{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

La médiocrité, ennemi public n° 1

Quand on parle de «mise à niveau» dans notre pays, c'est généralement la médiocrité qui est visée. Voici comment ce fléau est né et s'est développé...

Métastases. L'Algérie souffre de plusieurs maux. Parmi les plus importants se trouvent l'injustice, la bureaucratie, le clientélisme, la corruption, etc. Maintenant que s'ouvre la possibilité de jeter les jalons d'un futur immédiat, fait de progrès et de bien-être pour notre pays, il est du devoir de chacun de nous, d'apporter sa contribution. Tous les maux cités plus haut et d'autres n'ont qu'une seule et même cause: la médiocrité érigée en système. Oui et c'est très facile à démontrer. On va emprunter la démarche du médecin qui doit poser son diagnostic en commençant par l'étiologie de cette «maladie» devenue chronique. C'est-à-dire en définir les origines. La médiocrité plonge ses racines à l'avènement de l'indépendance. Il y a 57 ans. A cette époque et à notre corps défendant, un grand défi presque impossible s'est imposé aux dirigeants. Tous les postes vitaux pour un fonctionnement normal de la vie du pays et qui étaient exclusivement entre les mains des colons, se sont retrouvés désertés par le départ massif de ce que la France appelait les «rapatriés». Que ce soit la distribution de l'électricité, de l'eau ou l'enseignement dans les écoles, ou encore plus simplement la délivrance des documents d'état civil, tout était à l'arrêt. Que faire? Surtout qu'il y avait d'autres urgences comme les caisses du Trésor qui étaient vides. Que faire et où puiser les ressources nécessaires alors que la population était analphabète à 90%? En demandant l'aide des pays amis comme Cuba pour les médecins ou l'Egypte pour les enseignants et autres accords de coopération comme cela s'est fait, un peu plus tard, avec «les coopérants techniques» français. Tous les secteurs de l'administration étaient quasiment vides. Il fallait les pourvoir et vite.
La procédure de recrutement était simplifiée. Aucune expérience n'était exigée. Tous les demandeurs d'emploi qui poussaient la porte des institutions n'avaient qu'à justifier d'un niveau scolaire pour être recrutés sur le champ. Quelquefois, un petit test était effectué lorsque le poste nécessitait un niveau au-dessus de celui du candidat. Il arrivait souvent qu'un décalage entre le niveau exigé et celui du candidat fut toléré. C'est ainsi qu'un poste de responsabilité pouvait facilement être attribué à une personne de niveau moyen pour la simple raison qu'il n'y avait pas d'autres choix. C'est ainsi que furent comblés tous les emplois qui pouvaient l'être. Mais pas que, car cette situation a engendré d'autres critères non prévus par les textes. La cooptation, le favoritisme et le clientélisme. Un responsable pouvait recruter la personne qu'il voulait au poste qu'il voulait. Les «recommandations» aussi ont vite fait de devenir un «critère» plus important que la qualification. Aujourd'hui cela peut paraître insensé, mais il n'était pas rare de voir un poste de cadre à une personne sachant à peine lire et écrire. Personne ne s'en offusquait devant la pénurie de personnel qualifié. Tant bien que mal et au fil des mois et des années, les offres d'emplois baissèrent. L'étape suivante est plus «intéressante» car tous les responsables en poste n'étaient pas en adéquation avec la qualification théoriquement requise. Et dès les premières sorties de promos de l'université, s'est posé un problème inédit. C'était l'époque du plein emploi et ces universitaires étaient bien sûr recrutés. Sauf que leur «hiérarchie» était moins diplômée qu'eux. Les sous-qualifiés à des postes supérieurs avec sous leurs ordres des universitaires. Ces derniers constituaient une menace pour leurs supérieurs sous-qualifiés. Alors et pour les «neutraliser», les universitaires avaient le salaire et les avantages de cadres, mais aucune activité. On les «enfermait» dans un bureau, avec quelquefois même une secrétaire, une voiture de service et un jeu de journaux quotidiennement.
Aucune tâche ne leur était confiée. Les jours, les semaines, les mois s'égrenaient dans cette situation surréaliste. Ce qui donna lieu aux premiers départs vers l'étranger des cadres universitaires qui «s'ennuyait» dans leur bureau. Ce qui arrangeait leurs supérieurs médiocres qui voyaient la «menace» s'éloigner. «L'écrémage» s'est poursuivi sans interruption depuis. La médiocrité avait pris le dessus sur le savoir et la compétence. Elle ne lâchera plus le «morceau».
A ce jour! Avec la numérisation et les nouvelles technologies, le clivage entre les «décideurs-nés» ou qui ont fait leur apprentissage dans le sillage de la médiocrité et les jeunes universitaires, vrais prodiges de la digitalisation, est encore plus criard. Pour s'en rendre compte, il suffit de visiter les sites Web (quand ils existent) des différents secteurs d'activités. Aucun suivi. Leur dernière mise à jour remonte à des années. Aucune interaction évidemment. Leur conception est a minima pour éviter d'afficher les «performances». Triste tableau d'un fléau qui sévit toujours!

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours