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Mariages, divorces et naissances

Avec moins de nouveaux couples et plus de séparations on fait plus d’enfants en Algérie. Pas possible ? Ce sont les chiffres officiels qui l’affirment. Pourquoi et comment…

Fake news. Eh, oui même dans la communication officielle, on trouve des informations contradictoires dont on n’arrive pas à détecter le vrai du faux. Exemple : mardi dernier, une dépêche de l’APS, tout ce qu’il y a d’officiel, «tombe» à 14h pour transmettre des chiffres relatifs à la démographie en Algérie qu’elle dit provenant de l’ONS (Office national des statistiques). On baisse la garde et on lit : «Concernant le divorce, les services du ministère de la Justice ont indiqué que 65690 ruptures d’unions ont été prononcées en 2018, enregistrant ainsi une stagnation par rapport à l’année d’avant ». On comprend qu’en 2017, le chiffre était le même. Or, Tayeb Louh alors qu’il était ministre de la Justice et répondant à la question d’un sénateur le 4 janvier 2018 a affirmé que « le nombre de divorces enregistré en 2017 s’est élevé à 68.284 cas ». Et c’est toujours l’APS qui a rapporté cette réponse du ministre. Que s’est-il passé dans l’intervalle ? Pourquoi les chiffres ont changé ? Passant de 68.000 cas à 65000 cas pour la même année 2017. Que dire aussi de l’ONS qui reprend les chiffres des services du ministère de la Justice sans se poser de question sur ces différences notables et irresponsables. Surtout sans explication aucune. Que reste-t-il de la crédibilité à accorder à la communication institutionnelle ? Comment croire le reste ? Dans la même dépêche de mardi dernier, l’APS rapporte que : « Entamée depuis 2014, la baisse de l’effectif des mariages se maintient en 2018. Les bureaux d’état civil ont enregistré 332 000 unions, soit près de 8 000 mariages de moins par rapport à 2017 ». Il y a de l’espoir que ce soit vrai car l’état civil est informatisé aujourd’hui. Le problème que posent ces chiffres contradictoires c’est la légèreté avec laquelle des institutions du pays les utilisent. Car comment des chercheurs peuvent-ils travailler avec de fausses données ? Toute la suite de leurs travaux sera forcément fausse. Il est facile de recopier, sur micro, le nombre des naissances dans notre pays mais il est moins facile de connaître la proportion de filles et celle des garçons. Il est encore moins facile de déterminer la moyenne d’enfants par ménage. Mais ce qui est encore plus difficile de comprendre est comment se fait-il qu’avec des divorces en hausse et des mariages en baisse en 2017 le nombre des naissances reste le même qu’en 2016 ? C’est une étude de la direction de la population au ministère de la Santé qui affirme qu’il y a eu « 1 067 000 naissances vivantes en 2016, suivi d’un léger recul en 2017 avec 1 060 000 naissances vivantes ». Et c’est toujours via l’APS du 13 juillet 2018. L’APS ajoute : « Le même document (de la santé, Ndlr) révèle aussi que la fécondité a également enregistré une augmentation entre 2000 et 2017, passant de 2,40 enfants à 3,1 enfants par femme ». D’ailleurs la même étude tranche, sans appel, « nous avons un taux de natalité parmi les plus élevés du monde » est-il mentionné. Comprendre que les femmes font plus d’enfants ce qui pallie la diminution des mariages et la hausse des divorces. Sauf que les choses ne sont pas aussi simples qu’on le croit. On va arrêter là ces chiffres « indigestes » surtout en plein mois de Ramadhan pour partager avec vous une analyse pragmatique. On nous dit que la baisse des mariages a commencé en 2014. Que s’est-il passé, cette année-là ? Rien qui soit en relation avec « la robe blanche ». Cette année là, il y a bien eu la chute du prix du baril de pétrole, mais sans aucun lien avec notre sujet. Par contre, en remontant un peu plus avant on trouve en 2012 l’augmentation conséquente des salaires avec effet rétroaffectif depuis 2008. Voilà un moyen qui pouvait donner des «ailes » aux salles des fêtes. D’autant que la femme algérienne est concernée au même titre que l’homme dans cette augmentation. Elle est même plus « bûcheuse » que lui et réussit mieux dans ses études. Et puis surtout il y a eu ces 4 millions de logements neufs qui ont été distribués. On s’attend normalement à une explosion des mariages. D’autant que beaucoup de femmes célibataires ont accédé aux logements Aadl et LPP. On pourrait penser que leur mariage allait suivre. Ceci pour les mariages. Qu’en est-il des divorces dont on nous dit qu’ils sont en hausse ? Pour pouvoir ébaucher une réponse, il faut avoir au moins les tranches d’âges, la durée de vie de ces couples, leur situation sociale, etc. Rien, aucun détail n’est donné. Il faut croire Louh et ses services sur paroles. Même s’ils ne disent pas la même chose. Dommage car cela aurait pu être un bon sujet pour nos sociologues. De visu, notre société est en pleine mutation à la faveur de plusieurs facteurs dont la révolution numérique. Le smartphone et facebook sont entrain de changer les hommes et les femmes de la planète entière. Il est loin le temps où l’on comptait seulement sur les voyages pour former la jeunesse. Le tout est de savoir dans quel sens s’opère ce changement !

 

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