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Abdel Raouf Dafri réalise sa propre «guerre d’Algérie»

«Je ne voulais pas qu’on me dise : ‘’Vous avez choisi un camp’’», durcissant son regard bleu acier. «Je n’ai pas de camp à choisir, mon pays c’est la France.» Abdel Raouf Dafri

Le scénariste des films «Un Prophète» et «Mesrine», Abdel Raouf Dafri, réalise son plus beau rêve, son premier film comme réalisateur : «Qu’un sang impur…». Actuellement en montage, Dafri, écorché vif, évoque un sujet très cher à sa famille : la guerre d’Algérie.
Quand on lui demande pourquoi tu as fait ce film, il répond : «D’abord le peuple algérien, auquel il est dédié, qui a souffert de la colonisation puis de l’indépendance conduite par des hommes corrompus encore au pouvoir aujourd’hui.» Le film retrace le parcours du colonel Paul Andreas Breitner qui se voit contraint de traverser une Algérie en guerre, à la recherche de son ancien officier supérieur, le colonel Simon Delignières, porté disparu dans les Aurès Nemencha, considérés comme une véritable poudrière aux mains des rebelles.
Ce personnage principal est incarné par le comédien belge Johan Heldenbergh, qui joue le rôle d’un officier de l’armée française, «ancien de l’Indo». Il a été inspiré par Roger Vandenberghe, véritable sous-officier tombé en 1952, pendant la guerre d’Indochine.S’inspirant du livre «L’Algérie en 1957» de l’ethnologue Germaine Tillion qui «a guidé en quelque sorte son film». Pour comprendre la guerre d’Algérie, sujet encore peu évoqué au cinéma, il dit être «remonté aux sources de l’histoire de France et de son principe de colonisation. »
Pas de stars à l’affiche. Le Belge Johan Heldenbergh, la Vietnamienne Linh-Dan Pham, le Français Olivier Gourmet et surtout l’Algérienne Lyna Khoudri, qui avait joué notamment dans Papicha.
Le film a coûté 4 millions d’euros, tourné essentiellement au Maroc.
Dafri, qui a été récompensé par un Emmy Award en 2012 pour la saison 2 de la série policière «Braquo» (Canal+). «La guerre d’Algérie, c’est plus compliqué, parce qu’il n’y a pas de gentils.»Son film, qui sortira en janvier 2020, est dédié aux jeunes appelés français «envoyés au casse-pipe ».
Selon l’historien Benjamin Stora, ils constituent les deux tiers des 23 000 militaires morts durant la guerre d’Algérie. Pour rappel, Abdel Raouf Dafri, est né en 1964 à Marseille, de parents algériens arrivés en France après l’indépendance. Il avait commencé à écrire son premier scénario, «La Commune», pour la télévision, alors qu’il est allocataire du Revenu minimum d’insertion (RMI) à la suite de son échec au certificat d’études. Il connaîtra le succès après avoir participé à l’écriture de quatre scénarios de films pour le cinéma français : «Gibraltar» de Julien Leclercq, «Un Prophète» de Jacques Audiard, Mesrine : «L’Instinct de Mort» et Mesrine : «L’Ennemi public N°1», de Jean-François Richet.

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