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Ventes concomitantes

Le gouvernement algérien, qui a plusieurs casseroles sur le feu, s´est engagé dans une course contre la montre pour faire aboutir tous ses projets, et mener les bateaux à bon port.
Sur le front politique, c´est le projet de charte pour la paix et la réconciliation qui est sur la table et qui sera sanctionné par un référendum populaire.
Sur le plan économique et commercial, il y a l´entrée en vigueur de l´accord d´association avec l´Union européenne.
Rien que ces deux projets (réconciliation et accord d´association) soulèvent au sein de la population et des catégories sociales enthousiasme ou inquiétude. Parce que les deux sont importants et engagent l´avenir du pays, pour des générations.
En outre, il se dit çà et là que si les deux projets tombent en même temps dans l´agenda politique du pays, c´est que quelque part ils sont liés.
Certains pensent qu´on n´aurait pas pu mettre en oeuvre l´accord d´association sans commencer par faire la paix dans le pays, soit assurer les conditions de sécurité favorables aux affaires et au commerce.
C´est ce qui s´appelle faire le ménage, repeindre les murs de la maison et faire le grand nettoyage avant la fête.
Alors, comment sera la fête et à quoi ressemblera la mariée? Quelle sera sa dot? Qui seront les demoiselles d´honneur? Voilà en somme les questions qui se posent et qu´on pose dans le pays profond. En d´autres termes, ceux qui braquent les projecteurs sur la réconciliation nationale en oubliant les autres thèmes d´actualité passent sur l´essentiel et ne nous montrent qu´une partie du tableau.
Alors que les réformes lancées par Hamrouche au tout début des années 90 étaient dramatisées à dessein, placées qu´elles étaient sous le signe du slogan «ça passe ou ça casse», les grands projets engagés en ce début de troisième millénaire sont placés au contraire sous le signe de la sérénité.
Dédramatisées à dessein, elles sont faites au contraire pour exorciser les angoisses et les vieux démons de la décennie noire, en recadrant les priorités du pays, sans étouffer les voix de l´opposition qui voudraient s´exprimer. Il serait en effet mal-venu que la liberté d´expression, en cette période cruciale, soit brimée; et que les lobbies soient obligés de se taire. Il semble que ce n´est pas l´objectif visé par la charte pour la paix et la réconciliation.
En sus des associations qui ont pu dire leurs propres réserves sur les zones d´ombre de la charte, on a aussi entendu le plaidoyer de Abdallah Djaballah quant à la nécessité d´aller vers le renforcement des libertés publiques, et les inquiétudes de la corporation des chefs d´entreprise quant à la nécessité absolue de ne pas sacrifier la production nationale, encore balbutiante, sur l´autel de l´accord d´association.
L´ensemble se rejoint pour que soient préservés d´un côté la démocratie et la liberté d´expression, et de l´autre, des pans de l´économie nationale. En d´autres termes, les lobbies existent bel et bien, et cela n´est pas du tout une mauvaise chose. Bien au contraire. Quand tout cela se passe dans un cadre sain, les lobbies peuvent défendre leurs propres intérêts sans remettre en cause ceux de la collectivité nationale.
D´où par exemple les assurances données par El Hachemi Djaâboub, qui a affirmé: «Nous avons toujours le droit de revoir la copie à chaque fois qu´une filière d´activité est en difficulté.» La commission technique de suivi de la mise en oeuvre de la zone de libre-échange aura du pain sur la planche pour proposer des mesures correctives.
Le principe appliqué par la douane dans le système des contingents inspire toute cette nouvelle philosophie; premier arrivé, premier servi. En économie ou en politique, c´est la saine concurrence qui doit être la règle, et non plus les exécutions sommaires ou les massacres collectifs.

De Quoi j'me Mêle

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