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La police, le sport et la corruption

Les matchs truqués, les manipulations de supporters, la mafia du dopage sont autant d'éléments qui sont depuis peu dans le viseur d'Interpol et de la Dgsn. Les fourgons cellulaires seront encore sollicités...

Pandémie. La corruption est partout. Elle sévit sur toute la planète. Elle est dans la politique. Dans l’économie. Dans le sport. Dans la santé. Dans les médias. De grands scandales liés à la corruption sont restés pour la postérité. Comme celui qui a éclaboussé la FIFA (Fédération internationale de football) en 2015. Plusieurs responsables de la FIFA ont été arrêtés à Zurich et ailleurs. La justice les a poursuivis pour «racket, fraude, blanchiment d’argent, pots-de-vin, rétrocommissions, etc. En cause, des attributions suspectes de plusieurs Coupes du monde, des contrats de marketing, des matchs arrangés, des réseaux de dopage, des paris clandestins et on en passe. L’argent coule à flots avant et après les matchs. Toutes les disciplines sont touchées. Le foot, le tennis, le cyclisme, l’athlétisme de manière générale. Et même les droits de retransmission des grandes manifestations sportives internationales. Des peines de prison ont été prononcées contre certains dirigeants comme en France. Un fléau mondial contre lequel l’Algérie ne pouvait pas être immunisée. Nous avons eu droit à nos scandales sportifs. Le plus visible est celui qui a ciblé le COA (Comité olympique algérien) et son président Mustapha Berraf. L’homme est combatif et ne s’est pas laissé faire. Il accuse certaines parties d’être derrière ces accusations de corruption qui ressurgissent aujourd’hui alors que la justice s’était déjà prononcée, en sa faveur en 2009, pour ces mêmes faits. Il se bat bec et ongles contre la mafia du dopage. Il est soutenu par le CIO qui lui accorde toute sa confiance. Dans la lancée de ces victoires contre ses détracteurs Berraf accuse l’ancien système qui monte des cabales contre tous les responsables qui tentent de sortir de sa soumission et «qui déclarait même, précise Berrah, avoir droit de vie et de mort sur tous les Algériens». Tout le monde comprendra de qui il s’agit. Mais depuis le 22 février dernier, le rapport des forces a changé. Le peuple a reconquis ses droits et les roitelets se font encore plus petits quand ils ne sont pas eux-mêmes tombés dans les filets de la justice. Pourtant, Berrah continuait à subir des attaques. Depuis mardi dernier, le président du COA se sent moins seul. La police algérienne a décidé d’accentuer sa lutte contre la corruption dans le sport. Une décision qui rejoint celle d’Interpol «de soutenir les pays membres dans leur combat contre la corruption et les différentes formes de triche dans le domaine sportif ». Une décision qui vient à point nommé pour épauler Berraf contre diverses parties qui s’étaient dressées contre lui. Alors que la justice l’avait blanchi et que son assurance révèle qu’il n’a rien à se reprocher. Dans son combat, Berraf ne fait aucune concession à ses détracteurs. «Jusque-là, lorsqu’ils commettaient un délit, les athlètes et les différents acteurs qui activent dans le domaine du sport étaient jugés comme tels, c’est-à-dire comme des sportifs. C’est pour cela qu’ils écopaient d’une suspension d’ordre sportif, sans poursuites judiciaires, car cette autorité n’était pas compétente en ce qui les concerne. Mais cela va changer avec les dispositions qui seront prises prochainement, car désormais, ils ne pourront plus y échapper», a-t-il précisé en marge de l’atelier organisé, hier et avant-hier, par la Dgsn sur l’intégrité dans le sport. Une excellente initiative de notre police sachant que dans notre pays, le sport en général et le football en particulier, vivent des moments difficiles sous l’emprise d’affairistes de tout poil qui débouchent sur une triste clochardisation des équipes censées promouvoir et développer le sport de haut niveau parmi nos jeunes. Au contraire, nous assistons à des manipulations des supporters où la violence est une arme de déstabilisation du pays tout entier. Rien n’est innocent dans le marasme que connaît le sport dans notre pays. Car et si la corruption sévit comme partout ailleurs, la faillite n’est pas systématiquement le résultat poursuivi dans le reste du monde. En d’autres termes, le pourrissement du sport et des sportifs répond à un agenda politique lié à la conjoncture difficile que traverse l’Algérie. La tâche sera rude pour nos policiers mais, ô combien exaltante ! Si Berraf est content d’être ainsi épaulé par la Dgsn, tous les Algériens amoureux de leur patrie et fiers de leur jeunesse éprouvent la même satisfaction de voir la lutte contre ce fléau se renforcer. Aux navettes des fourgons cellulaires avec à leur bord des oligarques et des responsables politiques accusés de corruption, viendront, sous peu, s’ajouter celles des corrompus et des corrupteurs du monde sportif algérien. On réalise que l’opération « mains propres» n’est pas une simple campagne. Elle s’inscrit dans la durée !

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