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Les ravages de la médiocrité

Elle est la source de tous nos malheurs. Elle est l’ennemie du savoir. Du progrès. La nouvelle République en a fait sa cible…

Cancer. La médiocrité fait des ravages. Elle tire le pays vers le bas, freine le bien-être, tue l’excellence, répand l’injustice, cimente la bureaucratie, favorise l’exode des compétences et banalise la corruption. Elle est l’un des principaux facteurs de la crise de confiance qui sépare le citoyen de toutes les structures de l’Etat. Elle a connu deux grandes périodes dans l’histoire récente de notre pays. La première période va de 1962 à 1989 et la seconde de 1990 à nos jours. D’abord causée par les séquelles de la colonisation et son legs d’analphabètes, la médiocrité a été ensuite adoptée comme mode de gouvernance dès l’ouverture démocratique. Il est regrettable que personne n’en parle. En tout cas pas assez. Signe que le mal est profond. Les quelques élites qui abordent le sujet ne sont pas assez audibles. Il est plus juste de dire qu’elles sont étouffées. D’autres prennent des raccourcis pour s’en prendre uniquement à l’école quand d’autres, plus nombreux évitent carrément le sujet. Pour ne pas remettre en cause le système qui les a propulsés et distribue les prébendes. Tous nos malheurs viennent des cadres de l’administration  nommés sur le double critère du clientélisme et de la soumission. Des critères que seule la sphère de la médiocrité peut fournir. Par sa vulnérabilité. Par son incapacité à produire des idées. Par son aliénation aux promoteurs. Par son souci de sauvegarder l’intérêt personnel quitte à sacrifier l’intérêt général. Ce qui est malheureusement souvent le cas. Que voulez-vous que fasse d’autre un cadre qui est nommé à des fonctions uniquement parce qu’il a fait allégeance à un clan ? Sans en avoir forcément les aptitudes. Au mieux il veille au statu quo, au pire il déconstruit tout ce qui engendre le progrès. C’est ainsi que la médiocrité devient un instrument aux mains de prédateurs. Ce que confirme le président Tebboune dans son discours prononcé lors de sa visite, mardi dernier, au siège du ministère de la Défense nationale. Il a cité « la bande qui a fait sombrer le pays dans la déliquescence et la médiocrité ». La profondeur de ce fléau est telle que le chef de l’Etat fait de sa lutte un de ses 54 engagements contenus dans son programme de campagne. Une fois élu et dès le premier Conseil des ministres, tenu le 5 janvier dernier, il n’a pas manqué de rappeler l’importance de « la lutte contre la médiocrité ». Autant d’insistance prouve l’urgence du combat. Pour toutes les raisons et les travers engendrés par la médiocrité qui, comme nous l’avons dit plus haut, tirent l’Algérie vers le bas. C’est la médiocrité qui produit l’aberration d’une année d’abondance de récolte agricole en un échec qui aboutira l’année d’après par un déficit de récolte. L’excellence ou seulement la compétence aurait vu venir cette abondance et lui aurait préparé toutes les conditions nécessaires à sa prise en charge. Comme le stockage, la transformation et l’exportation. Rien de surhumain. Juste un peu de jugeote. C’est la médiocrité installée à des postes de décision qui fait fuir à l’étranger bon nombre de nos compétences. On a envie de dire par instinct de conservation. C’est la médiocrité qui fortifie la bureaucratie. Comme une digue pour masquer ses tares. C’est la médiocrité qui se nourrit de la corruption. Comme d’une assurance de lendemains incertains. Une fois quand on a dit cela, se pose la question de savoir comment lutter efficacement contre ce fléau. Accuser l’école n’est pas faux. Sauf que ce n’est qu’une partie du problème. Pour preuve, les compétences nationales qui font des prouesses à l’étranger sont issues de l’école algérienne. Il faudra donc s’attaquer au démantèlement du système mis en place par « la bande ». Un système qui distribuait les postes comme on distribue du sucre à un animal de cirque qui a bien joué son rôle. En approfondissant, on découvre que le marché de l’emploi ne couvre dans notre pays que les postes subalternes. Pourquoi ne pas créer une agence, à l’instar de l’Anem, pour les candidats à des postes supérieurs ? Les rares « appels à candidatures » pour cette catégorie d’emplois n’ont été, au final, que de la poudre aux yeux qui n’a pas résisté au temps. On peut citer aussi la possibilité de créer un corps de « chasseurs de têtes » qui dénicheraient l’excellence dans les universités et l’administration. Une fois les compétences repérées, il faudra réunir les autres conditions nécessaires au « vaccin » contre l’exil. Il n’y a pas que les salaires ou le logement. Une vie décente ne suffit pas. Il faut du bien-être. Et là c’est toute la société qui est interpellée. Et qui doit changer de mentalité. Comment ? Par des productions culturelles de qualité. Après avoir également tordu le cou à la médiocrité dans ce secteur. C’est un travail en profondeur. Méthodique, rigoureux et constant !  

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