne se connaissaient pas avant 1962. Alors lorsque des jeunes Algériens cohabitent normalement avec des Normands ou des Bretons, ils pensent que c’est la même relation qui prévalait en Algérie durant la colonisation avec les pieds-noirs. Ce qui est archifaux. Sauf que personne n’a dit à nos jeunes où est la différence et pourquoi cette différence existe. Nous allons essayer modestement de combler ce vide. Que nos jeunes sachent que si l’espérance de vie en Algérie est passée de 47 ans en 1962 à 77 ans en 2017, c’est parce que le système colonial interdisait l’accès aux soins aux Algériens. Que nos jeunes sachent que si les premiers retraités algériens ont apparu au milieu des années 1980, c’est parce que ce même système colonial avait d’abord repoussé la population algérienne vers l’intérieur du pays où l’accès à l’école leur était interdit, ce qui, par voie de conséquence, les excluait de fait de l’emploi permanent et ses cotisations pour la retraite. Les travaux de saisonniers (ou journaliers) des champs agricoles ou de porteurs (avec des jetons) dans les ports étaient les seuls « emplois » autorisés pour les Algériens. Sans couverture sociale ni assurance de travailler le lendemain. Que nos jeunes sachent que la rue Didouche-Mourad qu’ils arpentent, aujourd’hui dans la capitale, portait le nom de rue Michelet à l’époque des colons et qu’elle était interdite aux Algériens. Tout comme le quartier résidentiel de Hydra par exemple. Que nos jeunes sachent qu’aucun Algérien ne pouvait habiter un appartement du centre-ville. D’abord il n’en avait pas les moyens. Et même s’il en avait, il aurait fallu qu’il soit «M’tourni» c’est-à-dire avoir renié sa religion et être un «bon assimilé» comme on disait à l’époque. Si nos jeunes ne connaissent pas leur histoire, c’est la faute à qui ? A Pas de chance ? Accusons l’incompétence, c’est plus commode. Depuis le temps qu’il est question d’écrire l’Histoire…Pour notre malheur, nous assistons, ces derniers jours, à une polémique entre l’organisation des moudjahidine et le parti FLN. Les uns souhaitant la disparition des autres. Nos jeunes qui assistent à cette «passe d’armes» n’en seront que plus déboussolés. Le mieux est de se recueillir à la mémoire de nos chouhada en ce 20 août (1955 et 1956). Eux ont donné leur vie pour que nous vivions comme des êtres humains !

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