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Les Algériens face au coronavirus

Le nouveau virus, Covid-19, a débarqué chez nous. Sa propagation risque d’être rapide. Pourquoi ? Pour une raison simple…

Terreau. Depuis mardi dernier, le coronavirus est présent en Algérie. C’est le ministère de la Santé qui l’a confirmé par un communiqué. Deux cas ont été détectés est-il précisé. Il s’agit de deux Italiens âgés de 55 et 61 ans. Peu importe dans quelle région du pays se trouvent les deux malades. Et dans quelle structure sanitaire ils sont traités. D’ailleurs, le communiqué est muet sur ce point. L’important est de savoir que cette «intrusion» était prévisible puisqu’il s’agit de pandémie. L’OMS avait classé notre pays parmi «les pays les plus à risques» en Afrique avec l’Egypte et l’Afrique du Sud. L’OMS s’appuie sur les fréquences des liaisons aériennes de ces pays avec la Chine. Pas seulement puisque il nous vient apparemment d’Italie, pays qui vient d’être touché. Plus rassurante, l’OMS indique que «Ces trois pays (l’Algérie, l’Egypte et l’Afrique du Sud) sont aussi parmi les mieux équipés du continent pour détecter précocement les cas et les prendre en charge». Cependant et au-delà des généralités qui inondent l’actualité mondiale sur ce virus depuis des semaines, il faut noter que dans la lutte de ce fléau, l’Algérie présente quelques particularismes. D’abord ce n’est pas la première pandémie à laquelle font face les Algériens. En 1957, en pleine guerre de Libération nationale, le virus H2N2 plus connu à l’époque sous le nom de «grippe asiatique» car le point de départ de cette pandémie était la Chine comme cette fois, n’avait épargné aucun foyer algérien. Des familles entières étaient alitées au même moment. Avec quelques exceptions de personnes immunisées naturellement. Le problème à l’époque était la promiscuité dans laquelle vivait la population algérienne que la colonisation maintenait dans une précarité absolue. C’était une population qui était démunie et n’avait aucun accès aux soins. Il faut se rappeler que l’espérance de vie était de 45 ans. Mais s’agissant d’un virus, il n’y a aucun traitement si ce n’est celui qui agit sur les symptômes. Comme faire baisser la fièvre. Soulager les courbatures. Et bien s’alimenter. Seules les défenses immunitaires de chacun faisaient la différence. Les Algériens n’avaient même pas les moyens de s’offrir ce traitement symptomatique. Ou si vous voulez, de confort. Un luxe comparé à la misère ambiante. Le bilan de cette «grippe asiatique» est estimé à 2 millions de morts à travers le monde. Pour l’Algérie aucun chiffre n’est disponible. Que valait la vie d’un Algérien aux yeux des colons pour établir des statistiques ? On peut seulement affirmer que 9 millions d’Algériens ont résisté au virus de 1957 pour fêter 5 ans après la proclamation de l’indépendance le 5 juillet 1962. Après ce rappel historique, venons-en à la situation d’aujourd’hui. Le Covid-19 (l’actuel coronavirus) est aussi un virus, c’est-à-dire sans traitement. Les Algériens mangent à leur faim et même trop quelquefois, ce qui renforce leurs défenses immunitaires. La médecine est gratuite et les médicaments aussi. Faire baisser la fièvre et les courbatures n’est plus un luxe. Sauf que la société algérienne a ses propres points faibles pour lutter contre le virus. La première parade contre cette pandémie est de porter un masque comme on le voit partout dans le monde. Les scientifiques affirment que la contagion ne peut s’opérer qu’au contact des individus à une distance d’un mètre. Oui, on peut avoir les masques mais pour quelle utilité quand le salut s’exprime, avec force, par des «bousse-bousse» (bises sur les joues) ? Si on ne change pas ce «trop-plein d’affection», la propagation sera fulgurante. L’autre problème de taille aussi est le manque d’hygiène. L’OMS recommande de se laver les mains fréquemment et obligatoirement avant de manger. C’est la règle d’hygiène conseillée par l’organisation onusienne. La particularité chez nous est plus complexe. C’est officiel. Ce sont des médecins de la prévention du ministère de la Santé qui tirent la sonnette d’alarme. Le manque d’hygiène est partout. Après avoir envahi tous les espaces publics, il sévit maintenant dans les écoles et même dans les universités. On peut être bardé de diplômes et avoir une mauvaise hygiène corporelle. «Il est important de sensibiliser la population scolaire et universitaire sur les bonnes pratiques d’hygiène, en raison de l’impact de l’hygiène sur la santé des écoliers et des étudiants» a souligné, mardi dernier, le docteur Fatima Bouachria de la direction générale de la prévention qui cite l’exemple du «retour des poux». Les parents et les enseignants partagent la responsabilité de ce «legs» inadmissible que nous faisons aux générations montantes. Sans compter que c’est un formidable terreau qui diffuse le virus à la vitesse de la lumière. Le coronavirus nous poussera-t-il à plus d’hygiène ? L’espoir fait vivre !

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