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Ramadhan et le Covid-19

Adaptation. Dans une semaine débutera le Ramadhan. Il est peu probable que d'ici là, la pandémie de Covid-19 soit vaincue. L'OMS a mis en garde contre un déconfinement hâtif qui risque d'engendrer une deuxième vague de contamination qui réduirait à néant tous les efforts déployés dans tous les pays depuis l'apparition de ce nouveau virus. Beaucoup de pays ont, de leur côté, annoncé, cette semaine, une prolongation du confinement de leur population. Des prolongations qui s'étalent tout au long du mois de mai. Il faut ajouter que ces décisions ne peuvent être qu'à titre indicatif sans préjuger sur l'évolution de la propagation. Une évolution qui diffère d'un pays à l'autre. Certains plus touchés que d'autres. Mais tous craignent un rebond de la pandémie vu qu'aucun système de santé au monde n'a pu contenir le flux des personnes atteintes. La seule «arme» qui existe aujourd'hui contre le Covid-19 reste le confinement et les gestes barrières. Pour briser la chaîne exponentielle de la contamination. En un mot comme en mille, la science est impuissante face à cet «ennemi invisible». Tous les chercheurs travaillent d'arrache-pied depuis des mois mais aucun remède ne pointe à l'horizon. Les dirigeants de tous les pays se sont entourés de scientifiques pour prendre leurs avis avant, dans leurs prises de décisions. Des scientifiques qui se rabattent sur les statistiques et leurs courbes pour faire part de leurs prévisions. Le monde est face à une catastrophe sanitaire inédite. Une catastrophe sanitaire aux multiples effets collatéraux. Economique et social. Mais pas seulement.
Les lieux de culte publics de toutes les religions ont dû fermer. L'acte de foi du croyant s'accomplit, désormais, seul face au créateur. Pour nous, musulmans, c'est tout un mois sacré que nous observerons avec les mesures imposées par le nouveau virus. En priant chez soi. Ramadhan c'est aussi un mois de rassemblement familial autour de la table. Cette année il faudra garder à distance les personnes âgées très vulnérables. Les éloigner de leurs petits- enfants qui sont, selon les scientifiques, des porteurs sains et asymptomatiques. Qui portent le virus sans aucun signe apparent. Et qu'ils peuvent, innocemment, transmettre. Ramadhan c'est aussi ses veillées pleines de lumières, de gâteaux, de parties de dominos, de sorties au clair de lune et beaucoup de vitrines à «lécher». Cette année les veillées devront se passer, chez soi, face à la télé. Ramadhan c'était aussi l'arrivée en masse de nos immigrés pour passer ce mois sacré en famille et humer «Rihet El Bled». Cette année ils devront rester chez eux à l'étranger. D'abord parce qu'ils sont comme tous les humains de la planète confinés et ensuite parce qu'il n'y a plus aucun avion pour les transporter. Comme lot de consolation, il leur reste les visites «Skype» en espérant que la connection ne soit plus capricieuse. Ramadhan c'est aussi le mois des circoncisions du 27ème jour, joyeuses et festives. Cette année ce sera «à guichets fermés». De la chirurgie au lit. Et puis nous approchons du moment le plus sensible qui est le jour de l'Aïd. Le jour des beaux habits. Des embrassades «à tout-va». Des visites familiales et des virées au parc des loisirs. On dit que c'est la fête des enfants. Cette année, ce sont eux les enfants qui risquent de «faire la fête» à leurs grands-parents.
Cette année, il n'est pas interdit de se faire beau et belle, de se pomponner, mais pour soi-même. Pas pour les autres ou pour frimer. Ce qui n'est pas plus mal. Toutes les activités en groupe sont à différer pour l'an prochain si Dieu nous prête vie. Pour se convaincre de la nécessité de se conformer à ce qui s'apparente à des privations, il faut se rappeler que nous avons supporté le confinement et les gestes barrières durant plusieurs semaines. Ce qui a permis de freiner la propagation et d'obtenir des résultats encourageants.
Il suffirait d'un petit relâchement avant l'heure pour que tout soit à refaire. En plus compliqué. Nous avons toujours démontré au monde entier ce dont nous sommes capables dans les moments exceptionnels. L'histoire en témoigne. De la guerre de Libération nationale qui a vu l'implication de tout le peuple (comme l'avaient prévu le Chahid Larbi Ben M'Hidi et ses compagnons), jusqu'au Hirak «Selmi» durant une année en passant par la décennie du terrorisme que nous avons vaincus seuls et le «printemps arabe» qui n'a pas pu «souffler» chez nous, sans oublier les élans de solidarité lors des catastrophes naturelles comme le séisme de 2003 et les inondations de Bab El Oued, nous avons toujours fait de notre unité une force invincible. Nous voilà dans une nouvelle épreuve qui nous est imposée, à l'instar du reste du monde, par celui qu'on désigne comme «l'ennemi invisible». Il faut dire que jusque-là nous lui avons marqué des points. Beaucoup de peuples en souffrent plus que nous et de loin. Comme on dit chez nous, ce qui reste est plus facile que ce qui a été fait (traduction approximative). Alors continuons! Restons chez nous!

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