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Une journaliste franco-marocaine crée une polémique sur Cnews

«Il faut que la police tire à balles réelles dans ces cas-là. Si, vous avez un guet-apens de 100 barbares […] la police américaine aurait tiré à balles réelles pour bien moins que cela!» Zineb El Rhazoui

Qui est mieux placé pour critiquer une communauté qu’un membre issu de cette communauté. C’est dans ce contexte que la Ligue des droits de l’homme (LDH) condamne avec fermeté les propos tenus sur la chaîne CNews par Zineb El Rhazoui, le 5 novembre dernier, appelant à l’utilisation de « balles réelles » contre des jeunes de quartiers populaires faisant référence à une confrontation avec les forces de l’ordre à Mantes-la-Jolie, dont les faits restent à éclairer. Ces propos, outre le fait qu’ils sont moralement et socialement scandaleux, peuvent être qualifiés de provocation au meurtre, infraction punie et réprimée par l’article 24 1 de la loi sur la presse. La légitime défense et l’usage des armes par les forces de l’ordre sont particulièrement encadrés par des conditions d’absolue nécessité et de proportionnalité. Les armes à feu ne sauraient être utilisées dans le cadre d’une simple confrontation, nonobstant la violence qu’elle emporterait. Elle faisait référence à la soirée du 25 octobre à Mantes-la-Jolie, au cours de laquelle des policiers appelés pour une voiture brûlée étaient tombés dans un guet-apens. Ses propos ont fait réagir le rappeur Booba, qui a invité ses abonnés à «pourrir la vie à cette journaliste» sur Instagram. Depuis son intervention, Zineb El Rhazoui fait l’objet de nombreuses insultes et menaces de mort. Son avocat a indiqué qu’elle allait déposer plusieurs plaintes, notamment une contre Booba. Les propos tenus sur Cnews s’inscrivent dans une logique de dépassement progressif d’un langage et d’une pensée outrancière de plus en plus véhiculés sur les médias traditionnels, favorisant ainsi des passages à l’acte violent. Si la LDH a toujours été soucieuse de la protection de la liberté d’expression, celle-ci ne doit pas être dévoyée pour promouvoir des idéologies violentes et vindicatives. Mais le plus grave, c’est que Zineb El Rhazoui, une Franco-Marocaine est née de parents marocains. Son grand-père né à Oran était représentant du FLN en France durant la guerre d’Algérie. C’est une journaliste issue de l’immigration qui a appelé à tirer à balles réelles sur sa propre communauté. Elle collabore d’abord au Journal hebdomadaire, où elle publie de nombreux articles sur la communauté chrétienne marocaine et le culte maraboutique. Elle est reporter de guerre lors de la guerre de Ghaza de 2008-2009. Elle mène de nombreuses enquêtes sur les libertés individuelles et les droits de l’homme au Maroc, ce qui lui vaut d’être arrêtée à trois reprises. Mais depuis l’affaire Charlie Hebdo où elle travaillait comme journaliste, elle change de ton et d’orientation. Régulièrement menacée de mort, elle est l’une des femmes les plus protégées de France et vit sous escorte policière en continu depuis l’attentat de janvier 2015.
Dans cette affaire de Cnews et face à la polémique, elle confirme ses propos en précisant avoir «rappelé un principe légal qui s’appelle la légitime défense».

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