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Avis autorisés

·En 1952, se tenait à Paris une Conférence internationale sur l'hygiène mentale organisée par l'Unesco. Dans ses conclusions, les éléments suivants:
«Le problème pédagogique est, en profondeur, un problème psychologique autant qu'un problème social: les motifs à donner à l'activité scolaire importent au moins autant que les buts et les connaissances à acquérir. Car ils (ces motifs) forment les âmes et déterminent les attitudes, les comportements les plus profonds que l'individu gardera toute sa vie. L'éducation rencontre ici la délicate question des moyens et des fins. (...)
Faire agir l'enfant, le faire travailler- sans qu'il en sente réellement le besoin ou le pourquoi, sans qu'il approuve, par une participation active, les buts de sa recherche ou de ses efforts sans qu'il désire le but propos - c'est comme le soumettre par la crainte ou la force à une loi qu'il ne peut que réprouver en son for intérieur. C'est accroître les risques de révolte, de paresse ou de dégoût pour l'activité scolaire ainsi proposée. Il se produit alors - les psychologues le savent bien - comme un dédoublement dans l'esprit ou l'activité de l'être qui s'occupe à une chose sans s'y mettre entièrement.»
En 1975, une étude du Cresas (Centre de recherche en éducation et adaptation scolaire) français confirmait les conclusions de celles publiées au début du XXe siècle qui dénonçaient les dérives du baccalauréat napoléonien et des autres examens de sélection, sans oublier tout l'arsenal pédagogique mis en branle à cet effet de (sélection). Le Cresas situait les redoublements les plus nombreux chez les enfants issus des couches défavorisées: 29,3% des enfants d'ouvriers sont en retard dès le primaire, 7,2% appartiennent à la classe moyenne et seulement 2,2% sont enfants de cadres supérieurs. Quarante ans après, la tendance n'a pas tellement évolué au pays de Voltaire. Pour preuve, ces deux innovations pédagogiques en cours depuis 2013. Ses initiateurs veulent trouver une solution radicale à ces phénomènes typiquement français, celui de la phobie de l'école et les redoublements. C'est ainsi que dans deux écoles de Bretagne, le modèle scandinave est adopté: pas de notes. Mais d'autres stimulants de l'effort sont employés au grand bonheur des heureux élèves. La satisfaction est générale chez les élèves concernés, leurs enseignants, l'administration et les parents.
·En 1971, l'Unesco s'était engagée dans ce combat contre l'arbitraire des examens-sélection. Cette organisation avait publié une superbe synthèse des études comparatives menées par deux spécialistes de la déperdition scolaire, L. Pauli et M.A.Brimer. Ici un passage fort instructif publié en...1971.
«....Quelle que soit la fragilité du système de notation, plus contestable encore est la nature même des examens. Ne sont-ils pas un procédé de sélection aveugle à l'état pur? On crée de toutes pièces une situation artificielle: à une date et à une heure fixées à l'avance, il s'agit pour l'élève de restituer une matière ou plus exactement un fragment de connaissance. (...) L'élève sait plus ou moins confusément qu'il convient d'imiter les maîtres pour réussir, de reproduire ce qui a été enseigné plutôt que de faire preuve d'originalité. L'écolier du primaire ne fait que reproduire des matières plus ou moins bien assimilées. Au secondaire les réactions deviennent plus subtiles: l'élève essaie de dire ou d'écrire ce qui sera valorisé par le système. Peu importe le rôle formateur de l'éducation, il suffit de savoir calculer, combiner, imiter, d'être sûr de soi. L'émotif,
le maladroit, l'hésitant celui qui parle ou écrit mal risque toujours d'être éliminé quelles que soient ses capacités. En résumé l'examen développe chez l'individu un état d'esprit, un comportement et des habitudes qui sont la négation de tout ce qu'on peut lire dans les textes officiels sur les finalités de l'éducation. Sans compter que maîtres et parents l'utilisent (l'examen) constamment comme une menace pour stimuler l'enfant ou l'adolescent, créant ainsi un climat de peur qui est à lui seul un facteur de déperdition.» (Editions Unesco - BIE)
G.Delaissement et L.Adladji, auteurs d'essais pédagogiques: «Si l'on veut parler de réforme, c'est la notation dans son principe qu'il faut mettre en cause, et tout l'édifice des examens scolaires. Ces derniers entravent la vie scolaire en l'alourdissant chaque jour davantage. Ils ne répondent plus à une formation ouverte et continue. La notation gêne la liberté d'expression de l'enfant, l'incite au conformisme au prix de la plus fausse des émulations.»
Dans un remarquable ouvrage sur l'évaluation, Bernard Maccario détruit le mythe de la fonction sociale du système de notation. Il y décrit, entre autres, les dérives classiques de la notation tel l'effet Pygmalion et la courbe de Gauss. Il écrit: «On peut se demander si les notes, compte tenu des significations diverses qu'elles revêtent et des influences qu'elles subissent sont ici des outils pertinents. Ne contribuent - elles pas au contraire à produire des effets opposés? Vue sous cet angle la note contribue à boucler le cercle vicieux de l'échec scolaire.»

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