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La Haica menace de fermer Nessma TV et les médias islamistes

Le paysage audiovisuel tunisien est toujours en gestation. Dans une déclaration accordée à l'agence Tunis Afrique Presse (TAP), le 5 juillet dernier, le président du Conseil de la Haica, Nouri Lajmi, a souligné que l'instance avait adressé un «avis d'arrêt de suspension de la diffusion» aux chaînes de télévision Nessma TV (soutenue par le parti Qalb Tounès) et Zitouna (soutenue par le mouvement Ennahdha) dont le fondateur est Oussama Ben Salem, cadre du parti islamiste Ennahda- et de la radio Al Quran Al Karim -détenue par Saïd Jaziri, député et président du parti Arrahma, depuis le week-end dernier. Lajmi a ajouté qu'en cas de non-respect de cette décision, la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle sollicitera l'assistance des institutions étatiques pour procéder de force à la fermeture de ces institutions médiatiques «illégales». Rappelons que l'instance avait transmis à l'Inlucc (Instance nationale de lutte contre la corruption) les dossiers relatifs à des chaînes de télévision, les considérant «illégales» du fait qu'elles continuent à diffuser, sans l'obtention d'une licence de la part de la Haica, unique organe habilité juridiquement à délivrer des licences pour la création et l'exploitation d'institutions de communication audiovisuelle, conformément à l'article 16 du décret numéro 116 du 2 novembre 2011, concernant la liberté de la communication audiovisuelle. Les trois chaînes en question opèrent sans licence, malgré les multiples rappels à l'ordre et les avertissements lancés par la Haica à leur encontre à plusieurs reprises dans le passé, sans résultat. L'autorité de régulation a même ordonné la fermeture de Nessma TV en avril 2019 et la décision a été appliquée, avant que la chaîne ne reprenne sa diffusion quelques jours après, sous la pression de l'opinion publique, sans pour autant régulariser sa situation. D'où le doute qui plane sur la capacité de l'instance de régulation à faire appliquer cette fois encore ses décisions. Nouri Lajmi reconnaît que l'instance a échoué par le passé à fermer ces chaînes qui opèrent dans l'illégalité. L'autre élément qui a poussé la Haica à relancer la procédure de fermeture est la mobilisation des autorités locales à Sfax en juin dernier, pour confisquer le matériel de la radio Al Quran Al Karim, afin de l'empêcher de diffuser. Cette radio pirate émettait jusqu'alors à partir d'un poteau d'émission installé illégalement dans une ferme, à Mornag (banlieue Sud de Tunis) et couvrait le Grand Tunis. Son propriétaire, l'actuel député du parti Arrahma, Saïd Jaziri, qui a toujours utilisé ce média pour des motifs de propagande politique, a voulu étendre son champ d'émission à Sfax, deuxième ville de Tunisie. L'ex-chef du gouvernement tunisien, Fakhfakh, a reçu plusieurs appels à démissionner, après son implication présumée dans une «affaire de conflit d'intérêts», avant de céder à la pression. Le maintien de ces chaînes, en situation d'irrégularité, est une affaire essentiellement politique, rappelle la Haica, car selon les médias tunisiens, il y a des parties influentes sur la scène politique tunisienne, qui utilisent ces médias pour servir des intérêts partisans et électoraux. Elles font donc tout pour les défendre et contrecarrer toute mesure visant à les fermer, explique le patron de la Haica.

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